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SIGNAL, -AUX, subst. masc.
A. −
1. Signe convenu par lequel quelqu'un donne une information, un avertissement à quelqu'un, indique à quelqu'un le moment de faire quelque chose. Donner, entendre le signal; obéir à un signal/au signal. Ils étaient convenus, elle et Rodolphe, qu'en cas d'événement extraordinaire, elle attacherait à la persienne un petit chiffon de papier blanc, afin que, si par hasard il se trouvait à Yonville, il accourût dans la ruelle, derrière la maison. Emma fit le signal (Flaub.,MmeBovary, t. 2, 1857, p. 32).Ce matin comme chaque matin, à cette heure-ci, quelque part dans les tranchées, des milliers de malheureux attendent le signal de l'assaut (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 931).
P. ext. Donner le signal de qqc. Déclencher, provoquer. Les premiers accords sombres de l'opéra donnèrent le signal du commencement du spectacle (Delécluze,Journal, 1825, p. 121).Mer-veilleux! Claudie avait donné le signal des applaudissements, ils tapaient dans leurs mains, ils déchaînaient leurs voix, ils se précipitaient vers l'estrade (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 265).
2. Fait, événement qui annonce quelque chose, par lequel une action, un processus commence. C'était sur notre décadence que l'Allemagne avait compté. Elle avait cru que la guerre serait chez nous le signal d'une révolution (Bainville,Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 260).Un coup dans le ventre le jeta à terre. Et ce fut le signal d'une scène terrible. Les six gendarmes s'étaient lancés sur lui, le piétinaient, le martelaient de coups de bottes (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 91).
3. Spécialement
a) PSYCHOL. Signal (sensoriel). Stimulus déclenchant un réflexe conditionné. S'il est possible de dresser les animaux et de faire leur apprentissage, c'est que l'emploi d'un signal au lieu du stimulus naturel pour déclencher la réaction a d'ores et déjà libéré dans une certaine mesure la « forme » de son environnement empirique (J. Vuillemin,Essai signif. mort, 1949, p. 8).
b) PSYCHANAL. [Dans la théorie freudienne] Signal d'angoisse. Dispositif mis en action par le moi devant une situation de danger, de façon à éviter d'être débordé par l'afflux des excitations, reproduisant sous une forme atténuée la réaction d'angoisse vécue primitivement dans une situation traumatique et déclenchant ainsi des opérations de défense (d'apr. Lapl.-Pont. 1967). Le terme de signal d'angoisse met en évidence une nouvelle fonction de l'angoisse qui en fait un motif de défense du moi. (...) le signal d'angoisse peut (...) fonctionner comme « symbole mnésique » ou « symbole affectif » d'une situation qui n'est pas encore présente et qu'il s'agit d'éviter (Lapl.-Pont.1967).
B. −
1. Signe conventionnel ou système de signes conventionnels destiné à informer ou à prévenir quelqu'un de quelque chose. Signal acoustique, lumineux, optique, phonique, sonore; signaux visuels; signal d'alarme (v. ce mot II A); signal d'alerte. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, « sonnant à la viande », pour prévenir de ce chargement de chair humaine (Zola,Germinal, 1885, p. 1153).Ce ne sont pas des feux de bergers, ce sont des signaux. Ne va-t-il pas, comme les miliciens, voir des signaux partout? Il a l'habitude des signaux par le feu; d'ailleurs (il compte), ces abrutis sont en train de transmettre en morse, − mais pas en langage clair. L'autre feu est aussi un feu de signaux. Les fascistes ont bien préparé leur travail (Malraux,Espoir, 1937, p. 508).
Signal de détresse. « Le pavillon en berne », dit MrFogg. Le pavillon fut amené à mi-mât. C'était un signal de détresse, et l'on pouvait espérer que le paquebot américain, l'apercevant, modifierait un instant sa route pour rallier l'embarcation (Verne,Tour monde, 1873, p. 122).
2. Dans le domaine de la circulation routière ou ferroviaire.Appareil, panneau, avertisseur sonore ou lumineux donnant au conducteur des instructions ou des renseignements. Signal de danger, d'interdiction; signaux de route; respecter les signaux. On avait écarté les rideaux devant les fenêtres pour laisser passer l'air. Les feux rouges des signaux du chemin de fer brillaient dans la vitre. La sonnerie d'alarme résonnait, grêle, soutenue (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 451):
Jadis je guettais dès l'orée de la journée des signes auguraux: au carrefour le plus proche du garage, si j'étais brusquement bloqué par le signal passant à mon approche du vert au rouge, la journée s'annonçait néfaste; à l'inverse, le signal rouge passant au vert au moment précis où j'allais devoir freiner, mais avant que j'aie porté la main au frein, présageait que je serais en accord avec le monde, que je danserais en mesure. Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 203.
