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STIGMATISER, verbe trans.
I.
A. − Marquer d'un stigmate. On stigmatisait autrefois les esclaves fugitifs (Ac.1835-1935).Les Romains stigmatisaient au bras les recrues de l'armée (Lar. Lang. fr.).
P. ext. Le nègre (...) trempa [plusieurs paquets de plantes vénéneuses] dans la chaudière, les retira aussitôt, et les remit à Atar-Gull en lui expliquant leurs propriétés. Puis, trempant un roseau dans la chaudière, il le stigmatisa aux yeux, au front et à la poitrine (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 28).
B. − Imprimer une marque, laisser une trace. Synon. marquer.La gorge était stigmatisée par des meurtrissures noires et de profondes traces d'ongles (Baudel., Hist. extr., 1856, p. 13).Cette hargne dont il reste marqué, stigmatisé, enlaidi (La Varende, Saint-Simon, 1955, p. 26).
P. métaph. Quant à ceux qu'il fallait, sans chance d'erreur, considérer comme des adversaires irréductibles, ils se trouvaient stigmatisés par ce signe que les correcteurs d'imprimerie appellent deleatur (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 198).
II. − Au fig. Blâmer, critiquer, ridiculiser quelqu'un avec dureté et publiquement. Synon. accuser, foudroyer, fustiger; anton. encenser, exalter.
A. − Stigmatiser qqc.Stigmatiser les abus, l'anarchie, la barbarie, la bassesse, la conduite de qqn; stigmatiser le vice. M. de Faverges stigmatisa ces œuvres où l'on bafoue les choses les plus saintes, la famille, la propriété, le mariage! (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 21).L'abbé Raynal (...) venait de fulminer le réquisitoire contre les dominateurs. Ce n'était guère que l'esclavage, pourtant, qui commençait à éveiller le scrupule religieux ou philanthropique. Longtemps, les quakers furent seuls à le stigmatiser (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 12).
B. − Stigmatiser qqn.Naguères, l'opposition libérale stigmatisait M. de Villèle, le conspuait, le vilipendait de ce qu'il ordonnait aux employés du gouvernement de penser comme le gouvernement (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1831, p. 140).Les deux artistes stigmatisaient politiciens vénaux et juges dociles, banquiers véreux et salonnards faisandés (Coston, A.B.C. journ., 1952, p. 28).
Qqn stigmatise qqn du nom de...Les prêtres et les moines stigmatisent du nom de franc-maçon, sans savoir ce que signifie ce nom, quiconque doute de leur infaillibilité (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 620).
Prononc. et Orth.: [stigmatize], (il) stigmatise [-i:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1546 stigmatizé « qui porte des marques, des cicatrices » (R. Est., Dict. Latinogallicum, 1195b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 166); b) 1752 stigmatisé « qui porte des marques semblables aux plaies de Jésus » (Trév.); 2. a) 1546 stigmatisé « marqué d'un fer chaud, en punition d'un crime » (R. Est., loc. cit.); b) 1611 stigmatizer « noter publiquement d'infamie » (Cotgr.). Dér. de stigmate*; suff. *; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 39. Bbg. Quem. DDL t. 3, 12.