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VERMINE, subst. fém.
A. −
1. Ensemble des insectes parasites externes (comme les poux, les puces, les punaises) qui s'attachent à l'homme ou aux animaux. Couvert, rongé de vermine. Il fallut (...) m'étendre sur une paillasse, d'où les puces, les punaises et autres vermines me chassèrent bientôt (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 307).L'on imagine le parfum qui emplissait les locaux, d'ailleurs pullulants de vermine, dans lesquels la rareté de l'eau interdisait les lavages corporels (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 131).
P. métaph. La plus vieille légende chinoise s'imposa à lui: les hommes sont la vermine de la terre (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 352).
2. Ensemble d'insectes ou de larves d'insectes qui se nourrissent de matières végétales ou animales. Si nous n'avions pas le bonheur d'avoir des moineaux, des pinsons, des hirondelles et des centaines d'autres petits oiseaux comme les chardonnerets et les fauvettes, pour exterminer toute cette vermine, nous serions perdus, monsieur Kobus: les hannetons, les chenilles et les sauterelles nous mangeraient tout! (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 48).
B. − P. anal. ou au fig.
1. Vieilli. Une vermine de. Une quantité de. [Peltier] était rongé d'une vermine de petits défauts dont on ne pouvait l'épurer (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 437).J'en doute. Je me sens une vermine de doutes (D'Esparbès, Vent du boulet, 1909, p. 194).
2. Péj. [Désigne des gens jugés méprisables]
a) [En parlant d'individus] [Coupeau] assista à la toilette de la petite (...), trouvant qu'un rien du tout donnait à cette vermine un air de vraie demoiselle (Zola, Assommoir, 1877, p. 679).Tu avoues donc, sacrée petite vermine! cria le Français exaspéré. Cette fois, je m'en vais te ficeler comme un jambon (Bernanos, Nuit, 1928, p. 27).
b) [En parlant collectiv. d'un grand nombre d'individus, d'une foule] À la messe, je suis extraordinairement touché par le Nobis peccatoribus, lu tant de fois sans amour. Répétant cette prière dans la rue, je suis sur le point de pleurer au milieu de la vermine endimanchée (Bloy, Journal, 1901, p. 57).
3. Arg., pop. ,,Avocat, homme de loi`` (France 1907).
REM.
Verminard, subst. masc. arg.,pop. a) ,,Individu sale, crasseux, mal mis`` (France 1907). T'as encore touché à son bandage, enfant d'veau, verminard! tonitrue-t-il [l'infirmier] (Barbusse, Feu, 1916, p. 313).b) ,,Homme méprisable`` (Larch. Suppl. 1880, p. 132).
Prononc. et Orth.: [vε ʀmin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « toute sorte de bêtes nuisibles (souris, serpents, etc.) » (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1527); 2. a) 1174 « ensemble des insectes parasites de l'homme et des animaux » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 3939); b) 1434 « insectes ou larves d'insectes qui se nourrissent de matières végétales ou animales » (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, p. 299); 3. a) 2emoit. du xives. « personne méprisable » (Eustache Deschamps, Dit du jeu des dés, 120 ds Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 7, p. 257); b) 1576 « ensemble de personnes méprisables, indésirables » (J. Bodin, La République, V, 2 ds Littré). Dér. de l'a. fr. verm « ver de terre » (v. ver); suff. -ine (v. -in, -ine). Fréq. abs. littér.: 357. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 139, b) 833; xxes.: a) 841, b) 446. Bbg. André (J.). Vermināre, vermināri. R. Philol. Litt. Hist. anc. 1974, t. 48, no2, pp. 267-273.