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REFUS, subst. masc.
A. − Fait de refuser quelque chose.
1. Refus (de qqc. à qqn)
a) Action de refuser ce qui est demandé. Refus absolu, brutal, catégorique, définitif, formel, net, obstiné, péremptoire; crier, essuyer, opposer, prononcer, recevoir un refus. Songez, mademoiselle, qu'un refus réduira au désespoir, mon malheureux cousin, et que sa vie tient, peut-être, à quelques mots d'indulgence (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1735):
Je t'ai demandé une mission secrète en Marsouinie; tu n'as pas voulu. Et, non content de m'opposer un invariable refus, tu m'as signalé à tes collègues du gouvernement comme un individu dangereux qu'il faut surveiller... A. France, Île ping.,1908, p. 254.
Spécialement
ARM. Refus d'obéissance. Insubordination, rébellion à l'autorité militaire. Si vous ne vous y mettez pas immédiatement, je vous porte quarante-huit heures de salle de police en plus, motivées sur un refus d'obéissance (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., vi, p. 73).
DR. ,,Position prise par certains fabricants envers des détaillants pratiquant des prix inférieurs à ceux qu'ils préconisent`` (Barr. 1974).
HIPP. Arrêt du cheval qui refuse de sauter un obstacle. Une recrudescence de ce refus du cheval devant l'obstacle qui me paralysa jusqu'en 1919 (Du Bos, Journal,1924, p. 178).
RELIG. Refus de sacrements, refus de sépulture. Privation du droit de recevoir les sacrements (en particulier la communion et la sépulture) qui frappait les fidèles accusés de jansénisme. On n'a pas oublié avec quel froid et barbare acharnement on tourmentoit, il y a peu d'années, la conscience des prêtres, à l'occasion des refus de sépulture (Lamennais, Religion,1826, p. 19).Le grand refus. Rejet de Dieu, fait de repousser l'amour divin. Sans doute, il y a tous ceux qu'on avait conviés au festin et qui languiront dans les ténèbres à cause de leur « grand refus », mais il y a aussi les clochards qu'on fait entrer de force dans la salle du banquet (Green, Journal,1939, p. 179).
TECHNOL. Refus d'un pieu. Arrêt de l'enfoncement d'un pieu sous l'effet des coups de mouton. Enfoncer, battre un pieu jusqu'à refus de mouton (Ac.).
[À propos d'une attitude, d'une expression] De refus.Qui exprime le refus. Attitude, formule, geste, mouvement, parole de refus. Voulez-vous un peu de feu? Elle secoua la tête en signe de refus (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 261).
Refus de + inf.Quant à cette prétendue sévérité de son père, à son refus de le laisser me fréquenter, il n'en reparla plus que pour en rire (Gide, Feuillets d'automne,1949, p. 1112).
Au refus de qqn.À cause du refus de quelqu'un. C'est au refus de M. Viennet que Louis XVIII a pris le trône (Mussetds R. des Deux Mondes,1832, p. 737).
b) En partic.
Fait de refuser ce qui semble s'imposer à quelqu'un, qui le contraint d'une manière ou de l'autre. Refus de la gloire, du monde, du réel; refus d'une condition, d'une situation. Il y a un état qui permet le refus à la vie, voire une espèce de défaitisme (Barrès, Cahiers,t. 14, 1923, p. 224).
PSYCHOL. (Conduite de) refus. Conduite englobant ,,dans la perspective ethno-sociologique, toutes les réactions normales et pathologiques qui tendent à exclure de la conscience toutes les situations, les représentations, les actes vécus comme des transgressions`` (Porot 1975). Refus de l'échec, de l'effort, de la vieillesse. Une description pathologique (...) met dans une évidence parfaite la limite où tend une conduite de refus du temps et de la vie. À un certain degré, ce refus est mortel (Mounier, Traité caract.,1946, p. 313).
ARTS. Fait de refuser une œuvre d'art qui n'est pas conforme aux canons en vigueur. C'était cette impuissance qui l'exaspérait plus encore que les refus du jury (Zola, L'Œuvre,1886, p. 225).
c) [En parlant d'une femme] Fait de se refuser. Comme le blé léger rompu par la faucille, Mes refus, dans tes bras, se défont un à un (Noailles, Forces étern.,1920, p. 320).
2. Refus de qqc. (de qqn).Fait de ne pas accepter ce qui est offert. Refus d'une aide, d'une invitation, d'un cadeau, d'un poste. Mon refus de la pairie pensionnée, humiliant marché en échange d'un éloge que je n'ai pas fait dans mon discours (Vigny, Journal poète,1846, p. 1239).
Fam. C'est pas d'refus, ce n'est pas de refus. J'accepte volontiers, avec plaisir. − (...) Quand vous viendrez à Paris, je vous rendrai tout cela. − Ce n'est pas de refus; je compte y aller quelque jour (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 501).
B. −
1. Vieilli. Ce qui a été refusé. Je ne veux point du refus d'un autre. Avoir le refus d'un autre (Ac. 1798-1878).
2. Spécialement
a) AGRIC. ,,Touffes de graminées souvent un peu dures délaissées par les bovins lors du pâturage`` (Agric. 1977).
b) CONSTR. ,,Partie du granulat restant sur le tamis après tamisage`` (Béton 1976). [Dans certaines usines à plâtre] du séchoir les roches arrivent à un trommel (...) les refus se dirigent sur les trémies des moulins à meules (J. Cahen, Bruet, Carrières,1926, pp. 210-211).
c) INDUSTR. ,,Défaut de fonderie`` (Bader-Th. 1962).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfy]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 « action de refuser ce qui est demandé, exigé » faire refu (Auberée, 158 ds T.-L.); 2. a) ca 1210 de refus « sans valeur, sans importance » ici, en parlant d'une pers. (Herbert de Dammartin, Fouque de Candie, 13521, ibid.); 1260 en parlant d'une chose « rebut » (Etienne Boileau, Livre des métiers, 16, ibid.); b) av. 1350 « action de refuser ce qui est offert, proposé » a refus « au point d'en refuser, à l'excès » (Isopet I, XXXVI, De la mouche et du fremi ds Isopets, éd. J. Bastin, t. 2, p. 262); 1659 cela n'est pas de refus (Molière, Précieuses ridicules, IX). B. 1676 techn. [enfoncer un pieu jusqu'à] refus de mouton (Félibien, p. 719). Déverbal de refuser*. Fréq. abs. littér.: 1 976. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 441, b) 1 802; xxes.: a) 2 226, b) 4 016. Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1977, n o3, p. 113. − Quem. DDL t. 22.