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RARE, adj.
A. − [Le référent du subst. qualifié se situe dans un espace circonscrit]
1.
a) [Le subst. qualifié est nombrable] Qui existe à peu d'exemplaires, qui se rencontre peu souvent. Anton. nombreux, pléthorique.
α) [Empl. prédicatifs]
Qqc./qqn est rare.Les malades sont un peu moins rares à Plombières qu'à Spa (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 112).Les cercueils se firent rares, la toile manqua pour les linceuls et la place au cimetière (Camus, Peste,1947, p. 1359).
Rare est qqc./qqn.Les eaux ont isolé ce pâté d'argile, en ont pétri les contours, mais n'ont pas réussi à en entamer l'intérieur. Rares sont les brèches qui le traversent (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 121).Rares sont les taxis qui se hasardent dans ce bazar (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 104).
Loc. Rare comme le merle* blanc. Très rare. (Ds Rey-Chantr. Expr. 1979).
β) [Empl. épith. antéposée] Avoir de rares amis. On n'apercevait que les abattoirs, le mur d'enceinte et quelques rares façades d'usines (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 520):
1. ... c'était au printemps 1944, l'un des rares Français qui obtenait aussi souvent qu'il le voulait le visa de sortie par la frontière des Pyrénées... Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 201.
γ) [Empl. épith. postposée] Un disque, un livre rare; des fleurs, des fruits, des timbres rares. − Il a pu éviter les chambres garnies?... − Oui, mais Paillon est un exemple rare et difficile à suivre (Miomandre, Écrit sur eau,1908, p. 196).
b) [Le subst. qualifié n'est pas dénombrable] Qui existe, se trouve en très petite quantité. Anton. abondant.
α) [Empl. prédicatif] On nous a dit que le café devenait extrêmement rare et qu'il pourrait manquer bientôt (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 365).Quand il fallut payer les produits achetés, on s'aperçut que le crédit était rare: la demande fut soudain restreinte, les prix des produits de grande consommation et matières premières s'effondrèrent (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 424).
[En appos.] La pierre seule, rare en Mésopotamie, résiste encore (Faure, Hist. art,1909, p. 57).
β) [Empl. épith. antéposée] La rare peinture persane arrête dans les formes mêmes cette fugitive splendeur (Faure, Hist. art,1912, p. 264).
γ) [Empl. épith. postposée] L'industrie des schistes ne redeviendra prospère qu'au moment où le pétrole sera sur le point d'être un minéral rare (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 181).Parfois une petite sonnette vient s'ajouter aux différents ensembles conçus en métal précieux, en cristal ou en bois rare (Grandjean, Orfèvr. XIXes.,1962, p. 57).
CHIM. Gaz* rare, terres* rares. Cette bande « froide » (...) est peut-être attribuable à une terre rare (M. Curie, Luminescence,1934, p. 18).Son tableau (...) corrige les données relatives aux éléments rares (Furonds R. gén. sc.,t. 63, 1956, p. 35).
2. [Par rapport à un volume ou à un espace donné]
a) Littér. [Qualifiant un subst. non dénombrable] Qui est peu dense. Synon. raréfié; anton. dense.La chaleur du jour avait été extrême (...) l'air était rare et comme chargé d'électricité (Sand, Valentine,1832, p. 300).
b) [Qualifiant un subst. dénombrable ou coll.] Qui est peu serré. Synon. clairsemé, maigre; anton. épais, abondant, dense, fourni.Il a la barbe rare (Ac.1835-1935).
α) [Empl. prédicatif] Les cheveux sont rares surtout aux tempes (Quillet Méd.1965, p. 472).
β) [Empl. épith. antéposée] J'ai toujours, devant les yeux, l'image de ma première nuit de vol en Argentine, une nuit sombre où scintillaient seules, comme des étoiles, les rares lumières éparses dans la plaine (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 139):
2. Il disparaît au tournant de la route, avec sa face jaune et plate comme le camembert, ses rares cheveux légers, effilochés en flocons de poussière... Barbusse, Feu,1916, p. 92.
