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MONNAIE n. f.
XIIe siècle, monoie. Emprunté du latin moneta, tiré du nom de Juno moneta, « Junon qui avertit », parce que la monnaie était fabriquée à Rome dans le temple de cette déesse.
1. Pièce frappée d'une empreinte légale, dont la valeur varie selon le métal, le poids, le titre et, plus souvent aujourd'hui, selon la convention ; ensemble des pièces de même type. Une monnaie d'or, d'argent, de bronze, de cuivre. Monnaie de billon. Monnaie encastrée, dont la partie centrale et le pourtour sont de deux métaux différents. Monnaie saucée, de cuivre argenté ou étamé. Une monnaie antique. Collectionner les monnaies. Monnaie fruste, monnaie incuse, voir Fruste, Incuse. Monnaie fourrée (vieilli), voir Fourré. Monnaie contremarquée, qui a reçu par-dessus son empreinte la marque d'un poinçon. Monnaie martelée, dont on a rendu le type méconnaissable. Battre monnaie était l'un des attributs d'un État souverain. Frapper des monnaies au marteau, au balancier, à la presse. Mettre une nouvelle monnaie en circulation. Une monnaie de bon aloi. Une fausse monnaie. Cette monnaie n'a plus cours, elle a été démonétisée. Monnaie décriée, dont on avait proclamé la dépréciation (se disait principalement de pièces qui, n'ayant plus cours légal et forcé, n'avaient de valeur que celle du métal dont elles étaient faites, comme c'était aussi le cas des pièces étrangères). L'administration des Monnaies et des Médailles. L'hôtel de la Monnaie, des monnaies ou, simplement, la Monnaie, où l'on frappait les pièces. • Expr. fig. Battre monnaie (vieilli), se procurer de l'argent. Il a battu monnaie de tous les côtés, par tous les expédients possibles. Fausse monnaie, apparence mensongère qu'on cherche à faire passer pour la réalité. • HIST. Monnaies consulaires, faites à Rome sous la République. Monnaie du roi, frappée en son nom, portant son effigie. Monnaie des barons, monnaie seigneuriale, de moindre valeur, que pouvaient frapper les barons ou certains seigneurs. La Chambre des monnaies, puis la Cour des monnaies, du XIVe au XVIIIe siècle, cour supérieure établie pour juger souverainement tout ce qui concernait les monnaies. Monnaie constitutionnelle, à l'effigie de Louis XVI avec le titre de roi des Français, frappée en 1791 et 1792.
2. Ensemble de pièces, par opposition aux billets ; par ext., ensemble de pièces et de billets de faible valeur. Avez-vous de la monnaie sur vous ? Petite monnaie, menue monnaie. Fam. Je n'ai pas un sou de monnaie. • Spécialt. Se dit d'un certain nombre de pièces ou de billets qui représente la valeur d'une pièce ou d'un billet plus forts, ou la différence entre le prix à payer et la somme versée. Auriez-vous la monnaie de ce billet ? Faire de la monnaie. Rendre, garder la monnaie. • Expr. fig. et fam. Rendre à quelqu'un la monnaie de sa pièce, se venger, user de représailles. • HIST. La monnaie de Turenne, expression forgée après la mort de Turenne, en 1675, pour désigner les maréchaux nommés pour lui succéder, et qui soulignait la valeur irremplaçable de ce grand homme de guerre.
3. Ce qui est utilisé comme moyen de paiement, sert aux échanges ou à la thésaurisation. Monnaie métallique. Pièces de monnaie. Monnaie de papier ou papier-monnaie. Monnaie fiduciaire. Monnaie réelle ou effective, qui circule sous forme d'espèces. Monnaie scripturale, monnaie de banque, immatérielle, que l'on transfère de compte à compte par un jeu d'écritures. Monnaie de compte, qui, sans support matériel, sert au calcul des échanges commerciaux. La livre tournois, la guinée étaient des monnaies de compte. Monnaie divisionnaire, voir Divisionnaire. Monnaies de nécessité, qui diffèrent des types légaux, et que l'on fabrique officiellement dans des circonstances exceptionnelles. • Fig. Les compliments sont une monnaie dont chacun connaît la valeur. Monnaie d'échange, ce qui, dans une négociation, peut permettre d'obtenir un avantage, ou des concessions, de la partie adverse. C'est monnaie courante, ce sont des choses ordinaires, des pratiques communément répandues. Expr. fam. Il l'a payé en même monnaie, se dit de quelqu'un qui, ayant reçu d'un autre quelque service ou, plus souvent, quelque déplaisir, lui a rendu la pareille. Payer quelqu'un en monnaie de singe (par référence aux bateleurs qui payaient l'octroi en faisant gambader leur singe), payer quelqu'un par des grimaces ou des plaisanteries, le berner.
4. Spécialt. Unité monétaire ayant cours dans tel pays ou groupe de pays. Monnaie nationale. Monnaie légale. L'euro, monnaie européenne, a été mis en circulation en 2002. Monnaie panier, dont la valeur est établie à partir de plusieurs monnaies nationales, pour servir de référence internationale. Le cours d'une monnaie. Spéculer contre une monnaie. Monnaie flottante, dont le cours n'est pas fixé officiellement par rapport aux monnaies étrangères. Appréciation, dépréciation, dévaluation d'une monnaie. Une monnaie forte, une monnaie faible. Monnaie de facturation, de règlement, dans laquelle est fixée la somme à payer par un contractant. • Expr. proverbiale. La mauvaise monnaie chasse la bonne, quand deux monnaies différentes circulent librement sur un même territoire, celle que le public juge la meilleure tend à disparaître de la circulation pour être réservée à la thésaurisation et, fig., quand deux réalités de même genre sont en concurrence, la meilleure est éliminée.