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TARE, subst. fém.
A. − Poids ou élément de pesée.
1. COMM. Poids de l'emballage, du récipient contenant une marchandise, un produit, pesé en même temps que cette marchandise, que ce produit. La différence entre le poids brut et la tare donne le poids net (Lar. comm.1930).
Faire la tare. Poser dans un des plateaux de la balance un poids équivalant à celui du récipient placé dans l'autre plateau afin de calculer le poids net d'une marchandise. (Dict. xxes.).
[Pour la taxation spécifique] Poids de l'emballage d'une marchandise devant être déduit du poids de l'envoi (d'apr. Baudhuin 1968). P. méton. Réduction de prix sur le poids brut d'une marchandise, accordée au titre de l'emballage (d'apr. Lar. comm. 1930).
En partic. ,,Poids marqué ou objet de forme déterminée, de valeur invariable servant à équilibrer un corps à peser par la méthode de double pesée`` (Duval 1959).
2. AGRIC., COMM. Poids des déchets (terre, pierres adhérentes aux racines) contenus dans 100 kg de betteraves lors de leur livraison à la sucrerie (d'apr. Lar. agric. 1981).
3. TRANSP. Tare (d'un véhicule). ,,Poids à vide d'un véhicule`` (Industries 1986). Dans le cas des trains de voyageurs, le poids total des voitures ne varie pas beaucoup suivant qu'elles sont vides ou occupées, en raison de la faible importance relative de la charge par rapport à la tare (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 139).
4. CHIM. Flacon (à) tare. ,,Vase de verre très léger, à bouchon rodé, contenant une substance que l'on veut peser (généralement à l'abri de l'humidité)`` (Duval 1959). Flacon tare pour micropesées (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1932, p. 122).
B. − Défectuosité.
1. COMM. Perte de valeur subie par un matériau, une marchandise, par suite d'une altération, d'une avarie. Tares et défauts du bois. J'ai compté tous ces sacs d'argent, il n'y a point de tare ni pour le compte, ni pour les espèces (Ac.).Il est pratiquement impossible de fixer a priori l'importance relative de ces différentes tares du produit fini; (...) tel défaut [du cuir], capital dans certain cas, sera plus ou moins insignifiant dans un autre (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 119).
2. MÉD. VÉTÉR. Défectuosité acquise, consécutive au travail ou accidentelle, qui déforme un membre et déprécie l'animal sur le plan de l'esthétique comme sur celui du service qu'on peut en attendre (d'apr. Habault Agric. 1983). Tares articulaires. Vous vous plaignez de ce cheval; quelle tare y trouvez-vous? (Ac.).Les tares osseuses sont la signature d'une ostéite de l'extrémité inférieure du radius (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 178).
Tare dure. ,,Tare d'origine osseuse`` (Agric. 1977). Tare molle. ,,Tare d'origine synoviale`` (Agric. 1977).
3. Défectuosité physique ou psychologique présentée par un individu.
MÉD. ,,État pathologique antérieur à la maladie actuelle, dont il aggrave souvent le pronostic`` (Pt Lar. Méd. 1976); en partic., ,,toute anomalie héréditaire susceptible de provoquer une diminution de la résistance de l'organisme ou un trouble des fonctions physiologiques`` (Man.-Man. Méd. 1980). Tare congénitale, génétique, héréditaire; tare mentale, nerveuse, psychique; tare sexuelle; tare honteuse; individu porteur de tares; être affecté, marqué d'une tare. Chez les [enfants] issus d'alcooliques, on note de nombreuses tares physiques (...) et intellectuelles, depuis la simple déséquilibration des facultés jusqu'à la débilité mentale (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 270).
4. Au fig.
a) Ce qui porte atteinte au crédit de quelqu'un; défaut, vice d'une personne. C'est un homme sans tare, qui n'a ni tare ni défaut (Ac. 1835-1935). Chacun a sa tare cachée et qui le ronge. Moi, c'est la paresse, mais elle m'est agréable à cacher (Renard, Journal, 1904, p. 926).
b) Défaut qui porte préjudice à un groupe, à une institution, vice inhérent à un organisme, à un système. Dans l'Université, combien d'esprits ni bons ni mauvais, d'une moyenne plutôt bonne. Ce sont des fonctionnaires, voilà la tare; et ils fonctionnent, que voulez-vous? Ils fonctionnent pour et par la routine (Zola, Vérité, 1902, p. 252).Ce style de journal quotidien, traitant la plus éphémère des actualités, présente toutes les tares de l'improvisation: l'abus du cliché, l'à-peu-près, l'incohérence, les fausses couleurs, le clinquant superflu, les chevilles (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.1952, p. 176).
Prononc. et Orth.: [ta:ʀ]. Homon. tard. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1311 « déchet, diminution, soit pour la quantité, soit pour la qualité » (Lettres de Jean Plebanc, prévôt de Paris, contenant des règlements pour le métier des épiciers ds R. de Lespinasse, Métiers et corporations de la ville de Paris, t. 1, p. 501: que il ne puisse ou doie rabatre de la tare autant comme elle pesera); 1312 (Mandement concernant l'execution de l'ordonnance, touchant les Epiceries ds Ordonn. des Rois de France, t. 1, p. 515: les tares des dittes confitures); 2. 1679 « réduction de prix de la marchandise » (J. Savary, Le Parfait négociant, t. 2, p. 269 ds Kühn, p. 187: accorder des tares sur les marchandises); 1723 (Savary t. 2, p. 1676); 3. a) 1723 « poids propre de l'emballage, du contenant d'une marchandise » (Savary d'apr. FEW t. 19, p. 183a); b) 1807 expr. faire la tare (Michel (J.-F.) Expr. vic., p. 176: faire la tare d'un baril); 4. 1875 « poids non marqué que l'on place sur le plateau d'une balance pour faire équilibre à un objet placé sur l'autre plateau, et que l'on ne veut pas compter dans le poids total » (Lar. 19e); 5. 1894 « poids à vide d'un wagon » (Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, p. 294). B. 1. 1403 « défaut, vice (d'une personne) » (Eustache Deschamps, Lettre ds Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 8, p. 12: tarre de sa femme souffrir); 1566 (Kerquifinen, trad. Gelli, Discours, VIII, p. 271 ds Hug.: quelque taire et deffaut qui se trouve en la chose qu'on hait); 1572 (Amyot, Œuvres morales et meslées de Plutarque, De la curiosité, fo63 vo: les tares et imperfections d'autruy); 2. fin xves. « défectuosité, dommage » (Mistere du siège d'Orléans, éd. V. L. Hamblin, 12004: que il y aroit beaucoup tare); 3. 1611 « défectuosité physique (chez le cheval) » (Cotgr.: il n'est cheval qui n'ait sa tare). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'ital.tara (1332 ds DEI), à l'ar. ṭarḥ « rejet; soustraction, déduction » (qui aurait connu une forme vulg. ṭaraḥ , cf. Cor., s.v. tara), dér. du verbe ṭaraḥa « jeter, rejeter; écarter; déduire, soustraire ». Fréq. abs. littér.: 225. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 19, b) 31; xxes.: a) 657, b) 527. Bbg. Boulan 1934, p. 156. − Hope 1971, p. 51.