γ) [Empl. épith. postposée] La minuscule gare de Quincy (...) est flanquée d'une rangée de tilleuls assez malingres au pied desquels pousse une herbe rare, grillée dès le printemps (Bernanos, Crime,1935, p. 867).
B. − [Le référent du subst. qualifié s'inscrit dans un espace de temps] Qui arrive, qui se produit peu souvent.
1. [Empl. prédicatif]
a) [Attribut d'une prop. rapportant un événement, une situation ou d'un syntagme renvoyant anaphoriquement à une telle prop.] Anton. fréquent, habituel, ordinaire.
α) [En constr. impers.]
Il (n')est (pas) rare que + prop. On ne se figure pas combien il est rare que des enfants accordent leur attention à qui ne les soigne pas constamment (Frapié, Maternelle,1904, p. 70).Je crois qu'il est extrêmement rare que l'orgueil n'accompagne pas la notoriété (Gide, Journal,1946, p. 297).Il n'est pas rare que les deux espèces apparaissent simultanément dans le même vignoble (Levadoux, Vigne,1961, p. 77).
C'est rare que + prop. Rose: Oui, mais quand c'est ton père qui conduit, il va à des vitesses folles. Marianne: Autrefois peut-être... C'est bien rare aujourd'hui qu'il prenne le volant (Mauriac, Mal Aimés,1945, i, 1, p. 156).
Il/c'est rare si + prop. V. infra C 1 b.
Il (n')est (pas) rare de + inf. Il n'est pas rare de voir des esclaves s'allier à leur maître (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 299).Les vagabonds se couvrent comme ils peuvent, soit. Mais ils se couvrent. En novembre, il est rare d'en rencontrer vêtus d'un pantalon, d'une chemise, d'un gilet de laine (Bernanos, Crime,1935p. 797):
3. La nuit tombée, il n'était pas rare de voir les sentinelles entrer dans nos baraques et tirer de leur vaste manteau de guérite, qui un poulet, qui un lapin... Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 317.
β) [Avec un syntagme renvoyant anaphoriquement à une prop.]
Ce qui est rare. Les vacances de Noël, qu'il nous consacra, étaient plus rudes que d'habitude: la neige tenait, ce qui est plutôt rare en pays craonnais (H. Bazin, Vipère,1948, p. 124).Il aura peut-être ainsi, ce qui est rare, l'occasion de pénétrer le mécanisme intime de l'action médicamenteuse (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act.,1965, p. 14).
C'est rare.Thérèse: Elle est très bien élevée, mademoiselle Louise. Brotonneau: Très bien. Je te remercie. Thérèse: C'est rare pour les personnes de sa condition... car elle n'a pas de famille, je crois? (Flers, Caillavet, M. Brotonneau,1923, ii, 4, p. 15).
(Le) fait est rare. On apprit que Silbermann avait sauté une classe. Le fait était rare et motiva des explications (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 12).Si le fait est rare aujourd'hui, il ne l'était pas au siècle dernier (P. Lavedan, Urban.,1926, p. 92).
b) [Attribut d'un subst. exprimant ou qualifiant un événement, une situation ou une qualité] Synon. inhabituel, inaccoutumé; anton. courant, fréquent, habituel.
α) [Événement ou situation] Les complications ne sont pas rares; les accidents sont rares. Ce bonheur de jouer avec une poupée était tellement rare pour elle qu'il avait toute la violence d'une volupté (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 490).Il accordait un piano qu'il avait découvert chez un habitant. Cette bonne fortune est rare pour un amateur de musique (Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 175).Les grèves des chemins de fer sont rares et considérées comme un événement grave (Reynaud, Syndic. en Fr.,1963, p. 148).
