Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
SYMBOLIQUE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − [Corresp. à symbole I A] Qui se rapporte aux formulaires de la foi chrétienne. Livres symboliques. (Dict. xixeet xxes.).
B. − [Corresp. à symbole II]
1. Qui constitue un symbole, qui a le caractère d'un symbole, qui repose sur un symbole. Animal, chiffre, figure, objet, peinture symbolique; cérémonie, sens symbolique. L'art entier est une représentation symbolique, dans la vie de l'espèce, du drame d'amour qui transfigure et bouleverse la vie de l'individu (Faure, Espr. formes, 1927, p. 271):
1. Quelle révolution dans nos cœurs au lendemain du 3 février, quand la reddition de von Paulus et de ses troupes nous fut connue! Le deuil national ordonné par Hitler achevait de conférer à cet événement une signification symbolique. Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 314.
[En parlant d'une pers.; corresp. à symbole II A 2 b] Ceux des grands chefs politiques ou militaires français à qui nous fîmes tour à tour confiance, parce qu'ils nous semblaient symboliques de cette France en laquelle nous avions cru, ne se sont pas montrés,c'est le moins qu'on puisse dire,à la hauteur de nos espoirs (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 81).
2. Qui n'a de valeur que par ce qu'il exprime ou ce qu'il évoque. Cadeau symbolique; faire qqc. à titre symbolique. Je me demande cependant si je ne vais pas faire tout au moins un geste symbolique, quelques centaines de francs, mille peut-être... Il boit, et rêveur: Bah! si c'est un geste symbolique, tu me diras que cinq cents francs suffiraient (Anouilh,Sauv.,1938,ii, p. 179).J'ai estimé que je devais à notre projet une collaboration au moins symbolique (Nizan, Conspir., 1938, p. 159).
DR. Franc symbolique de dommages et intérêts. Indemnité d'un franc accordée par un tribunal à un plaignant qui réclame simplement la reconnaissance de la validité de sa plainte. Thierry G. (...) (24 ans), prévenu libre dans l'affaire du décès par overdose (...) de Marie S. (...) (19 ans) (...) a été condamné hier après-midi par la 8echambre correctionnelle de Versailles, à la peine de 30 mois de prison avec sursis, 3 années de mise à l'épreuve et à 1 franc symbolique au titre des dommages et intérêts (L'Est Républicain, 5 mai 1988, p. 126, col. 4).
3. Qui utilise des symboles, procède par symboles. Calcul, logique symbolique; écriture, littérature, style symbolique. Les Sioux dans l'Amérique du Nord dressèrent leurs tentes avec des peaux de bison, ou en firent la trame de ces étoffes sur lesquelles des figures peintes retraçaient des signes généalogiques ou parlaient un langage symbolique (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 128).Le jeu abstrait de notre pensée consciente est superficiel et nous cache trop souvent l'étrange accompagnement des images intérieures, le perpétuel déroulement secret d'une pensée symbolique (Béguin, Âme romant., 1939, p. 203).
HIST. LITTÉR. [En parlant d'une pers.] Partisan du symbolisme. Synon. usuel symboliste.Quelle belle notation de phénoménologie dans cette simple phrase d'un poète symbolique [A. Fontainas] : « La pensée se vivifiait de surgir corolle... » Une philosophie de l'imagination doit donc suivre le poète jusqu'à l'extrémité de ses images (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 198).
PSYCHOL. Fonction symbolique. Capacité, propre à l'homme d'utiliser des signes, des symboles. Synon. fonction sémiotique (v. ce mot II B 3).
II. − Substantif
A. − Subst. fém.
1. Science, théorie générale des symboles. La Symbolique qui déchiffre l'univers comme un texte hiéroglyphique (Valéry, Variété V, 1944, p. 266):
2. Nous ne réduisons donc pas la signification du mot et pas même la signification du perçu à une somme de « sensations corporelles », mais nous disons que le corps, en tant qu'il a des « conduites » est cet étrange objet qui utilise ses propres parties comme symbolique générale du monde et par lequel en conséquence nous pouvons « fréquenter » ce monde, le « comprendre » et lui trouver une signification. Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 274.
