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SOUTÈNEMENT, subst. masc.
A. − Fait de maintenir quelque chose en place en en recevant la poussée sans fléchir. Synon. soutien, appui.Le soutènement des terrasses. Dans les puits blindés ou cuvelés, le soutènement est obtenu par une cuve en fonte (Bresson, Manuel prospect., 1923, p. 273).Les gisements de houille se trouvent, le plus souvent, dans les terrains ébouleux: il convient donc d'envisager un soutènement des travaux (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 236).
− Subst. + de soutènement. Qui sert à soutenir.Barre, ferrure, pilier, plaque, poutre de soutènement. Les jeunes femmes trouvées (...) dans le remblai de soutènement du Parthénon (...) ont peut-être les premières le sourire ivre qui l'annonce [l'éveil à la beauté de vivre d'une nouvelle humanité] (Faure, Hist. art, 1909, p. 83).Une rangée d'œils-de-bœuf sous le toit. Et, régulièrement, des esses de soutènement, disposées de façon ornementale (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 201).
♦ ARCHIT. Mur de soutènement. Mur destiné à servir d'appui à une construction ou à contenir la poussée des terres à un changement de niveau du sol (remblai, terrasse, etc.) (d'apr. Chesn. t. 2 1858, Vogué-Neufville 1971, Nér. Hist. Art 1985). Un escalier à double rampe descendait au parc, faisant saillie sur le mur de soutènement de la terrasse composé de grands panneaux de briques encadrés de pierre (Gautier, Fracasse, 1863, p. 124).
− P. métaph. Je l'ai décidé à prendre le rôle du comte, le rôle de soutènement de la pièce (Goncourt, Journal, 1888, p. 844).Mais le chanoine Félibien (...) épaulé par une puissante organisation religieuse et une masse imposante de soutènement, avait plus d'assiette (Arnoux, Zulma, 1960, p. 51).
B. − P. méton. Pièce qui reçoit la poussée de quelque chose et la maintient en place sans fléchir. Il ne peut distinguer les montants porteurs des montants purement apparents et cherche en vain un appui, un soutènement pour les charges qui en apparence proviennent ou partent d'eux (Siegel, Formes structurales archit. mod., 1965, p. 32).
− Spécialement
♦ DR. Soutènement (de compte). ,,Moyen et justification invoqués pour établir la sincérité d'un compte présenté en justice`` (Cap. 1936). Le susdit, assigné à comparoir, doit fournir des soutènemens (Jouy, Hermite, t. 1, 1811, p. 98).
♦ MINES. Coffrage solide destiné à maintenir la paroi des galeries et à éviter les éboulements. Le soutènement variera donc entre le vieux boisage classique et la maçonnerie des galeries, cimentées comme une cave, en passant par l'encadrement métallique (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 237).
Soutènement marchant. Ensemble d'étançons qu'on déplace au fur et à mesure qu'avance le front de taille (d'apr. Rob. 1985).
Prononc. et Orth.: [sutεnmɑ ̃]. Ac. 1694, 1718: soustenement; 1740: soûtene-; 1762-1835: soutene-; dep. 1878: soutène-. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 « soutien (domaine moral) » (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 996) − xvies., v. Hug.; b) ca 1150 « ce qui soutient (au propre) » (Le Conte de Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 1842); d'où 1721 mur de soutenement (Trév.); 2. 1690 dr. (Fur.). Dér. de soutenir*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 16.