β) [Qualité] La beauté est fort rare parmi les gitanas d'Espagne (Mérimée, Carmen,1845, p. 75).Ce don (...) est si rare chez les femmes que celle qui par hasard en est pourvue peut être citée comme une surprenante exception (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 166).
c) [Attribut d'un subst. dénotant un objet en tant que type de qqc.] Autant le rhomboèdre primitif est rare pour la calcite, autant le rhomboèdre P de la dolomie est fréquent (Lapparent, Minér.,1899, p. 521).
d) Littéraire
α) Être rare de + subst. exprimant une activité.Faire rarement telle ou telle activité. Synon. avare de.Encore qu'on ne fût jamais auprès de lady Gwendoline assuré de rien, obscure qu'elle était en ses paroles et rare de geste (Toulet, Mariage Don Quichotte,1902, p. 78).
β) [Empl. avec valeur d'adv.] Synon. de rarement.[Burle] parlait rare, en écrasant son mal de poitrine entre ses vieilles dents (Giono, Gd troupeau,1931, p. 15).
e) Devenir, se rendre rare. Apparaître en société moins souvent qu'on en avait l'habitude. Vous devenez en vérité si rare, que je me demande si vous ne croyez pas (...) avoir à vous plaindre de nous (A. Dumas père, Intrigue et amour,1847, i, 2, p. 193).
2. [Empl. épith. antéposée] Anton. fréquent, habituel.
a) [Qualifiant un subst. qui dénote une portion de temps] Aux rares nuits tièdes de mai, après que la journée avait été bruyante des appels du loriot, du merle et du coucou, le silence occupait le dessous du bois (Alain, Propos,1921, p. 262).Il ne nous touche guère qu'aux rares instants de pitié que lui-même manifeste pour Edgar et pour son gentil fou (Gide, Journal,1946, p. 302).
b) [Qualifiant un subst. gén. au plur. exprimant un événement, une situation, un affect] Faire de rares apparitions, de rares visites. De ces cris aigus entrecoupés de silence, durant lesquels on distinguoit de rares coups de fusils (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 282).J'ai de rares joies; votre succès en est une, et des meilleures (Hugo, Corresp.,1864, p. 465):
4. ... je cernais d'un seul coup d'œil son étendue menacée; le cheminement de fourmi des rares allées et venues, le cliquetis d'un attelage, le bruit isolé d'un marteau clair, montaient distincts jusqu'à moi... Gracq, Syrtes,1951, p. 29.
[En partic.; le subst. exprime le résultat d'un événement] C'était une masse lourde, (...) d'où se dressait la silhouette d'une cheminée d'usine; de rares lueurs sortaient des fenêtres encrassées (Zola, Germinal,1885, p. 1134).Des maladresses dans leurs rares lettres remettaient périodiquement le feu aux poudres (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 296).
c) [Le subst. qualifié renvoie à une phrase] Elle haïssait surtout son camarade Paul Limousin resté, chose rare, l'ami intime et familier du ménage (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, M. Parent, 1886, p. 588).
3. [Empl. épith. postposée]
a) [Le subst. exprime un événement, une situation, une capacité, un procès] Combinaisons rares; une maladie rare. Il n'est pas commode de détecter le passage rare de photons isolés de grande énergie (Leprince-Ringuet, Transmut. artif.,1933, p. 31).Des gars solides, au verbe rare et lent, aux membres forts, le torse moulé dans des jerseys sans manches (Arnoux, Paris,1939, p. 303).
MÉD., vx. Avoir le pouls rare. Espacé. Les médecins lui trouvent le pouls rare (Ac.1798-1835).
b) [Le subst. dénote une portion de temps] Heures rares au pays des Maures, que celles où l'on reçoit des choses quelques parfums et des chansons (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 43).
C. − Qui présente des aspects remarquables et peu communs (notamment celui de présenter peu d'occurrences). Synon. exceptionnel, remarquable, inhabituel; anton. banal, commun.