2. Ensemble, système de symboles. La vie de l'oblat sera (...) la louange de Dieu mais réduite à ce qu'il en pourra prendre; pour atteindre ce résultat (...), il faut aussi avoir le goût de la liturgie, le sens du cérémonial, l'amour de la symbolique, l'admiration de l'art religieux et des beaux offices (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 18).La pensée de Bosch s'exprime si directement par les symboliques dont son esprit était familier, conclut Jacques Combe, que le symbole n'y paraît pas comme une allégorie, mais comme un vrai langage (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 323).
[Constr. avec un compl. prép. de ou un adj. désignant un peuple, une religion, une époque] Symbolique égyptienne, grecque, hindoue; symbolique révolutionnaire; symbolique romane; symbolique du Moyen Âge. La symbolique chrétienne vit dans le cœur de l'imagier comme dans l'esprit du philosophe, elle n'est qu'un écho prolongé d'un lointain ébranlement d'âme devenu commun au monde chrétien presque entier (Faure, Espr. formes, 1927, p. 224):
3. ... Charbonneaux-Lassay écrit (Le Bestiaire du Christ, [Paris, 1940,] p. 922): « (...) le coquillage fut, pour les Anciens, un emblème de l'être humain complet, corps et âme. La symbolique des Anciens fit de la coquille l'emblème de notre corps qui renferme dans une enveloppe extérieure l'âme qui anime l'être entier, représenté par l'organisme du mollusque (...) » Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 114.
[Constr. avec un compl. prép. de ou un adj. indiquant un domaine] Symbolique de l'imagination, du rêve. Se dessine toute une symbolique des couleurs, des formes, mais aussi de l'espace et de ses directions, qui mériterait d'être étudiée en détail (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 278).La symbolique céleste, solaire, aquatique, cosmobiologique, etc., se retrouve aussi bien dans la Bible que chez les Sioux ou les Bantous (Philos., Relig., 1957, p. 38-14).
PSYCHANAL. Ensemble des symboles produits par l'inconscient. On trouve le mot symbolique sous sa forme substantive chez Freud: dans L'interprétation du rêve (Die Traumdeutung, 1900) par exemple, il parle de la symbolique (die Symbolik) entendant par là l'ensemble des symboles à signification constante qui peuvent être retrouvés dans diverses productions de l'inconscient (Lapl.-Pont.1967).
B. − Subst. masc.
1. Domaine des symboles.Vous distinguez (...) plusieurs de ces signes auxquels vous attachez un sens; mais vous êtes trop enclin à vous contenter du vulgaire et littéral, et vous ne cherchez pas assez l'idéal et le symbolique (A. France, Rôtisserie, 1893, p. 346).Le symbolique et l'adéquat ne représentent, l'un que la prédominance des symboles sur les contenus symbolisés, l'autre que la prédominance inverse de ces derniers sur les symboles (Traité sociol., 1968, p. 126).
2. PSYCHANAL. [Dans la terminol. de Lacan] Ensemble des phénomènes relevant de la psychanalyse en tant qu'ils sont structurés comme un langage, et formant l'un des trois registres de l'ordre de l'inconscient (le symbolique, le réel et l'imaginaire). Entre la symbolique freudienne et le symbolique de Lacan, il y a une différence manifeste: Freud met l'accent sur le rapport unissant (...) le symbole à ce qu'il représente, alors que pour Lacan, c'est la structure du système symbolique qui est première; la liaison avec le symbolisé (...) étant seconde et imprégnée d'imaginaire (Lapl.-Pont.1967).
