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TRANSCENDANTAL, -ALE, -AUX, adj.
A. − PHILOS. Qui est purement rationnel, qui se fonde sur des données à priori. Analyse transcendantale (Ac. 1835, 1878).
1. [Chez Kant]
a) [Comme contenu de la connaissance; p. oppos. à empirique] ,,Qui est connu comme une condition a priori et non une donnée de l'expérience; (...) qui constitue la condition nécessaire à toute connaissance possible`` (Foulq.-St-Jean 1969). [Comme activité de l'esprit; p. oppos. à immanent ou empirique] ,,Qui prétend dépasser le domaine de l'expérience`` (Foulq.-St-Jean 1969). Or, comme il plaît à Kant, dans la langue qu'il s'est faite, d'appeler transcendantal ce qui porte le double caractère d'être indépendant de l'expérience et de ne point s'appliquer aux objets extérieurs, il appelle philosophie transcendantale le système parfait qui porterait sur la connaissance a priori (Cousin, Kant, 1857, p. 60).
b) Idéalisme transcendantal. Doctrine d'après laquelle les phénomènes sont envisagés comme des représentations et non comme des choses en soi. [Kant] l'appelle [son idéalisme] idéalisme transcendantal, voulant dire par là que, selon lui, les choses en soi ne sont que des idées, en ce qui concerne la connaissance que nous en pouvons avoir; nous ne pouvons connaître les choses que par rapport à nous, c'est-à-dire en tant que phénomènes (E. Boutroux, La Philos. de Kant, 1926, p. 106).
c) Ego, je, moi, sujet transcendantal. ,,Principe d'activité connaissante unifiant le divers de l'expérience interne`` (Foulq.-St-Jean 1969).
2. [Chez Husserl et les phénoménologues] Ego, je, conscience, sujet transcendantal(e). La conscience pure, c'est-à-dire dégagée de toutes les données de l'expérience soit externe soit interne, seule réalité irréductible (d'apr. Foulq.-St-Jean 1969). Nous parlerons donc de « Je transcendantal » ou même de « Sujet transcendantal », l'essentiel (...) étant ici exprimé par l'adjectif et non par le substantif, et transcendantal exprimant à la fois le rapport au monde et l'extériorité par rapport au monde (Berger, Rech. sur les conditions de la connaissance, 1941, p. 102).La seule façon d'échapper au solipsisme serait (...) de prouver que ma conscience transcendantale, dans son être même, est affectée par l'existence extra-mondaine d'autres consciences du même type (Sartre, La Transcendance de l'ego, 1966, p. 132).
Phénoménologie pure ou transcendantale. V. phénoménologie B 2 b.
3. [Chez les scolastiques, à propos de certains attributs qui dépassent les catégories d'Aristote et conviennent à tous les êtres (d'apr. Lal. 1960)] Synon. de transcendant (v. ce mot B 1).Concepts transcendantaux. Que le bien soit diffusif et communicatif de soi-même, c'est ce que saint Thomas accorde sans nulle restriction, même mentale. Mais à quoi le bien doit-il de posséder cette propriété? À ce qu'il n'est qu'un aspect transcendantal de l'être (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 97).Chez les scolastiques sont transcendantales les propriétés fondamentales de l'Être (Thinès-Lemp.1975).
Empl. subst. masc. plur. L'Un, le Bien, le Vrai, etc. qui transcendent les catégories d'Aristote et conviennent à tous les êtres (d'apr. Lal. 1968).
B. −
1. Lang. cour. Important, supérieur ou extraordinaire. Cynisme, indifférence transcendantal(e). Le rôle transcendantal de l'entité bancaire ne m'a été vraiment révélé qu'à Londres (Morand, Londres, 1933, p. 288).Ce fut, en toute réussite, l'intrigant transcendantal (La Varende, Saint-Simon, 1955, p. 103).
Vieilli. Qui se croit supérieur; affecté. [Renan] possède au plus haut degré la conscience de cette supériorité, reconnaissable en lui à un certain air d'ironie imperceptible et de dédain transcendantal (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 64).
2. ÉSOTÉRISME. Méditation transcendantale. Méditation inspirée du yoga indien, caractérisée extérieurement par l'immobilité dans la posture du lotus. Et voilà, maintenant, que les Beatles déclarent abandonner le L.S.D. en faveur de la méditation transcendantale. Mais n'est-ce pas encore un moyen d'échapper à la réalité sous une forme moins dangereuse? (Le Nouvel Observateur, 18 oct. 1967, p. 41, col. 4).
REM.
Transcendantalement, adv.[Corresp. à supra A] D'une manière transcendantale. Vérité reconnue transcendantalement et hors de toute pratique (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1843, p. 64).C'est parce qu'il est transcendantalement libre que l'homme imagine (Sartre, Imaginaire, 1940, p. 237).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃sɑ ̃dɑ ̃tal], plur. masc. [-o]. Lal. 1968 transcendental. Il s'oppose à la forme -dant-, sur la base des considérations philologiques et morphol. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1503 « qui est au-dessus du monde sensible, et dont la connaissance relève directement des lois générales » (Le Guidon en françoys, 156b, éd. 1534 d'apr. Rom. Forsch. t. 32, p. 174); 2. 1801 « qui constitue ou exprime une condition a priori de l'expérience » (Ch. de Villers, Philos. de Kant, p. 116 et 122). Empr. au lat. scholastiquetranscendentalis, dér. de transcendens (transcendant*). Fréq. abs. littér.: 205. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 19, b) 63; xxes.: a) 183, b) 710. Bbg. Anderer 1981, t. 2, pp. 440-441. − Quem. DDL t. 20, 25 (s.v. transcendantalement).