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TERROIR, subst. masc.
A. − Étendue de terre exploitée.
1. Rare. Domaine, territoire.Donc, en ces temps damnés, une très noble dame Vivait en son terroir, près la cité de Meaux (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 281).Les souilles ne sont pas les mêmes l'été et l'hiver, ce sont là choses bien connues sur tout terroir de chasse (Vidron, Chasse, 1945, p. 93).
2. Ensemble de terres exploitées diversement par une collectivité rurale. Terroir communal. S'il s'agissait d'histoire, on commencerait à l'instruire [l'enfant] de celle de son village et des hameaux avec lesquels il fait terroir; du canton où il ira les jours de foire (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 175).Je voudrais (...) entrer dans l'âme de ce sauvage que nous étions, il y a si peu de temps encore, deux mille ans (...), quand il fondait l'un des plus vieux terroirs du monde (...), défrichait la forêt, étendait la clairière, bâtissait les chemins, créait la campagne (Guéhenno, Journal « Révol. », 1937, p. 83).
3. Étendue de terre présentant une certaine homogénéité physique, originelle ou liée à des techniques culturales (drainage, irrigation, terrasses), apte à fournir certains produits agricoles. Terroir de vallée, de versant; terroir de graviers, de tuf, de sable; terroir à céréales; terroir fertile, maigre, pauvre; bon terroir; le terroir de Champagne, de la Beauce; fruits, produits du terroir. Ce terroir opulent qui s'étend de Nérac à Villeneuve, d'Agen à Marmande (...), pays de produits de luxe, et d'où l'on descend vers le fleuve aux larges eaux, la Garonne (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 165).
En partic. Ces terres considérées du point de vue de la nature du sol qui communique un caractère particulier aux productions, notamment au vin. Cette nature de terroir explique le goût particulier du vin de Soulanges, vin blanc, sec, liquoreux, presque semblable à du vin de Madère (Balzac, Paysans, 1850, p. 300).Le kilogramme de raisins noirs d'Ay, fixé à 1 fr. 25 (...), M. Dumesnil acheta au même taux dans les grands terroirs: Cramant, Avize, Verzenay, pour descendre à (...) cinquante centimes dans les petits vignobles (Hamp, Champagne, 1909, p. 133).
Sentir le terroir, avoir la saveur, le goût du terroir. Avoir le goût particulier dû à la nature du sol. Le jeune homme (...) goûte ce pain et ce vin qui ont la saveur de leur terroir (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 66).
Vin de terroir. Vin dont le goût particulier tient à la nature du sol. Nous ferons notre dîner de ces fruits des Hespérides, avec un vin de terroir qui magnifie le goût des pêches (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 245).
B. − Région, province, pays considéré(ée) dans ses particularités rurales, ses traditions, sa culture, ses productions et du point de vue du caractère des personnes qui y vivent ou en sont originaires. Terroir breton, charentais, lorrain, gaulois; avoir l'amour du terroir; être enraciné dans le terroir; la France, terroir fertile en talents; goût, saveur, odeur, parfum, senteur de terroir; esprit de terroir; avoir l'accent du terroir; chants, contes, coutumes, dictons, légendes, proverbes du terroir; artiste, peintre, poète de/du terroir. C'est encore un plaisir d'entendre ces idiotismes pittoresques régner sur le vieux terroir du centre de la France (Sand, Mare au diable, 1846, p. 162).N'en déplaise à ceux qui pourraient nier l'influence du terroir, je sentais qu'il y avait en moi je ne sais quoi de local et de résistant que je ne transplanterais jamais qu'à demi (Fromentin, Dominique, 1863, p. 137).
Sentir, fleurer le/son terroir. Avoir les caractéristiques d'une région, de la campagne. Mots qui sentent le terroir. C'est un hôtel savoureux, comme on en rencontre dans les récits de chasse, et qui sent son terroir et la meilleure province. Devant les chenets de son feu, on doit toujours conter des histoires gauloises, impayables (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 105).Son accent prit une intonation sarcastique, qui n'était pas sans saveur et sentait le terroir normand (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 732).
P. ext. Milieu d'origine de quelqu'un. Savez-vous que ce que vous dites là, Villefort, sent la révolution d'une lieue? Mais je vous pardonne: on ne peut pas être fils de girondin et ne pas conserver un goût de terroir (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 63).
Prononc. et Orth.: [tε ʀwa:ʀ], [te-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1212 tieroir « territoire » (Vente, Ctesd'Art., 47, A. Pas-de-Calais ds Gdf. Compl.); 1229 terroir (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, éd. G. Saige, I, 101, 22 ds Morlet, p. 216); d'où 2. 1283 terroir « terrain considéré par rapport à l'agriculture » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes, éd. A. Salmon,773); 1549 goust du terroir (à propos d'un vin) (Est., s.v. goust); 1561 fig. resentir son terroir (d'un homme) (J. Grévin, Théâtre compl., éd. L. Pinvert, Au lecteur, p. 49). Du lat. pop. *terratorium du class. territorium, territoire* d'apr. terra, terre*. Fréq. abs. littér.: 120.