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UTILE, adj.
A. − [En parlant d'une chose]
1. Dont l'usage, la pratique est ou peut être avantageux pour quelqu'un; qui satisfait un besoin, répond à une demande sociale. Conseil, intervention, préoccupation utile; livre, ouvrage utile; métier utile; faire œuvre utile; quelque chose d'utile. Pencroff et Harbert avaient moissonné ces utiles arbustes [des osiers], et leurs branches, biens séparées alors, pouvaient être efficacement employées (Verne, Île myst., 1874, p. 200):
... si tu étais convaincu que dans l'ensemble c'est le parti qui tient le bon bout, tu penserais que tes petites histoires personnelles ne pèsent pas lourd à côté des trucs qui sont en jeu. Tu comprends, reprit-il avec animation, il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'il n'y a que les communistes qui font du travail utile. Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 287.
Loc. À toutes fins utiles. Pour servir le cas échéant et de toute façon. V. fin1B 1 ex. de De Gaulle.
[Constr. avec un compl. prép. introd. par à] Chose utile à la vie, aux hommes, aux intérêts de qqn. Un petit havre extrêmement utile aux pêcheurs (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 129).[L'intelligence] sert à tout, elle est docile à tout; cette passive femelle s'accouple avec n'importe qui. Intelligence utile au vrai, au faux, à la paix, à la guerre, à la haine, à l'amour (Nizan, Chiens garde, 1932, p. 21).
Utile à + inf.Chose utile à faire; livre utile à lire. Je vous conterais nos élections (...), l'embarras du Préfet, et d'autres choses non moins utiles à savoir qu'agréables (Courier, Pamphlets pol., Lettres partic. 2, 1820, p. 62).C'est souvent lorsqu'elle est le plus désagréable à entendre qu'une vérité est le plus utile à dire (Gide, Journal, 1944, p. 275).
Utile de + inf.En raisonnant sur la manière dont on comprend la vie, on indique le point de vue auquel on est placé et la direction que l'on donne à ses recherches. Il est donc utile d'avoir une théorie sur la vie (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 197).Il n'est jamais utile de se compromettre, remarqua le Basque, en secouant la tête. On ne se compromet que pour son plaisir (Bernanos, Crime, 1935, p. 854).
Utile que + subj.Faire observer que c'est demain au soir qu'a lieu chez Piet la grande réunion royaliste, et qu'il serait bien utile que les deux amis pussent demain au soir dire quelque chose qui calmât toutes les effervescences et empêchât toutes les divisions (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 45).Il n'y a que le présent qui compte. Et tenez, pour l'instant, il serait déjà très utile que vous alliez prévenir papa (Bernanos, Joie, 1929, p. 673).
Empl. adv. Voter utile. Voter de telle manière que le vote soit efficace, que la voix ne soit pas perdue (éventuellement sans tenir compte de ses convictions politiques profondes). (Dict. xxes.).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Joindre l'utile à l'agréable. L'utile est ce qui répond à la satisfaction des besoins physiologiques des hommes, ce dont la possession affranchit l'homme de quelque sensation de peine, de déficience, de diminution physiquement définie (Valéry, Regards sur monde act., 1931, p. 212).
2. TECHNOL. Effectivement utilisable. Puissance, travail utile d'un moteur. Des progrès appréciables ont été accomplis en ce qui concerne le poids du châssis, la charge utile (Tinard, Automob., 1951, p. 377).L'avion (...) ne cesse d'accroître sa vitesse, sa capacité utile, son rayon d'action (Univers écon. et soc., 1960, p. 6-11).
B. − [En parlant d'un animé]
1. [En parlant d'une pers.] Dont le travail, l'activité, les compétences sont ou peuvent être profitables aux autres, à la société. La situation d'homme d'état était, à l'époque dont je vous parle, le couronnement nécessaire, en quelque sorte l'avènement au titre d'homme utile, pour tout homme de génie, de talent, ou seulement d'esprit. Je m'épris de cette idée de devenir utile après avoir été si longtemps nuisible (Fromentin, Dominique, 1863, p. 246).Il suffisait alors de quelques noms pour s'y reconnaître assez vite dans la mêlée des doctrines et des personnes. C'est en quoi de grands hommes sont fort utiles (Valéry, Variété IV, 1938, p. 13).
