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STABILISER, verbe trans.
Rendre stable; améliorer la stabilité de.
A. − Rendre stable.
1. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé concr.]
a) Mettre en position d'équilibre. Synon. équilibrer.Stabiliser un assemblage, un échafaudage. V. gyroscopiquement rem. s.v. gyroscopique ex.
[Avec une idée de fixité] Stabiliser un appareil. Cette machine repose sur un socle à encoches qui la stabilise (Davau-Cohen1972).
b) NAV. Stabiliser un avion, une fusée, un navire. L'équiper d'un/de stabilisateur(s). P. ext. Stabiliser la trajectoire d'un avion (GDEL, s.v. stabilisateur).
2. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé abstr.]
a) Réduire les facteurs qui tendent à rompre l'équilibre. Stabiliser une situation, les relations entre deux pays. Hitler, au sommet de sa folie, a prétendu stabiliser l'histoire pour mille ans (Camus, Homme rév., 1951, p. 232).Est-il en lui-même suffisant [le réarmement occidental] et n'a-t-il d'autre fin que de stabiliser la conjoncture actuelle avec l'Allemagne divisée et Berlin partagé? (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 10, col. 2).
Stabiliser l'équilibre. Consolider, maintenir l'équilibre. Les pirouettes peuvent s'exécuter sur place (...) avec l'aide d'un partenaire qui augmente l'élan initial et stabilise l'équilibre final, dans ce cas la durée de la rotation est notablement prolongée (Bourgat, Techn. danse, 1959, p. 107).
b) Maintenir à un certain niveau, à un certain cours, à un certain taux. En cas de remariage de la veuve ou en cas de concubinage notoire, la veuve conserve son droit à pension, mais celle-ci est stabilisée, c'est-à-dire qu'elle ne peut bénéficier des augmentations éventuelles de taux (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit., 1954, p. 275).
ÉCON. Stabiliser la monnaie; le franc a été stabilisé; stabiliser les prix, le niveau des prix. La composition et l'impression de ces centaines, sinon de ces milliers de pages, permettent de stabiliser la production de leurs ateliers [des éditeurs spécialisés] (Civilis. écr., 1939, p. 24-13).Cette nouvelle décision favorisera la rentrée des devises étrangères en Yougoslavie et tendra ainsi à stabiliser de plus en plus l'économie du pays (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 11, col. 5).
POL. Établir, équilibrer. Stabiliser les institutions. Ils savent que la multitude non-instruite est un être d'habitude, et qu'en la pliant au respect pour ce qu'ils veulent stabiliser, ils affirmeront assurément leur empire (Babeuf, Le Tribun du peuple, 30 nov. 1795, no35, p. 174 ds Quem. DDL t. 11).
3. [Le compl. d'obj. désigne une pers., un attribut de la pers.]
a) Stabiliser qqn.Le rendre plus stable dans son comportement, dans sa vie affective, socio-professionnelle. Avant que l'âge me stabilise et me sclérose au sein de cette fébrilité constante, de cette effervescence sur place (...) en ai-je fatigué des routes! (Arnoux, Zulma, 1960, p. 11).
b) MÉD. Stabiliser une maladie, p. méton. un malade. Enrayer l'évolution d'une maladie, d'un processus morbide (chez un malade). Le délire aigu infectieux, caractérisé par la confusion délirante, la fièvre, l'augmentation progressive du taux de l'urée sanguine, a eu son pronostic transformé par la pénicilline qui stabilise puis fait rétrocéder en quelques jours ce processus naguère mortel (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 212).
Empl. pronom. Cesser de s'aggraver. Cet état transitoire, qui à l'ordinaire se stabilise spontanément, peut devenir assez inquiétant (Codet, Psychiatrie, 1926, p. 70).Il est fondamental (...) à ce stade [de la cirrhose] d'obtenir l'arrêt des boissons alcoolisées car tout n'est pas perdu, les lésions peuvent se stabiliser (Quillet Méd.1965, p. 153).
B. − Spéc. Améliorer la stabilité, l'état d'équilibre de.
1. AGRIC., GÉOL. ,,Fixer un terrain en lui apportant des éléments capables de le raffermir par modification de sa nature physique ou par des plantations`` (Bén.-Vaesk. Jard. 1981). Stabiliser un terrain (sablonneux); dunes, terres stabilisées. Pour stabiliser la structure, on peut agir préventivement. (...) on peut soit protéger la surface du sol (...) soit faire un labour dressé de fin d'hiver peu de temps avant les semis (Lar. agric.1981, s.v. stabilité).
