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SURRÉEL, -ELLE, adj. et subst. masc. sing.
I. − Adjectif
A. − [En parlant d'une chose concr., d'une œuvre] Qui, dans sa bizarrerie, semble plus vrai que le réel ordinaire, qui évoque un monde mystérieux caché sous les apparences. Ils sont déjà raides (...). J'ai d'abord été saisi et presque étourdi: ces corps droits ont quelque chose, non de fantastique, mais de surréel, dans cette lumière et ce silence (Malraux, Conquér., 1928, p. 135).Macbeth ne peut conserver son atmosphère surréelle que parce que sans cesse on y parle d'arbres qui marchent (...) et que (...) toutes les puissances funestes de la terre entourent le drame et y collaborent (Brasillach,Corneille,1938,p. 42).
B. − [En parlant d'une chose abstr.] Qui appartient au domaine du rêve, de l'imagination, qui s'oppose aux données sensibles, à la raison. Celle qu'on aime (...) ne règne sur nous qu'à force de régner dans un ciel dont le monde est le songe. (...) la nature surréelle de cette femme se révélera (...) avec des faits sur lesquels mon esprit, attentif à garder intacte une raison, étend le voile de l'oubli (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 237).Il m'arrive de ne plus distinguer très exactement ce que mes sens ont enregistré, ce que le temps, le souvenir, la rêverie, la méditation, la volonté de comprendre ont sécrété en moi. Réalité surréelle, extrapolation (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 18).
II. − Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui se trouve au-delà du réel. À partir du 10 mai 1940 le surréalisme était descendu sur terre, pas l'œuvre des poètes absurdes qui se prétendent tels et qui sont tout au plus des sous-réalistes puisqu'ils prônent le subconscient, mais l'œuvre consciente du Christ, le seul poète du surréel (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 71).On a tort sans doute d'opposer en un dualisme statique le réel au rêve ou au surréel. En fait, le sacré peut se dissocier en présence et en représentation (Hist. spect., 1965, p. 14).
En partic., HIST. DE L'ART, LITT., domaine du surréalisme. Ce qui résulte de l'interpénétration du réel ordinaire et du rêve, de l'inconscient. André Breton n'a jamais varié (...) dans sa revendication du surréel, fusion du rêve et de la réalité, sublimation de la vieille contradiction entre l'idéal et le réel. On connaît la solution surréaliste: l'irrationnalité concrète, le hasard objectif (Camus, Homme rév., 1951, p. 126).C'est (...) une libération que le surréalisme entend faciliter à l'homme en le menant au « surréel » (...). Cet art, n'est-ce pas le produit direct des activités paranormales? (Amadou, Parapsychol., 1954, p. 328).
REM.
Surréellement, adv.De manière surréelle, surréaliste. Le langage a été donné à l'homme pour qu'il en fasse un usage surréaliste. (...) il m'est arrivé d'employer surréellement des mots dont j'avais oublié le sens (Breton, Manif. Surréal., 1erManif., 1924, p. 57).
Prononc.: [syrreεl]. Étymol. et Hist. 1924 adj. et subst. masc. (Aragon, in La Révolution surréaliste, no1, p. 23 ds Quem. DDL t. 12). Formé de sur-* et de réel*. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 48. − Quem. DDL t. 7.