Utile à qqn/qqc.Tâche de gagner de l'argent par un travail qui te rende utile à la société (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 160).Usez de moi si vous pensez que je puisse vous être utile (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1205).Pour l'instant, je ne puis être encore utile à rien (Bernanos, Joie,1929, p. 722).
Utile dans qqc.Puis il s'ennuya, il parla de s'occuper à quelque chose, de se rendre utile dans la ferme (Zola, Débâcle, 1892, p. 504).
2. [En parlant d'animaux, p. oppos. à nuisible] Qui sert à l'homme. (Ds Rob. 1985).
C. − DROIT
Jours utiles. Jours pendant lesquels un acte peut être accompli, et qui sont comptés dans les délais accordés par les lois. Les dimanches ne sont point au nombre des jours utiles (Quillet1965).
Ordre utile. Rang des créanciers qui, d'après la date de leur hypothèque, peuvent être payés sur les biens du débiteur. Les inscriptions des autres créanciers qui ne viennent pas en ordre utile, seront rayées (Code civil, 1804, art. 2195, p. 402).
Loc. En temps utile. Dans le temps prescrit. Faire une réclamation en temps utile. Une déclaration, faite en temps utile, devait régulariser cette position (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 304).Pardon, messieurs, fit-il d'une voix hésitante, je suis le patron de l'Hôtel du Nord... C'est-y vrai qu'on doit m'exproprier? L'un des deux hommes regarda la façade, fit la moue et grommela. On vous préviendra en temps utile (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 236).
P. anal., usuel. Au moment opportun, le moment venu. Castelnau (...) espérait pouvoir regrouper ses unités sous le couvert du Grand-Couronné, mais il ne savait pas encore si cette reconstitution serait achevée en temps utile pour lui permettre d'y accepter une nouvelle bataille (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 284).
Prononc. et Orth.: [ytil]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. A. 1260 « dont l'usage est avantageux à quelqu'un, à quelque chose » (Ch. de St-Lambert, no278, Arch. de Liège ds Gdf. Compl.); 1370-82 (Nicole Oresme, Ciel et Monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, 117 d, 2-4: la [figure] sperique est la plus utile, apte et abile a mouvement de corps); spéc. 1. 1507 dr. « dont on a l'usufruit » (Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 1, p. 595 d'apr. FEW t. 13, 2, p. 89 b; réf. inexacte); 1586 domaine utile (Du Bartas, 2eSem., Eden, p. 28 ds Hug.); 2. 1718 dr. jours utiles (Ac.); 1835 en temps utile (Ac.). B. 1. 1508 dr. « qui possède les revenus et non le fonds d'une terre » seigneur utile (Coutume d'Anjou ds Nouv. Coutumier gén., t. 4, p. 539 a); 2. 2emoit. xvies. util « dont l'activité est nécessaire, profitable » (La Taille, Prince necessaire, III [III, 129] ds Hug.); 1637 utile (Descartes, Discours de la méthode, VI ds Œuvres, éd. A. Bridoux, Paris, 1963, p. 171: c'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne). II. Empl. subst. 1. 1616 « utilité » (D'Aubigné, Tragiques, VII ds Œuvres, éd. E. Réaume et Fr. de Caussade, t. 4, p. 286: les travaux sans utile eslevez pour la gloire); 2. 1639 « ce qui est utile » l'utile (Tristan, Panthée, I, 5 ds Littré). Empr. au lat.ūtĭlis « qui sert, profitable, avantageux ». Cf. les formes empr. qui se sont maintenues avec l'accentuation lat. et relevées seulement dans les aires périphériques: a. fr. tele (1remoit. xiies. agn. utile − lire prob. tele, v. H. Berger, Die Lehnwörter in der fr. Spr., Leipzig, 1899, p. 265 et FEW t. 14, p. 90 a, note 1 − Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, XIII, 4) et tle (ca 1170 [agn.] Rois, I, XXIX, 9, éd. E. R. Curtius, p. 57; ca 1145 [id.] Élie de Wincestre, Afaitement Catun, 467, éd. E. Stengel ds Ausgaben ... aus dem Gebiete der rom. Philol., XLVII, 1886, p. 130; fin xiies. [lorr.] Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 71, 29). Fréq. abs. littér.: 5 473. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11 416, b) 8 017; xxes.: a) 5 809, b) 5 743. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 168, 196, 197.