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SUPERSTITION, subst. fém.
A. − Croyance religieuse irrationnelle, attachement inconsidéré aux doctrines et prescriptions qui sont du domaine du sacré. Superstition des reliques. La superstition consiste toujours, sans doute, à expliquer des effets véritables par des causes surnaturelles (Alain, Propos, 1936, p. 174).Que les fidèles interprètent et souvent déforment les procédures officielles ou communément reçues, c'est le sort de tous les cultes. La superstition attribue à certains intercesseurs des pouvoirs quasi divins (Traité sociol., 1968, p. 88).
[Pour un athée rationaliste] Péj. Ensemble des croyances (et pratiques) religieuses jugées contraires à la raison; religion. Puis Caliban, après avoir essayé de ricaner des bons saints de la superstition (...) s'en va, triste enfin! (Verlaine, Œuvres posth., t. 3, Prose, 1896, p. 184).[Marra] profitait de l'occasion pour baptiser leur dernière née, qu'il entendait lui [le père] préserver des entreprises de la superstition (Aymé, Uranus, 1948, p. 274).
B. − Croyance irrationnelle à l'influence, au pouvoir de certaines choses, de certains faits, à la valeur heureuse ou funeste de certains signes. Superstition du mauvais œil. Les superstitions (...), telles que la divination par le vol des oiseaux (...) ont eu primitivement (...) un caractère philosophique vraiment progressif (Comte, Philos. posit., t. 5, 1841, p. 106).Cagliostro et Mesmer en imposaient aux foules. Quant au populaire, surtout dans les campagnes, il restait attaché à ses superstitions millénaires et croyait toujours à la sorcellerie (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 68).
C. − Attachement excessif, soin trop méticuleux porté à quelque chose. Synon. fétichisme, scrupule.Superstition de la science. Tellier (...) poussait jusqu'à la superstition le culte de la poésie et des poètes (A. France, Vie littér., 1892, p. 178).Flaubert avait la superstition du style (Estaunié, Rom. et prov., 1942, p. 42).
Prononc. et Orth.: [sypε ʀstisjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1375 [éd. 1486] « déviation du sentiment religieux, fondée sur la crainte ou l'ignorance, et prêtant abusivement un caractère sacré à des croyances, pratiques » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, IV, 30 ds Gdf. Compl.: faulses oppinions et obscures [...] vieilles supersticions); b) 1549 « scrupule, excès d'attachement (à quelque chose) » (Du Bellay, Deffence et Illustration, éd. H. Chamard, p. 91); 2. 1690 « vain présage que l'on tire de certains accidents fortuits » (Fur.). Empr. au lat.superstitio « attitude de crainte ou de crédulité irrationnelle; croyance ou pratique religieuse non orthodoxe », dér. de superstare « se tenir au-dessus » (cf. superstes, -itis « ce qui subsiste (après la bataille); ce qui perdure ») qui explique les sens anc. de superstitiosus « devin, prophétique » et superstitio « présence, don d'omniprésence (du devin) »; le passage au sens class. se serait produit sous l'infl. de religio/religiosus dont superstitio/superstitiosus seraient devenus les anton. (v. R. Ét. lat. t. 16, p. 35 et Ern.-Meillet), cf. lat. chrét. superstitio « pratique religieuse contraire aux usages reçus, pratique contraire aux canons, croyance païenne » (v. Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 896. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 112, b) 952; xxes.: a) 1 123, b) 821.