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TREMPE, subst. fém.
I. − Action de tremper dans un liquide; résultat de cette action.
A. − TECHNOLOGIE
1. MÉTALL. Traitement thermique qui consiste à plonger dans un bain froid un métal, un alliage porté à haute température pour conserver à température ambiante une modification de la structure moléculaire obtenue à chaud et augmenter ainsi la dureté des aciers ou la malléabilité du bronze, des alliages d'or. Trempe de l'acier, du bronze, de la fonte; bain, température de trempe; donner la trempe. Les opérations de trempe et de recuit ont une grande influence sur ces modifications de structure, ce qui explique les propriétés physiques spéciales qu'elles confèrent à l'alliage (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 472).
2. Qualité de dureté, d'élasticité qu'un métal, que l'acier acquiert par cette opération. Métal, scie d'une bonne trempe. Nab et Pencroff, habilement dirigés, firent des fers de hache, lesquels, chauffés au rouge, et plongés brusquement dans l'eau froide, acquirent une trempe excellente (Verne, Île myst., 1874, p. 141).
3. P. anal.
a) INDUSTR. DU VERRE. ,,Action de refroidir brusquement le verre, ce qui augmente dans de grandes proportions la résistance au choc et à la flexion`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
b) PÉTROCHIM. Brusque refroidissement d'un produit pétrolier au cours du raffinage pour arrêter une réaction chimique. (Dict. xxes.).
B. − Au fig. [À propos d'une pers., d'une qualité, d'un aspect]
1. Qualité physique ou morale, manière d'être, nature. Je devais traverser bien des années d'hésitations, d'erreurs, de luttes (...); à force de volonté, refondre et durcir ma trempe physique, aussi bien que morale (Loti, Rom. enf., 1890, p. 310).Attendez-vous que cela nous intimide? Notre lucidité est d'une autre trempe! (Vercors, Sil. mer, 1942, p. 74).
P. anal. Dans l'angoisse de cent nuits de la trempe de celle-ci (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 174).
Loc. De bonne trempe, de mauvaise trempe, de même trempe. Cet homme était d'une trempe naturellement si bonne, si honnête et si bienveillante, qu'il ne s'était peut-être jamais trouvé à portée (...) de reconnaître le besoin d'aucun auxiliaire qui le portât au bien, et encore moins qui l'empêchât de faire le mal (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 191).Ismaïl pacha qui succédait à son père n'était pas de la même trempe que lui. Il suffit pour s'en convaincre de comparer les portraits des deux hommes (Morand, Route Indes, 1936, p. 80).
2. Énergie, fermeté de caractère permettant d'affronter les épreuves, les dangers. Trempe de l'âme. C'est là que la trempe héroïque de son caractère montra toute l'énergie, toute la constance de résolution de cette âme (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 217).La trempe chez Chateaubriand est plus forte et moins pure [que chez Bernardin de Saint-Pierre] (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 6, 1852, p. 441).
Loc. De sa trempe, de cette trempe, de la trempe de (qqn). Femme, gars, héros de cette trempe; âme, caractère de sa trempe. Pourquoi donc est-ce toujours parmi ses ennemis (...) qu'on rencontre des âmes de cette trempe? (Dumas père, Fille du régent, 1846, III, 6, p. 224).[Magendie] a eu le mérite de choisir comme élève, comme préparateur, puis comme successeur au Collège de France, un savant de la qualité et de la trempe de Claude Bernard (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 660).
C. − Spécialement
1. BRASSERIE
Synon. de trempage.La trempe s'effectue en versant l'orge dans des cuves, de conceptions variables, qui contiennent de l'eau périodiquement renouvelée avec injection d'air (Industr. fr. brass., 1955, p. 4).
,,Méthode de brassage qui consiste à élever à la température de saccharification (70 oC) puis d'ébullition (100 oC) une partie de l'empâtage total`` (Clém. Alim. 1978).
2. FABRICATION DES BOUGIES. ,,Premier jet de cire donné aux mèches`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
3. IMPR. ,,Action d'humecter le papier pour imprimer`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
4. MÉGISS. Immersion des peaux dans l'eau. La trempe a enlevé à la peau toutes les matières solubles ou susceptibles d'être entraînées par rinçage ou brossage (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 38).
II. − Pop., fam. Volée de coups, raclée. Une sacrée trempe; donner, foutre une trempe. Le souvenir des écoliers qui se flanquaient des trempes (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 157).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃:p]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1460 « fermeté d'âme, contenance » (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. I, p. 43); 2. 1580 bonne trampe (Montaigne, Essais, I, 14, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 56); av. 1615 être de même trempe « de même sorte, espèce » (E. Pasquier, Recherches, 831); 1675 un ami de cette trempe (Mmede Sévigné, Corresp., 25 déc., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 198). B. 1. 1567 « action de tremper le fer, l'acier » (Amyot, Lysand., 32 ds Littré); 2. 1676 peint. « détrempe » (Félibien, p. 402); 3. 1751 brass. (Encyclop. t. 2, p. 403, s.v. brasserie); 4. 1803 pelleterie, impr. (Boiste); 5. 1878 trempe du verre (Wurtz, Dict. chim., t. 3, p. 659); 1975 « brusque refroidissement d'un produit pétrolier » (Lar. encyclop. Suppl.). C. 1852 « correction, raclée » (Humbert, Nouv. gloss. genev., p. 220). Déverbal de tremper*, l'a. et m. fr. utilisaient surtout la forme tempre « action de tremper le fer, l'acier », « qualité du fer, de l'acier », « état d'esprit, humeur » (v. T.-L., Gdf. et FEW t. 13, p. 169), déverbal de temprer (v. tremper). Fréq. abs. littér.: 190. Bbg. Quem. DDL t. 5, 38.