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RESSEMBLER, verbe trans. indir.
I.
A. − Qqn1ressemble à qqn2/qqc.
1.
a) Présenter des traits communs avec quelqu'un/quelque chose. Synon. tenir de qqn/qqc.On trouve (...) qu'elle ressemble beaucoup à sa mère (Guilbert de Pixer.,Coelina,1801, i, 7, p. 14).Gros yeux ronds dépassant l'arcade des sourcils, crâne aplati, peau fripée, jaunâtre et grenue, il ressemblait à un crapaud (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p. 182).V. bouteille I A 3 b ex. de Bernanos.
SYNT. Ressembler à sa sœur, à son père; ressembler énormément, étonnamment, de manière frappante à qqn/qqc.; ressembler peu à qqn/qqc.; ressembler en partie, en tout à qqn/qqc.; ressembler moralement, sur le plan moral à qqn; ressembler au physique, physiquement à qqn/qqc.; personne qui ressemble à un éléphant, un lion, un renard, une girafe; personne qui ressemble à une amphore, à un pot à tabac, à un tonneau.
Littér. Évoquer de façon métaphorique quelque chose. Elle n'a plus rien pour elle: elle ressemble à une chandelle éteinte (J. Bousquet, Trad. du sil.,1936, p. 172).
Empl. pronom.
Empl. pronom. réciproque. Elles se ressemblent aussi par les yeux bleus et la taille élancée (Amiel,Journal,1866, p. 196).Nous sommes bien différents, mais nos chiens se ressemblent à miracle (Renard,Journal,1901, p. 688).V. individualisme B ex. de Renan.
Expr., vieilli. On se ressemble de plus loin. C'est une ressemblance qui s'explique par des liens de parenté. On se ressemble de plus loin, c'est mon fils (Littré).
Loc. verb. Se ressembler comme deux gouttes d'eau. V. goutte1A l b.
Proverbe, souvent péj. Qui se ressemble(,) s'assemble. [Les cliques] ne correspondent pas seulement à un mouvement de sympathie irrésistible (...) mais au rapprochement d'individus qui, parce qu'ils « se ressemblent s'assemblent » (Traité sociol.,1968, p. 360).
Empl. pronom. réfl. [Empl. surtout avec une nég.] Qqn se ressemble (à soi-même).Être identique à soi-même. Papa, vous ne trouvez pas que maman ne se ressemble pas quand elle dort? (H. Bazin, Vipère,1948, p. 92):
... Louise de Nègrepelisse ne se ressemblait pas à elle-même. (...) les premiers bonheurs de son mariage (...) transformaient aussi bien la femme que Paris avait transformé la provinciale... Balzac,Illus. perdues,1843, p. 661.
Rem. On relève ds la docum. une attest. de la forme non pronom. ressembler à soi-même: Je perdais ma gaieté, ma force (...) je ne ressemblais plus à moi-même (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 198).
En partic. [Avec une nuance dépréc.; le suj. désigne un artiste, un écrivain] Produire constamment le même type d'œuvre, ne pas se renouveler. Ce peintre, ce musicien, etc., se ressemble (Ac. 1835, 1878). M. Renoir s'entend faire peut-être cette année le reproche de ne plus se ressembler assez (Toulet,Notes art,1920, p. 10).
b) [P. méton.; le suj. désigne un artiste, un écrivain, etc.] Produire une œuvre comparable à celle d'un autre auteur. Un peintre de la vie moderne était né [Degas], et un peintre qui ne dérivait de personne, qui ne ressemblait à aucun (Huysmans,Art mod.,1883, p. 131).
2. En partic.
a) Avoir un aspect physique ou un comportement qui s'apparente plus ou moins à celui d'un certain type. Synon. avoir l'air de.Sinistre, gauche, fourbu, implacable. Il ressemble encore à un aventurier qu'on rencontrerait dans un bas hôtel d'Allemagne (Goncourt,Journal,1864, p. 22).Un vieux qui essayait tant qu'il pouvait de ne pas ressembler à un clochard (Triolet,Prem. accroc,1945, p. 186).
Expr. fam. À quoi ressemble-t-il (elle, etc.)? Quelle allure a-t-il? Quel est son aspect physique? (Ds Pt Rob. 1970).
Locutions
Ressembler à tout le monde. Avoir un physique insignifiant, un comportement banal; ne pas sortir de l'ordinaire. Sa figure n'a rien d'extraordinaire; il ressemble à tout le monde (L. Ménard, Rêv. païen,1876, p. 37).