1. [Empl. attribut]
a) Qqc. est rare.Elle est tellement triste leur musique, et le ciel est si noir, le décor si grandiose, le lieu [Fez] si rare − qu'on reste saisi et grave (Loti, Maroc,1889, p. 135).
b) [En constr. impers.]
C'est (bien) rare si + prop. C'est (bien) étonnant (si). Eutrope Gagnon, fit le père. Je me disais aussi que ce serait bien rare s'il ne venait pas veiller avec nous ce soir (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 136).Chaque fois que je lui apporte une lettre recommandée, c'est rare si elle m'offre pas un verre de petit vin blanc (Pagnol, Fanny,1932, i, 2etabl., 2, p. 67).Ça serait bien rare en effet si l'épouvante le prenait pas le commissaire de « Choiseul » devant ces montagnes! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 477).
Pop., vx. C'est rare que + prop. C'est étrange que. C'est rare qu'on ne trouve pas une voiture! (Esnault, [Comment. (IGLF 1935) de Dict. termes milit.(1916)]).
2. [Empl. épith. antéposée]
a) [Le subst. exprime une qualité, une capacité] Une rare indépendance d'esprit; une rare attention; une rare confiance; un rare bon sens; une rare beauté; un rare talent. Ce fut avec une rare noblesse d'élocution et de pensée qu'il lui dit: − L'avenir se dessinait à mes yeux fort clairement (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 463).Le général Foch (...) y fit preuve de rares vertus militaires (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 478):
5. En effet, le roi, qui a une rare mémoire des physionomies, a eu la bonté de se souvenir en m'apercevant à l'orchestre que j'avais eu l'honneur de le voir... Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 459.
b) [Le subst. exprime une attitude, un affect] Le prince se conduisit avec la plus rare ingratitude (Gobineau, Pléiades,1874, p. 183):
6. Le gouvernement (...) a fait enlever Du Paty de Clam au juge Bertulus qui le tenait bien. Il a fallu pour cela la plus rare impudence unie à ce mépris des lois que le général Mercier paraît avoir transmis en héritage à Billot... Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 134.
c) [Le subst. dénote qqc. en tant qu'instance d'un type] Je possède, en effet, plusieurs pensées de ce rare et fécond génie [Delacroix] (Sand, Corresp.,t. 3, 1853, p. 360).
d) [Le subst. exprime une activité ou son résultat] Pour terminer cette rare explication, il ajoute le plus sérieusement du monde, que si on la rejette, il ne voit pas ce qui pourroit porter l'animal à prendre la fuite (J. de Maistre, Soirées St-Pétersbourg,t. 1, 1821, p. 362).
3. [Empl. épith. postposée]
a) [Le subst. désigne un individu, ou une entité] Pièce rare; vins rares; esprit rare; mot rare; une nature rare. Mon frère a bien raison, dit-elle à Théodose, vous êtes un homme rare (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 147).Et on eût dit qu'ils avaient commandé ce crépuscule rare, limpide et chaud, qui donnait des illusions d'être ailleurs (Loti, Matelot,1893, p. 80).Ainsi ces oiseaux rares élevés en liberté (...) vont poser jusque dans les bois limitrophes une note exotique (Proust, Guermantes 2,1921, p. 384).
Rare pour qqc.C'était un homme rare pour l'ouvrage, pas peureux de rien, et serviable, avec ça (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 144).
Au fig. Oiseau* rare.
b) [Le subst. exprime une attitude, un affect] Ce triomphe, dont le marquis jouissait avec une insolence rare, ne dura que quelques mois, et fut suivi d'un revers humiliant (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 19).Le Livre de Monelle m'a donné une joie rare, spéciale, et qu'il m'a pris, ces jours-ci, les meilleurs de mes heures (Renard, Corresp.,1894, p. 136).
