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RONDOUILLARD, -ARDE, adj.
A. − Fam., gén., iron. [En parlant d'une pers. ou, p. méton., d'une partie de son corps] Qui a de l'embonpoint, grassouillet. Synon. dodu.Petite dame rondouillarde. Le comte Salomon se levait, courbant devant la princesse son gros bras court, aux contours mous et « rondouillards » (Gyp, Leurs âmes, 1895, p. 390).La lumière très forte malgré les nuages détachait le profil d'épervier bonasse de Tchen et la tête rondouillarde de Peï (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 308).
Empl. subst. Le mari Morsom était un rondouillard cossu à mine faussement autoritaire (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 151).
P. anal. [En parlant d'une chose] Si grosse omm'lette et rondouillarde, qu'après s'être farci la bedouille pendant plus d'une heure (...) n'étaient point 'core v'nu à bout (Martin du G., Gonfle, 1928, III, 2, p. 1228).
B. −
1. BEAUX-ARTS, péj. [En parlant d'un dessin, d'une sculpture] Dont les formes arrondies donnent une impression de mollesse, de fadeur. Ce Puvis (...) Je ne connais pas, depuis que la peinture existe, un peintre qui ait eu le dessin aussi rondouillard (Goncourt, Journal, 1887, p. 687).
[P. méton.] Guys est un dessinateur rondouillard et le plus sale enlumineur de la terre (Goncourt, Journal, 1895, p. 778).Empl. subst. Le Greco se préoccupait d'éviter le rondouillard et cherchait l'expression crue, immédiate, directe (Barrès, Greco, 1911, p. 40).
2. P. anal. [En parlant de l'expr. ling.] Empreint de mollesse. Astier-Réhu (...) accompagnant de son geste solennel à grandes manches ses plaisanteries du répertoire (...) ou ses déclamations rondouillardes (A. Daudet, Immortel, 1888, p. 82).[Pardi] a dépouillé des archives de police, de notaires, d'huissiers (...) et il a consigné simplement, bout à bout, toutes ces observations cliniques. Nous sommes loin de l'emphase rondouillarde de Mazini (Giono, Voy. Ital., 1953, p. 179).
Empl. subst. Les Goncourt font remonter jusqu'à Flaubert leur haine du rondouillard et de l'oratoire, dénoncent dans Salammbô une syntaxe à l'usage des vieux universitaires flegmatiques (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 115).
REM. 1.
Rondouillardement, adv.,péj. D'une manière rondouillarde (supra B). Quant à ses dessins, (...) jamais le contour carré ou ressenti ou ondulant des grands dessinateurs, mais toujours le contour rondouillardement bête (Goncourt, Journal, 1896, p. 976).
2.
Rondouillement, subst. masc.,péj. Ce qui a un caractère rondouillard (supra B). Cet article avait des rondouillements de phrases flasques et vides (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 316).
Prononc.: [ʀ ɔ ̃duja:ʀ], fém. [-aʀd̥]. Étymol. et Hist. 1. a) 1886 adj. « fade, mou, emphatique (en parlant des mouvements d'une danseuse, mais p. réf. à l'art du dessin) » (Richepin, Braves gens, p. 95: des arabesques de geste [...] ne pas confondre rond et rondouillard); b) 1887 beaux-arts (Goncourt, loc. cit.); 1911 subst. (Barrès, loc. cit.); 2. 1893 adj. « qui a de l'embonpoint » (Gyp, Mmela Duchesse, p. 140); 1944 subst. (Queneau, loc. cit.). Dér. de rond1*; suff. -ard* avec élargissement expressif en -ouillard. Fréq. abs. littér.: 14. Bbg. Hasselrot 1957, p. 195.