Ne ressembler à personne. Avoir une allure originale, se distinguer par son aspect physique ou son comportement. Il ne ressemblait à personne, car si la redingote longue le faisait pareil à un conspirateur bonapartiste de 1820, son air de jeunesse naïve donnait un formel démenti à cette supposition (Miomandre,Écrit sur eau,1908, p. 23).
b)
α) Présenter une certaine similitude d'aspect physique ou de caractère avec un personnage de fiction ou une personne réelle qui revêt une dimension mythique. Ressembler à Don Juan, à Don Quichotte; ressembler à un ange. Il ressemble maintenant à Méphistophélès (Goncourt,Journal,1860, p. 783).Maman m'a dit qu'elle avait une robe noire et une collerette et qu'elle ressemblait à un joli pierrot (Alain-Fournier,Meaulnes,1913, p. 87).
β) [Le compl. indir. désigne la représentation d'une pers. par les arts graph. et plast.] Offrir une certaine parenté d'aspect physique avec (le portrait, la statue, etc. d') une personne. Ressembler à la Joconde. Ne trouvez-vous pas qu'elle ressemble à Judith de Caravagio, qui est dans le Musée royal? (Nerval,Filles feu, Corilla, 1854, p. 668).Son menton en galoche, son nez busqué (...), sa petite taille (...), le faisaient ressembler aux caricatures de M. Thiers (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 765).
[P. méton. du compl. indir.] Ressembler à un + n. d'un peintre, d'un sculpteur, etc.Ressembler à un personnage peint, sculpté, etc. par. Ressembler à un Botticelli, à un Maillol. Barrès ressemble à un Greco, il est plus olivâtre (Blanche,Modèles,1928, p. 48).
B. − Qqc.1ressemble à qqc.2/qqn
1.
a) Offrir une similitude d'aspect, d'usage, etc. avec une chose de même espèce ou d'espèce voisine. La ciguë ressemble au persil. Un roman cependant ne doit pas ressembler à des mémoires particuliers (Staël,Allemagne, t. 3, 1810, p. 259).Le tapis ressemblait à un châle d'Orient, il en offrait les dessins (Mauriac,Mal Aimés,1945, iii, 1, p. 221).
En partic. Ressembler aux autres/à toutes les (autres) choses de même espèce. Avoir un aspect identique aux autres/à toutes les (autres) choses de même espèce. Cette salle ressemblait à toutes les salles de cabaret; des tables (...) des bouteilles, des buveurs, des fumeurs (Hugo,Misér., t. 1, 1862, p. 454).Le livret de marin de mon frère Yves ressemble à tous les autres livrets de tous les autres marins (Loti,Mon frère Yves,1883, p. 1).
Empl. pronom. réciproque. Rien, en effet, ne se ressemble plus que les mœurs de son siècle et celles des temps fabuleux (Marmontel,Essai sur rom.,1799, p. 297).Autrefois mes journées se ressemblaient si fort que je me demandais parfois si je n'étais pas condamné à subir l'éternel retour de la même (Sartre,Mots,1964, p. 192).
Proverbes
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. V. jour II C 1.
Rare, vieilli. Tous les doigts de la main ne se ressemblent pas. Tous les frères n'ont pas un caractère identique. (Ds Littré, Lar. 19e-20e).
b)
α) Présenter une analogie de forme, de fonction, etc. avec une chose de nature essentiellement différente. Route qui ressemble à un ruban. La surface du lac ressemble à une immense émeraude d'un beau vert foncé (Maine de Biran,Journal,1816, p. 182).Tu ne vois pas que ton pantalon ressemble à un accordéon? Remonte-le (H. Bazin, Vipère,1948, p. 90).V. carpe2ex. de Zola.
Expr. Cela ne se ressemble pas. Ce sont deux choses totalement différentes. (Ds Ac., Littré, Lar. 19e-20e).
Littér. [Le suj. désigne un inanimé concr./abstr.; le compl. indir. un inanimé abstr./concr.] Évoquer de façon métaphorique quelque chose. Mon cœur ressemble à ces logements qu'on met en location, sitôt qu'un locataire les quitte. Quand un amour s'en va de mon cœur, je mets écriteau pour appeler un autre amour (Murger,Scènes vie boh.,1851, p. 259).
β) Évoquer l'aspect physique d'une personne déterminée. La bibliothèque de bois noir ressemblait à MmeGrésandage: comme elle, brune, sans grâce et pensive (Aragon,Beaux quart.,1936, p. 205).V. gardé II A 1 ex. de Renard.
2. Expr. et loc. fig.
a) Expr. fam. À quoi ça ressemble(-t-il)? Cela n'a aucun sens. À quoi ça ressemble de vouloir vous faire passer pour ce que vous n'êtes pas? (Lar. Lang. fr.).
b) Loc. [Le suj. désigne une action, son résultat et, plus partic., une production artist. ou littér.]