c) [Le subst. exprime un fait, une activité] Quand j'entends le chant rare de l'oiseau solitaire qui meurt et ne laisse point de traces (...), c'est alors que je suis bien malheureux! (Krüdener, Valérie,1803, p. 214).Par une rencontre rare dans les familles anglaises de quelque considération, je n'ai jamais été brouillé avec l'auteur de mes jours (Gobineau, Pléiades,1874p. 29).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ:ʀ], [ʀa:ʀ]. Barbeau-Rodhe 1930: [ɑ]; Warn. 1968 [ɑ], [a]; Lar. Lang. fr. [a]; Rob. 1985 [a], [ɑ] mais Martinet-Walter 1973 (12/17) [ɑ]. Le timbre post. reproduit un a long du lat. (v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 215). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1377 rare « peu serré, peu dense » (Oresme, Ciel et monde, 171d, éd. A. D. Menut, p. 628: or est l'eaue plus grande et plus rare que la terre et le aer que l'eaue); 2. a) 1563 « léger, peu serré, qui présente des intervalles » (Ronsard, Nouv. poésies, I ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 12, p. 28: un reth [filet] (...) Si rare et si subtil qu'il decevoit les yeux); b) 1636 « clairsemé, peu fourni » (Monet: seps de vignes Rares, clair-semés). B. 1. a) 1553 rare d'une pers. « d'un mérite exceptionnel » (O. de Magny, Amours, éd. E. Courbet, p. 126: immortaliser le bruit de si rare personne); b) 1694 « singulier, bizarre » (Ac.: vous estes un homme rare); c) 1916 « improbable, étonnant » (Hémon, loc. cit.); 2. a) 1539 « qui se rencontre peu souvent » (Est.); b) 1636 oiseau rare (Monet: Oiseau rare, qui ne se voit gueres: Rara avis); 1665 (La Fontaine, Contes, I, II, 136, éd. H. Régnier, t. 4, p. 75: le rare oiseau! ô la belle friponne!); c) 1898 chim. terres rares (H. Le Chatelier et O. Boudouard ds C.R. de l'Ac. des Sc., t. 126, p. 1861); d) 1916 chim. gaz rares (Lar. mens., p. 855a); 3. a) 1504-09 rare « qui se produit peu souvent; peu fréquent » (J. Lemaire de Belges, La Couronne margaritique, éd. J. Stecher, t. 4, p. 139: L'invention de ceste gemme est rare); b) 1694 méd. poux [pouls] rare (Ac.); c) 1694 d'une pers. « dont les visites sont moins fréquentes » (ibid.: Il devient rare [...] il se rend rare); 4. 1691 subst. « ce qui est rare » (La Bruyère, Caractères ds Œuvres, éd. G. Servois, 3eéd., t. 2, p. 248: le joli, l'aimable, le rare, le merveilleux, l'héroïque ont été employés à son éloge). Du lat. rarus « peu serré, peu dense, qui présente des intervalles, des interstices; espacé, clairsemé, disséminé; peu nombreux; peu fréquent; remarquable, exceptionnel » qui a donné par voie pop. la forme rer, limitée à l'a. fr. (ca 1200 « peu commun, exceptionnel, remarquable » Moralités sur Job, éd. W. Foerster, p. 360: rere chose; ca 1225 « qui se rencontre peu souvent » Gautier de Coinci, Mir. [II Mir. 18], 81, éd. V. F. Koenig, t. 4, p. 113: fois si corte est et si rere), et p. empr. sav. la forme rare (cf. Fouché, p. 226 et Bourc.-Bourc., § 35 II). Au sens B 2 b, calque du lat. rara avis (Horace, Serm., 2, 2, 26 ds OLD, s.v. rarus; Persius, Sat., 1, 46 et Juvénal, Sat., 6, 165, ibid., s.v. avis; v. aussi Rey-Chantr. Expr., s.v. oiseau); aux sens B 2 c et d, cf. angl. rarer [sic] earths (1875 ds NED Suppl.2), rare earth-metals (1877, ibid.) et rare gases (1901, ibid.). Fréq. abs. littér.: 6 631. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 124, b) 9 534; xxes.: a) 9 619, b) 9 521.