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TOPIQUE, adj. et subst.
A. − Adjectif
1. ANTIQ. [En parlant d'une divinité] Qui règne sur un lieu et le protège. Avant de donner un assaut ils [les Romains] avaient soin d'adjurer solennellement les dieux topiques de la ville assiégée, de quitter leur ancienne demeure (Mérimée, Conjur. Catilina, 1844, p. 251).Un de ces tout petits dieux topiques comme il y en avait tant et tant dans les Gaules (Arène, Vers la calanque, 1896, p. 183).
Surnom topique. Surnom donné à une divinité en fonction du nom du lieu qu'elle protège. Cythérée était le surnom topique d'Aphrodite (Lar. Lang. fr.).
2. Qui convient parfaitement, qui se rapporte exactement au sujet dont on parle. Argument, détail, exemple, fait topique. On entend répéter de toutes parts: « C'est tel document qu'il nous faudrait. Nous l'aurions déjà si nos agents étaient habiles. Ah! si nous avions la preuvemais là, topiquede la culpabilité de Dreyfus, avec son nom en toutes lettres, nous la payerions un bon prix, n'est-ce pas? » (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 281).Les citations qu'il fait pourraient être mieux choisies, plus topiques (Gide, Journal, 1922, p. 741).
B. − Adj. et subst. masc.
1. PHARM., vieilli. [En parlant d'un traitement ou d'un de ses moyens] Que l'on applique sur une partie déterminée du corps. Remède, médicament topique. Cependant l'abattement et la fréquence (...) de la respiration (...) laissent l'inquiétude que l'affection pelliculaire n'ait encore cédé ni au traitement général (...), ni au traitement topique mercuriel, qui n'a pas été continué régulièrement (Bretonneau, Inflamm. tissu muqueux, 1826, p. 318).
Empl. subst. masc. On aura soin de mêler aux différens topiques, qu'exigera l'état de la plaie, soit l'onguent de styrax, soit les teintures de myrrhe et d'aloës (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 325).
P. plaisant. Hélas! monsieur le juge, il n'est élixir, baume (...) topique, électuaire (...) pour guérir chez la femme l'intempérance de la glotte (A. France, Com. femme muette, 1912, II, 4, p. 471).
P. métaph. Il me parle de mon Journal et veut bien me faire ce compliment que, dans ce temps, mes livres sont les seuls qui apportent aux vrais lettrés un topique, un cordial (Goncourt, Journal, 1896, p. 992).
2. LINGUISTIQUE
a) Espace topique. Lieu où se manifeste syntaxiquement une transformation, eu égard à un programme narratif donné, défini comme une transformation entre deux états narratifs stables (d'apr. Greimas-Courtés 1979).
b) Subst. masc. ,,Sujet du discours défini comme « ce dont on dit quelque chose », ce qui est donné comme thème, par la question de l'interlocuteur ou par la situation, par opposition au commentaire, qui est « ce qui est dit de la personne ou de la chose »`` (Ling. 1972). Dans les langues indo-européennes le topique est souvent identifié au sujet de la phrase assertive, mais il peut être différent (Ling.1972).
C. − Adj. et subst.
1. LOG., RHÉT. (tradition aristotélicienne). Lieu topique et, subst. masc., un topique. Lieu commun. Les topiques d'Aristote. Traité d'Aristote sur les lieux communs. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext. Cliché, stéréotype. Il y avait pour ces sortes de récits (...) des espèces de lieux communs, toujours les mêmes, des topiques de pieuses inventions (Renan, Église chrét., 1879, p. 511).Il serait (...) intéressant de grouper les topiques, proverbes, dictons, adages, maximes ou sentences morales accumulés au cours des siècles, par les chrétiens, contre l'Évangile (Bloy, Journal, 1900, p. 381).
Subst. fém. La topique. Théorie des « lieux » ou « lieux communs », c'est-à-dire des classes générales dans lesquelles peuvent être rangés tous les arguments ou développements dont la connaissance forme par suite une sorte de répertoire facilitant l'invention (d'apr. Lal. 1968).
2. PSYCHANAL., subst. fém. ,,Système théorique d'organisation du psychisme en fonctions hiérarchisées, de caractères différents, du type: inconscient, préconscient, conscient, ou: ça, moi, surmoi, envisageant la personnalité et la conduite sous l'angle de ces trois groupes de motivations et d'actions, en général opposées dans le conflit`` (Carr.-Dess. Psych. 1976).
Empl. adj. Qui est en rapport avec ce système théorique. Nous devons plutôt nous former de cet inconscient [du malade] une représentation topique, le rechercher dans ses souvenirs là même où il a pu se former à la suite d'un refoulement (Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 467).
REM. 1.
Topicalisation, subst. fém.,ling. ,,Opération linguistique consistant à faire d'un constituant de la phrase le topique, c'est-à-dire le thème, dont le reste de la phrase sera le commentaire`` (Ling. 1974). Dans l'assertion, la topicalisation fait du syntagme nominal sujet le topique de la phrase. Mais il peut y avoir topicalisation d'un autre constituant, comme le syntagme nominal objet ou le syntagme prépositionnel, constituant du syntagme verbal (Ling. 1974).
2.
Topicaliser, verbe trans.,ling. Transformer en topique l'un des constituants de la phrase. (Ds Lexis 1975, GDEL, Rob. 1985).
3.
Topiquement, adv.[Corresp. à supra A 2] De manière topique. La consultation sur une question de droit relative aux pigeons voyageurs ne devint criminelle que du jour où Picquart, interrogé sur l'affaire Dreyfus, eut dit la vérité. Il sera répondu topiquement à tout ce fatras de sottises. Passons (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 483).
Prononc. et Orth.: [tɔpik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1. a) 1372-74 plur. titre de la partie de la logique aristotélicienne qui traite des lieux communs dont on tire des arguments (Oresme, Politique d'Aristote, éd. A. D. Menut, p. 71); b) 1546 « lieux communs de la rhétorique » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, p. 196); 2. 1512 « remèdes qu'on applique sur la partie malade » (G. Cretin, Œuvres, éd. K. Chesney, p. 269); 3. 1972 ling. (Ling.). B. Subst. fém. 1. 1642 « la doctrine des lieux topiques, l'art de les trouver » (La Mothe le Vayer, Vertu des païens, II, Pyrrhon ds Littré); 2. 1940 psychanal. topique psychique (Freud, Métapsychol., L'Inconscient, p. 77 [trad. de Das Unbewusste, 1915]). C. Adj. 1. 1539 remedes topiques (J. Canappe, Le XIII. Livre de la Thérapeutique de Claude Galien, p. 125); 2. a) 1694 logique topique (Ac.); b) 1868 « qui se rapporte exactement à ce dont il s'agit » (Le Temps, 22 mars ds Littré); 3. 1697 divinité topique « divinité qui présidait à un lieu » (Bayle, Dict., art. Mâcon, ibid.). Empr. au gr. τ ο π ι κ ο ́ ς « qui concerne le lieu » att. au sens de « établi en un lieu, local », en méd. à propos de remèdes « qu'on applique à l'endroit malade » et, en rhét., « qui concerne les lieux communs ou τ ο ́ π ο ι »; le titre du traité d'Aristote τ α ̀ Τ ο π ι κ α ́ a été adopté sous la forme Topica, -orum par Cicéron qui le traduisit en latin. Fréq. abs. littér.: 37. Bbg. Gohin 1903, p. 365. − Toposforschung. Eine Dokumentation. Hrsg. von Peter Jehn. Frankfurt, 1972, 348 p.