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TZIGANE, TSIGANE, adj. et subst.
A. −
1. Adj. et subst. [N. d'un peuple originaire de l'Inde, présent en Europe depuis le début des temps modernes et menant une existence nomade] Synon. bohémien, gitan, manouche, romani, romanichel, zingaro.Peuple tsigane; danseuse tsigane. Il y a aussi la colonisation, la pénétration pacifique; puis le cas des tribus nomades qui transportent leur parler avec elles. C'est ce qu'ont fait les Tziganes, fixés surtout en Hongrie, où ils forment des villages compacts (Sauss.1916, p. 267).
2. Subst. Personne appartenant à ce peuple. Troupe de Tsiganes.
Sur le chemin du bord du fleuve lentement Un ours un singe un chien menés par des tziganes Suivaient une roulotte traînée par un âne (Apoll., Alcools, 1913, p. 112).Des tziganes cuivrées passaient: de lourds sequins leur tiraient les oreilles (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 72).
B. − Adjectif
1. Qui est propre au peuple tsigane. Chanson tsigane. La langue tsigane (la langue romani ou le romanes) est une langue indo-européenne, proche parente du sanskrit et de langues vivantes de l'Inde centrale ou de la région de l'Indus (Encyclop. univ.t. 161973, p. 356).
2.
a) Musique tsigane. Musique de différents pays d'Europe centrale exécutée par des musiciens tsiganes, et caractérisée notamment par l'emploi de cordes et du cymbalum en Hongrie et Roumanie, par des chœurs accompagnés à la guitare, à l'accordéon et à la balalaïka en Russie (d'apr. Mus. 1976).
b) Interprété, joué par des musiciens tsiganes; composé de musiciens tsiganes. Air, orchestre tsigane. Le dîner [est] égayé, animé, fouetté par des violons tsiganes faisant rage et dont les chabraques rouges promenèrent leurs musiques nerveuses derrière le dos des convives (Goncourt, Journal, 1895, p. 757).
C. − Subst. masc. sing., LING. Langue indo-aryenne parlée par les Tsiganes. Synon. romani.À signaler, parmi les langues indiennes, le tsigane dont les locuteurs ont dû quitter l'Inde depuis au moins 1500 ans (A. Martinet, Des Steppes aux océans, 1986, p. 70).
Prononc. et Orth.: [tsigan], [dzi-]. Var. tsi- (Rob. 1964, etc.). Att. ds Ac. 1935. Catach.-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 222, tsi-. Étymol. et Hist. 1. 1826 géogr. subst. tsigane (M. Ancelot, Six mois en Russie, let. XXX, juill., pp. 269-270 ds Quem. DDL t. 16); 1861 adj. (Th. Gautier, Esquisses de voy., Le Volga. De Tver à Nijni Novgorod, III, in Le Moniteur universel, 17 nov., 1627, col. 1, ibid.: airs et chœurs tsiganes); 1866 chanson tzigane (Id., Voy. en Russie, t. I, ch. X, p. 226, ibid.); 2. 1872 ling. subst. masc. sing. tzigane (Littré). Nom d'un peuple nomade, vivant de petits métiers, originaire du nord de l'Inde, et répandu en Europe aux xve-xvies. après de longs périples à travers le Proche-Orient (v. Mythol. 1981), cf. en m. fr. les différentes formes du mot: cigain xves. ds Dauzat, s. réf.; cingre ca 1530 ds R. Ling. rom. t. 47, p. 463; singuane (ital. singuani) 1553, cingle 1556, cingane ca 1579, cingari 1628, zingane, zingre 1637, ibid. t. 45, p. 249 où ces mots font réf. à l'Égypte, pays que l'on croyait alors berceau de ce peuple, ou sont associés à bohêmien et égyptien. En raison des réf. géogr. des 1resattest. (supra), plutôt qu'à l'all. Zigeuner « tzigane », ou hongr. czigany « id. » (NED), le mot a dû être empr. au russe tsigan' « id. » − a. russe cygane plur. 1558, m. bulg. aciganin' − lui-même empr. au m. gr. τ σ ι ́ γ γ α ν ο ς, plus anc. α ̓ τ σ ι ́ γ γ α ν ο ς « id. » littéral. « qui ne touche pas » qui se rattacherait au m. gr. α ̓ δ ι ́ γ γ α ν ο ς « hérétiques vivant surtout en Phrygie et Lyaconie » fin viiies., v. Vasmer t. 3, p. 294, cf. α ̓ θ ι ́ γ γ α ν ο ς ds Liddell-Scott, dér. avec α ̓- privatif de θ ι γ γ α ́ ν ω « toucher à ». Fréq. abs. littér.: 80. Bbg. Quem. DDL t. 22, 28.