2. CHIM. Amener (un corps, un système) dans son état d'équilibre ou dans un état proche de sa zone d'équilibre. Il faut (...) neutraliser le cuir et stabiliser sa combinaison avec le sulfate ferrique basique; on y parvient par le choix d'un agent neutralisant convenable (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 93).L'amélioration par injection de résines synthétiques polymérisées et stabilisées dans la masse même du bois avait apporté à ces problèmes d'isolation une contribution remarquable (Campredon, Bois, 1948, p. 128).
INDUSTR. AGRO-ALIM. Rendre stable un produit tant au point de vue physico-chimique que microbiologique. C'est sur les lieux mêmes de production ou de récolte qu'il convient d'entamer la lutte contre les causes d'altération des matières alimentaires, qu'il s'agisse de présenter sur les marchés des produits de qualité satisfaisante, de les livrer à l'usine de mise en conserve pour les stabiliser ou à l'usine de transformation (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 87).
INDUSTR. TEXT. Stabiliser un tissu. Le traiter pour qu'il ne rétrécisse pas au lavage. « Une Nouveauté » Chemise « Loveline » coton d'Égypte, tissu stabilisé ne rétrécissant pas au lavage (Catal. Blanc (Bon Marché), 1952, p. 20).
PÉTROCHIM. ,,Débarrasser (le pétrole) de ses parties volatiles`` (Rob. 1985).
PYROTECHNIE. ,,Améliorer la stabilité chimique d'une substance pyrotechnique par addition d'un stabilisant ou par tout autre procédé`` (Pyrotechnie 1972). On stabilise (...) un explosif par adjonction de substances poreuses de faible chaleur spécifique (Duval1959).
3. MÉTALL. Rétablir l'équilibre moléculaire au sein d'un métal (après la coulée ou le forgeage) par un traitement thermique approprié. La fonte est stabilisée à 550-600 C, l'acier forgé à 340-400 C (Bader-Th.1962, s.v. stabilisation).
4. TRAV. PUBL. ,,Améliorer les qualités routières d'un sol de chaussée en lui conférant une portance suffisante par compactage, par correction granulométrique ou par correction des qualités du mortier`` (Plais.-Caill. 1958). On peut stabiliser mécaniquement et (ou) chimiquement (Métro 1975, s.v. stabilisation). Part. passé adj. Bas-côtés stabilisés; accotements non stabilisés. (Dict. xxes.).
C. − Empl. pronom.
1. Se fixer aux alentours d'une valeur donnée, aux environs d'un chiffre donné. Le nombre des étrangers (...) tend à se stabiliser depuis 1950 aux environs de 150 000 (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 494).
Au fig. Se fixer dans un état donné. On en venait à envisager une guerre éternelle, un monde se stabilisant ainsi, scindé en deux groupes hostiles. Et même, si cela finissait, de toute façon les Allemands étaient dans le Nord pour toujours (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 247).
2. Conserver durablement certaines de ses propriétés physiques (d'aspect, de forme, de viscosité, etc.). Le cintrage consiste à préparer le bois, par la chaleur ou l'étuvage, puis à le courber sur une forme et à le laisser se stabiliser définitivement dans cet état (Campredon, Bois, 1948, p. 135).Il peut arriver qu'au cours de la floculation lente, les faces des particules exposées vers l'extérieur de l'agrégat soient relativement plus chargées et que la tendance à la fixation de l'agrégat diminue. Le système se stabilise à nouveau (Caillère, Hénin, Minér. argiles, 1963, p. 72).
Prononc. et Orth.: [stabilize], (il) stabilise [-li:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Écon. pol. a) ca 1789 « rendre durable, permanent » (Dup. de Nemours, Note à Turgot ds Brunot t. 6, p. 177); b) 1933 « fixer à une monnaie un cours immuable » (Lar. 20e); 2. 1845-46 « rendre stable (un gouvernement, des institutions) » (Besch.); 3. 1933 « rétablir l'équilibre moléculaire au sein d'un métal par un traitement thermique approprié »(Lar. 20e). Dér. de stable* d'apr. le lat. stabilis (stable*); cf. anciennement se stabilier « se fixer (dans une position, dans un emploi) » (1740-55, Saint-Simon, Mém., VI, p. 786 ds Quem. DDL t. 13). Fréq. abs. littér.: 94. Bbg. Quem. DDL t. 11, 27 (s.v. stabilisée).