Spécialement
GÉOD. Construction de charpente destinée soit à servir de mire, soit à supporter un appareil de visée. En flânant, en rêvant, on gagne le signal, le mamelon herbu qui marque le plus haut point de la colline (Barrès,Colline insp., 1913, p. 245).
MAR. Signe, ensemble des signes sonores ou visuels; p. méton., appareil qui émet ces signaux sonores. Il jetait un coup d'œil aux compas, disait deux mots au timonier, deux mots aussi au matelot chargé d'actionner le signal de brume (Peisson,Parti Liverpool, 1932, p. 182).
Code international de signaux. Ensemble des signes effectués au moyen de pavillons spéciaux.
Signaux à bras. Signaux alphabétiques indiqués par les différentes positions des bras correspondant à une lettre de l'alphabet morse (d'apr. Le Clère 1960).
Signaux de port. Ensemble de signaux (boules, pavillons, balises) permettant la navigation près des ports et dans les bassins (d'apr. Le Clère 1960).
3. Phénomène physique (tension, courant, champ électromagnétique, onde sonore ou lumineuse) transmettant une information. Signal radio-électrique; signal vidéo; signal de référence; signal d'espacement, d'interruption; composante, onde, vitesse de signal. Impression d'une bande magnétique qui reçoit les signaux électroniques produits par les sons (Samuel,Art mus. contemp., 1962, p. 629).Réception des signaux de télévision émis par la station d'Andover dès le premier passage en visibilité mutuelle de France et des États-Unis (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 281).
Rapport signal-bruit ou signal sur bruit. Rapport des valeurs respectives du signal et du bruit. Les bruits se traduisent par l'apparition de points lumineux, de voiles, de moirures qui se superposent à l'image. Le rapport signal-bruit joue le même rôle qu'en radiodiffusion sonore (Matras,Radiodiff. et télév., 1958, p. 86).Une difficulté est naturellement le bruit de fond du récepteur. On donne d'ordinaire la valeur du rapport signal sur bruit au-dessus de laquelle la mesure est possible (Schatzman,Astrophys., 1963, p. 47).
C. −
1. LING. [P. oppos. à fonction de symbole*, fonction de symptôme*] Fonction de signal. Fonction du message agissant sur le récepteur. Synon. fonction conative. (Ds Rey Sémiot. 1979).
2. SÉMIOL., SÉMIOT. ,,Dans la théorie de l'information, on entend par signal toute unité qui, obéissant aux règles d'un code, entre dans la composition de messages`` (Greimas-Courtés 1979). Le signal a valeur de phrase. Pour Prieto, Martinet, la phrase est un signal formé de signes et il n'y a de sémiologie que des signaux (ReySémiot.1979).
Prononc. et Orth.: [siɳal], plur. [-o]. Martinet-Walter 1973 [-ɳ-], [-nj-] (8, 9). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. xives. signiau « marque distinctive » ([Gérard de Monréal], Le Templier de Tyr ds Chiprois, éd. G. Raynaud, p. 185); 1355 signeau « tige de métal, souvent précieux, aussi longue que l'épaisseur du parchemin, à laquelle s'attache le signet » (Comptes royaux ds Laborde); 1412 sinal « estampille » (Un partage mobilier en 1412, p. 30, S. Germain ds Gdf., s.v. segnal); 2. 1540 signail « signe matériel par lequel on indique quelque chose à quelqu'un » (N. Herberay des Essars, Le Premier Livre de Amadis de Gaule, éd. H. Vaganay, p. 193: il commanda (pour faire signail) allumer f[e]uz de toutes pars); au fig. 1563-72 signal « marque d'un sentiment envers quelqu'un » (Montaigne, lettre à son père ds Essais, éd. E. Courbet et Ch. Royer, t. 4, p. 314: pour signal de mon affection envers vous); spéc. a) 1718 « ce qui annonce une action » (Ac.: le signal de la révolte); b) 1813 « point de repère dans les mesures trigonométriques » (Delambre, Abr. astron. 3eleçon ds Littré); c) 1856 « appareil manœuvré par quelqu'un ou fonctionnant automatiquement pour assurer la sécurité » ici, chemin de fer signal d'alarme, signal d'avertissement (C.r. de l'Ac. des sc., t. 43, p. 809); d) 1902 télécomm. (Turpain, Applic. prat. ondes électr., p. 191: signaux télégraphiques). Réfection, d'apr. signe*, de l'a. et m. fr. seignal, seignau (dep. ca 1209 « quillon de l'épée » Guiot de Provins, Bible ds T.-L.; dep. 1265-66 « seing, cachet » Assises de Jérusalem, Livre de J. d'Ibelin ds Gdf.), du lat. tardif signale, neutre subst. de signalis « qui sert de signe », dér. de signum « signe ». Fréq. abs. littér.: 1 464. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 471, b) 1 889; xxes.: a) 1 993, b) 1 905. Bbg. Quem. DDL t. 28.