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SYLPHE, subst. masc.
A. − MYTH. [Dans les légendes celtes et germ.]
1. Au plur. Êtres surnaturels, composés des plus purs éléments de l'air où ils vivent, dotés d'ailes et qui se déplacent d'un vol léger, rapide. Vous commencez cette vie nocturne (...) parmi d'innombrables créatures (...), volages et mystérieux fantômes (...). Les sylphes (...) descendent autour de vous en bourdonnant. Ils frappent du battement monotone de leurs ailes de phalènes vos yeux appesantis (Nodier, Smarra, 1821, p. 31).Quatre sortes d'esprits élémentaires (les salamandres, les sylphes, les ondins et les gnomes respectivement esprits du feu, de l'air, de l'eau et de la terre) (Caron, Hutin, Alchimistes, 1959, p. 44).V. folâtre ex. de Baour-Lormian.
2. Au sing., moins fréq. Génie masculin appartenant à cette catégorie d'êtres. Le soir (...), Entendez-vous glisser dans l'air, Sylphe léger comme une abeille, Et rapide comme l'éclair? (...) C'est le démon de la nuit! (Bayard, Démon, 1836, I, 2, p. 245).
B. − P. anal.
1. Homme très mince, évoquant un être immatériel. Indiquer la manière dont doivent toujours se nourrir ceux qui désirent arrondir leurs formes; (...) tracer la journée alimentaire d'un sylphe ou d'une sylphide à qui l'envie aura pris de se matérialiser (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 242).Moutier: (...) je suis plus mince que vous,... alors... Le Général: Alors quoi? Voyons, parlez, Monsieur le sylphe (Ségur, Auberge ange gard., 1863, p. 206).
2. Homme (notamment danseur) ou petit animal ailé qui rappelle un sylphe par sa prestesse, sa grâce déliée. Prendre le papillon (...) Ce sylphe gracieux et léger qu'un rien blesse (...) Et percer lâchement son buste d'un poignard! (Pommier, Colifichets, 1860, p. 190).Perrot-Perrot « l'aérien, l'homme volant, Perrot le Sylphe, le Taglioni mâle », comme dira Théophile Gautier (La Presse, 2 mai 1840) − y tenait son rôle: le grand danseur romantique (Brillant, Probl. danse, 1953, p. 170).
C. − Au fig.
1. Créature de rêve, notamment homme idéal qui suscite un amour romantique, éthéré. La femme appartient à celui (...) qui lui a fait connaître les joies de l'idéal rêvé (...); la plupart des jeunes filles ne peuvent être ébranlées sérieusement que par la présence positive d'un amoureux, et n'accordent aux sylphes qu'un fantôme d'affection (Amiel, Journal, 1866, p. 136).
2. [À propos d'une chose abstr. ou d'une pers. considérée dans sa sensibilité] Chose ou personne qui évoque un sylphe par sa vivacité, sa fugacité ou son caractère rêveur, poétique. Tous les plaisirs, sylphes de la jeunesse, Éveilleront sa lyre au sein des nuits (Béranger, Chans., t. 3, 1829, p. 65).Connaissez-vous l'Ariel des poètes qui recueille les diamans du ruisseau (...); c'est Tieck, le sylphe espiègle qui se joue de lui-même et des autres, le vrai bouffon de l'univers (Quinet, All. et Ital., 1836, p. 34).
Prononc. et Orth.: [silf]. Homon. silphe. Étymol. et Hist. 1605 sylfe (Palma Cayet, Chronologie Septenaire, éd. Michaut et Poujoulat, p. 281 cité par G. Colon ds Z. rom. Philol. t. 78, pp. 88-90); 1670 sylphe (Montfaucon de Villars, Comte de Cabalis, 16 d'apr. FEW t. 23, p. 149). Étymol. inconnue. L'hyp. de Bl.-W., d'un empr. au lat. sylphus, qui se trouve pour la 1refois chez Paracelse dans le titre d'un ouvrage composé entre 1529-32: Liber de nymphis, sylphis, pygmaeis et salamandris et de caeteris spiritibus doit être rejetée; en effet, malgré son titre lat., l'ouvrage fut écrit en all., et on trouve dans le texte les formes sylphen et sylphes à côté de wintleut et luftleut (v. G. Colon, loc. cit. et FEW, loc. cit.); l'hyp. d'un étymon. all. ne peut pas être retenue, le terme sylphe s'étant répandu à partir d'ouvrages du XVIIes. écrits en lat. (v. FEW, loc. cit., note 4). Fréq. abs. littér.: 96.