Ressembler à tout. Manquer d'originalité, être insignifiant. Cela ressemble à tout (Littré).
Ne ressembler à rien. Rare. [Avec une nuance appréc.] Être d'un goût neuf, être particulièrement original. Un tableau abstrait qui ne ressemble à rien (Pt Rob.1970).[Avec une nuance dépréc.] Être dépourvu de sens, de cohérence. Agit-on de la sorte? Cela ne ressemble à rien (Rob.). Un roman, un film qui ne ressemble à rien (Dub.).
Rem. La forme trans. dir. ressembler qqn/qqc. empl. à l'époque class. est auj. région. (Belgique et Thiérache): La Thiérachoise: Ton frère cadet ressemble plutôt nô [notre] maître, qu'était tant désordre (Richepin, Cadet, 1890, p. 30). Voir Piron Belgique 1978, p. 54.
II. − Reproduire fidèlement quelqu'un, quelque chose; être fidèlement reproduit.
A. −
1. [Le suj. désigne la représentation par les arts graph. ou plast. d'une pers. ou d'une chose; p. anal., une description orale ou écrite] Offrir une image fidèle de la personne ou de la chose qui a servi de modèle. Ce buste est plein de talent, mais il ne ressemble guère au modèle (Ac.1935).Tout le monde sait qu'un portrait peut ressembler par hasard à quelqu'un, mais jamais à celui qui a servi de modèle (Karr,Sous tilleuls,1832, p. 191).
Absol. Être ressemblant (v. ressemblant II B 1 a). Ce portrait est mal peint, ce buste est mal sculpté, mais il a le mérite de ressembler (Ac.1835, 1878).C'est la photo qui ressemble; vous, vous ne lui ressemblez pas. Ce mensonge inquiéta Gérard. La similitude crevait les yeux (Cocteau,Enfants,1929, p. 107).
2. [Le suj. désigne la reproduction d'une œuvre d'art; le compl. indir. cette œuvre d'art] Reproduire avec fidélité quelque chose. Une copie qui ne ressemble pas à l'original (Ac.1935).
B. − [Le suj. désigne le modèle d'une œuvre d'art, d'une reproduction phot.; p. anal., le suj. d'une description] Être conforme à l'image à laquelle on a servi de modèle; correspondre à sa description. Ressembler à sa photo; paysage qui ressemble à la description qui en a été faite. Madame Angélique: Comme vous ressemblez en ce moment à votre portrait!... Pourquoi donc lui avez-vous donné cette expression de douleur?... Henri: Pour qu'il fût ressemblant (Dumas père, Angèle,1834, ii, 4, p. 141).Bien loin donc que ce soit le mérite d'un portrait de ressembler au modèle, c'est plutôt l'honneur du modèle de ressembler à l'œuvre (Alain,Beaux-arts,1920, p. 257).
III. − [Le suj. désigne un comportement, un acte] Correspondre à la façon d'agir habituelle d'une personne; être conforme à son caractère. Attitude qui ne ressemble pas à une personne. Pour la première fois, tu ne me dis pas franchement la vraie raison d'un de tes actes. Cela te ressemble si peu! (Vogüé,Morts,1899, p. 395).Allons! Qu'as-tu à me dire? Cela ne te ressemble pas de tourner autour du pot (H. Bazin, Vipère,1948, p. 174).
Prononc. et Orth.: [ʀ əsɑ ̃ble], (il) ressemble [ʀ əsɑ ̃:bl]. Barbeau-Rodhe 1930: je ressemble [ʒ ə ʀsɑ ̃:bl], [ʒ ʀ ə-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. « Offrir une communauté d'aspect, de caractère avec » ca 1100 resembler aucun (Roland, éd. J. Bédier, 1772: Par tels paroles vus resemblez enfant), empl. trans. encore largement att. au xviies., v. DG; 1155 resembler a aucun (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8716); 1503 part. prés. adj. (Le Guidon en fr., 225d [éd. 1534] d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 152); 1559 se ressembler « offrir une similitude mutuelle » (Du Bellay, Epithalame sur le mariage de Philibert de Savoye ds Œuvres, éd. H. Chamard, t. 5, p. 207); 1669 id. « demeurer immuable, sans changement » (Racine, Britannicus, I, 2); 2. 1678, 27 juin p. ext. « être digne de son auteur (en parlant d'un comportement, d'une action) » (Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 2, p. 404: elles [ses méchantes plaisanteries] lui ressemblent assez); 1690, 19 juill. cela lui ressemble (Id., ibid., t. 3, p. 753). Dér. de sembler*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 9 346. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 13 000, b) 15 003; xxes.: a) 11 053, b) 13 966. Bbg. Quem. DDL t. 4.