Prononc. et Orth.: [sε ̃bɔlik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. A. 1564 mot symbolique « mot significatif » (Rabelais, Cinquième livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 19, p. 75). B. 1. 1636 « qui a le caractère d'un symbole, qui sert de symbole » (Monet); 2. 1701 archit. colonne symbolique (Fur.); 3. a) 1755 écriture symbolique des Égyptiens (Encyclop. t. 5, p. 358b); b) 1757 géom. (ibid., t. 7, p. 637b: on peut appeller l'Algebre géométrie symbolique); c) 1973 informat. langage symbolique, nom symbolique (Ging.-Lauret); 4. 1886 « qui n'a pas de valeur, d'efficacité en soi » (Bloy, Désesp., p. 12: la croûte symbolique récoltée dans les ordures); 1928 (Tharaud, Pte hist. Juifs, p. 229: leur geste n'avait qu'une valeur sentimentale et symbolique); 5. a) 1904 logique symbolique (L. Couturat, C.r. du Deuxième Congrès de Philos., R. de métaphys., 1904, p. 1042 ds Lal. t. 1 1938 [1932], s.v. logistique); b) 1932 pensée symbolique (Lal. t. 2 1938 [1932]); c) 1945 psychol. fonction symbolique (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, p. 141); 6. 1964 franc symbolique de dommages et intérêts (Rob.). C. 1689 théol. « qui se rapporte aux formulaires de foi » (Bossuet, Avertissements aux protestants, I, III ds Littré: leurs actes qu'ils [les protestants] appellent symboliques). II. Subst. fém. A. 1. 1684 philos. « caractéristique universelle; logistique » (Leibniz, Lettre à Tschirnhaus [ms. conservé à Hanovre, Math. IV, 465] ds L. Couturat, La Log. de Leibniz, Paris, 1901, p. 293: les louanges qu'il [Malebranche] donne à l'Algebre se devroient donner à la Symbolique en general), attest. isolée; 2. a) 1825 « ensemble des symboles propres à une religion, à une doctrine, à un pays, etc. » (J. D. Guigniaut, Religions de l'Antiquité, trad. de l'all. du Dr F. Creuzer, t. 1, 2epart., p. 554: symbolique et allégorie muettes; symbolique et allégorie parlées); 1830 symbolique chrétienne (Michelet, Journal, p. 73); b) 1834 « système d'interprétation des rites, dogmes et symboles des anciennes religions » (A.-M. Ampère, Essai sur la philos. des sc., t. 1, Tableau synoptique à la fin, no42 [cf. t. 2, 1843, p. 103]); 3. 1825 « science des symboles » (J. D. Guigniaut, op. cit., p. 553: la symbolique des noms); 4. 1961 symbolique militaire (Leloir); 5. 1967 psychanal. (Lapl.-Pont.); 1970 symbolique des rêves (Rob. Suppl.). B. Ca 1902 relig. « partie de la théologie qui concerne les exposés officiels de doctrine religieuse » (Gde Encyclop.). III. Subst. masc. 1. 1893 « domaine des symboles » (France, loc. cit.); 2. 1953 psychanal. (J. Lacan, Fonction et champ de la parole et du langage ds Écrits, Paris, 1966, p. 309: du symbolique, de l'imaginaire et du réel). Empr. au b. lat.symbolicus « significatif, allégorique », et celui-ci au gr. σ υ μ β ο λ ι κ ο ́ ς « qui explique à l'aide d'un signe, symbolique; conventionnel », dér. de σ υ ́ μ β ο λ ο ν (symbole*). Au sens II A 2 a, empr. à l'all. Symbolik (1810, G. F. Creuzer, Symbolik und Mythologie der alten Völker, besonders der Griechen, 4 vol., 1810-12 ds Brockhaus Enzykl.). Fréq. abs. littér.: 703. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 548, b) 412; xxes.: a) 1 194, b) 1 582. Bbg. Descombes (V.). L'Équivoque du symbolique. Mod. Lang. Notes. 1979, t. 94, pp. 655-675.