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TRAVERSIN, subst. masc.
A. − Oreiller long et étroit occupant la tête du lit sur toute sa largeur. Traversin rond (synon. polochon); traversin plat ou pupitre; traversin de coutil, de toile; traversin garni de crin, de duvet, de plume; cacher, poser sa tête dans/sur le traversin. Il passait la plus grande partie de ses nuits à étouffer ses sanglots, la tête enfouie sous son traversin (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 72).Madame Morin ne quittait guère sa loge, (...) étroite, basse, humide et n'ayant de considérable que le lit, si bien garni de paillasses, de matelas, de couvertures, de courtepointes, de traversins, d'oreillers, d'édredons qu'il me semblait incroyable qu'on pût y coucher sans être aussitôt étouffé (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 119).
Faux traversin. Traversin placé au pied d'un lit de style Empire pour former une symétrie avec le traversin de chevet. (Dict. xixeet xxes.).
Coup de traversin (arg.). Sieste, somme. Voir Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 291.
[Dans des loc. fig.]
[Pour évoquer une réflexion essentiellement nocturne] Avant de le mettre au collège, j'ai eu plus d'un colloque avec mon traversin (Augier, Fils Giboyer, 1862, p. 42).
[Pour évoquer l'intimité sexuelle] Se réconcilier sur le traversin. Toi, dans le sentiment, tu penses tout de suite au traversin. La fleurette, c'est pas ton rayon (Aymé, Cléramb., 1950, IV, 1, p. 190).
B. − Spécialement
1. Fléau de balance ordinaire. (Dict. xixeet xxes.).
2. Traverse de bois constituant ou renforçant le fond d'un tonneau (Dict. xixeet xxes.).
3. MAR. Traverse de bois maintenant ou renforçant différentes parties de la charpente d'un bâtiment. Traversin de bitte, d'écoutille. Dès le commencement de l'attaque, il fut renversé sanglant de dessus le traversin de la chaloupe, où il était monté, et il tomba à la mer (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 212).
Traversin de hune. ,,Chacune des pièces de charpente fixées en travers, sur les élongis des mâts et sur lesquelles reposent les hunes`` (Gruss 1978).
Prononc. et Orth. : [tʀavε ʀsε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [date du ms.] « trajet, distance » (Les Loh., Richel. 1622, fo220 rods Gdf.), seulement en a. fr.; 2. 1396-97 trevessains « traverse, croisillon » (Compte, Arch. mun. Mézières, CC 30, fo19 ro, ibid.); 1476 traversain « id. » (18 mai-17 août, Comptes d'ouvrages, 6esomme de mises, Arch. Tournai, ibid.); 3. 1368 traversain « oreiller long et étroit » (Kritischer Jahresbericht, VI, 233 ds FEW t. 13, 2, p. 222a); 1530 traversin « id. » (Palsgr., p. 199); 1546 traversain « traverse renforçant le fond d'un tonneau » (Mai, Proc. verb. de l'assemblée gén. des march. freq., ap. Mantellier, March. fréq., I, 73, ibid.); 4. 1606 mar. « pièce transversale de la charpente d'un navire » (Nicot); 5. apr. 1661 « fléau d'une balance » (Retz, Mém., éd. A. Feuillet, J. Gourdault et R. Chantelauze, IX, p. 146). Dér. de travers*, suff. -in*, a absorbé orthographiquement traversain plus usuel, originellement adj. au sens de « qui traverse, transversal » et utilisé jusqu'au xvies. (v. Gdf., T.-L., Hug.). Fréq. abs. littér.: 149. Bbg. Quem. DDL t. 6 (s.v. coup de traversin).