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SUBJUGUER, verbe trans.
A. − Vieilli ou littér. Qqn subjugue qqn/qqc.
1. Soumettre par la force (un peuple, un pays). Synon. asservir, assujettir, conquérir, dominer, réduire.[Montesquieu] explique même avec soin comment doit se conduire une nation qui en subjugue une autre, en s'établissant toute entière dans son territoire (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 133).Quand Alexandre entreprit de subjuguer l'Asie, Alexandre était roi (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 574).V. néandert(h)alien ex. de Haddon.
2. P. anal.
a) Se rendre maître de quelqu'un, de quelque chose par la contrainte ou par un effort physique. Synon. dominer, dompter.
[Le compl. désigne un animé] Le premier [l'homme] a tous les caractères de la force qui devait subjuguer les animaux destructeurs, et quelque chose de leur physionomie (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 329).
[Le compl. désigne (un aspect de) l'environnement naturel] Les habitans ont besoin de subjuguer le climat, s'ils ne veulent pas que le climat les dévore (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 211).
b) Au fig. Soumettre au pouvoir de la raison, de la volonté. Synon. juguler, maîtriser.Son avarice [de la duchesse], passion dominante jusque-là, était tout à fait subjuguée (Stendhal, Lamiel, 1842, p. 90).S'il n'y a pas en vous quelque chose de plus fort que votre amour même, qui domine, qui subjugue votre emportement (Lamart., Raphaël, 1849, p. 186).
B. − Qqn/qqc. subjugue qqn
1. Vieilli ou littér. Exercer une forte emprise sur (la personnalité de) quelqu'un, tenir sous sa domination (morale, intellectuelle, etc.). Synon. captiver, dominer, envoûter, fasciner.Un fragment de l'Hérodiade, le subjuguait de même qu'un sortilège, à certaines heures (Huysmans, À rebours, 1884, p. 259).Elle restait prise (...), incapable (...) de se libérer de la tyrannique emprise d'un homme comme Von Mesnil, dont l'impérieuse personnalité la subjuguait (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 256).
Empl. abs. Le besoin de vaincre, la joie à subjuguer, la soif de domination, l'orgueil de la vie, l'ambition de paraître et de s'imposer t'ont fait défaut (Amiel, Journal, 1866, p. 91).
2. Exercer sur quelqu'un un grand pouvoir de séduction. Synon. charmer, éblouir, émerveiller, fasciner, ravir.Subjuguer son auditoire. Toute petite, il m'avait subjuguée par sa gaieté et son bagout; en grandissant, j'appris à l'admirer plus sérieusement (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 38).
Part. passé en empl. adj. Foule subjuguée. Première de Sapho. Trois actes (...) accueillis par un public charmé, subjugué, conquis, trois actes où tous les mots, les intentions, les plus petits riens sont saisi, compris, soulignés de petits Oh!, de sourires, d'applaudissements (Goncourt, Journal, 1885, p. 515).
REM.
Subjuguant, -ante, part. prés. en empl. adj.,peu usuel. [Corresp. à supra B 2] Qui subjugue. Synon. fascinant.Rouvière (...) un artiste plein de certitude. Ce qui caractérise plus particulièrement son talent, c'est une solennité subjuguante (Baudel., Art romant., 1855, p. 430).
Prononc. et Orth. : [sybʒyge], (il) subjugue [sybʒyg]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xves. [date du ms.] « réduire à la soumission par les armes » subjuguer tous les pays (Jean Froissart, Chron., éd. S. Luce, I, LXXXIII, t. 5, p. 423, leçon du ms. B 3); 2. « exercer de l'empire, de l'ascendant » a) 1746 le suj. et le compl. désignent un inanimé (Voltaire, Disc. récept. ds Littré: [ceux] dont l'imagination a subjugué celle des autres); b) 1764 le compl. désigne une pers. (Id., Comm. Rem. Médée, ibid.: [Corneille] était encore subjugué par son siècle); 3. 1855 « séduire, fasciner, envoûter » part. prés. adj. (Baudel., loc. cit.); 1874 forme verbale (Mallarmé, Dern. mode, p. 818). Empr. au b. lat.subjugare « faire passer sous le joug; soumettre, réduire ». Fréq. abs. littér.: 417 (subjuguant: 17). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 309, b) 269; xxes.: a) 296, b) 331.