Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RACINE, subst. fém.
I.
A. −
1. BOT. Partie inférieure, le plus souvent souterraine, d'une plante vasculaire, qui permet la fixation du végétal dans le sol tout en assurant son alimentation en eau et en sels minéraux. Racine principale, secondaire; racine charnue, ligneuse, tubéreuse; racine séminale; racine d'ancrage; collet, poils absorbants, coiffe d'une racine. Tout propriétaire peut couper lui-même, à la limite de sa propriété, les racines, ronces, brindilles qui empiètent sur son héritage (Réau-Rond.1951).[La racine d'un arbre] s'accroît chaque année en longueur et en diamètre. Elle se ramifie en racines secondaires de plus en plus petites dont les dernières s'appellent les radicelles (Cochet, Bois, 1963, p. 15):
1. ... sous l'influence de ce milieu tiède, humide, le gland se gonfle, l'écaille de sa robe se fend, (...). L'embryon (...) qui sommeillait s'éveille et émet sa radicule, sa racine filiforme aussitôt orientée perpendiculairement vers le fond. Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 14.
Racine pivotante. Racine principale formant pivot, beaucoup plus développée que ses ramifications. Les arbres à racines traçantes s'arrachent (...) plus aisément que ceux à racines pivotantes (Ballu, Mach. agric., 1933, p. 26).
Racine fasciculée. Racine principale produisant à sa base des racines secondaires de même taille, et dont l'ensemble forme une touffe étalée à peu de profondeur du sol. Les racines fasciculées d'un plant de blé sont étalées en surface (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 283).
Racine traçante. Racine qui prend naissance à la partie supérieure du pivot et qui s'étend horizontalement sous la surface de la terre. Souvent il s'y joint des saules et des aunes, dont les racines traçantes sont semblables à des cordes. Si un de ces arbres vient à être renversé par quelque inondation fortuite, il pousse des rejetons de chacun de ses rameaux, et reproduit à lui seul une forêt (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 240).
Racines adventives. Racines qui prennent naissance latéralement sur une tige ou sur un rhizome. Le système des racines se complète par des racines dites adventives, parce que développées sur la partie souterraine de la tige. (...) par exemple (...) les racines qui paraissent là où les tiges des ronces touchent terre, ou sur les gourmands des fraisiers (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 32).V. adventif ex. 4, 5.
Racines-crampons. ,,Racines adventives restant courtes et dures, et servant à fixer les plantes grimpantes au support`` (Gatin 1924).
Racines aériennes. ,,Racines naissant à une hauteur plus ou moins grande sur les branches d'une plante, et se développant tout d'abord dans l'air avant d'atteindre le sol`` (Gatin 1924). Certaines Monocotylédones, par exemple les Orchidées et les Aroïdées épiphytes, produisent d'abondantes racines aériennes; c'est le cas des Vanda des tropiques dont les racines ressemblent à de longs cordages enroulés autour des arbres (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 284).
2. DR. CIVIL. ,,Fruits pendants par (les) racines. Fruits qui ne sont pas encore coupés et cueillis. Des fruits pendants par les racines font partie du fonds`` (Ac.).
3. Loc. verb.
a) Prendre racine. [Le suj. désigne un végétal] Se fixer au sol, commencer à se développer. Synon. s'enraciner.Cette bouture prend racine. Dans les disjoints de leur masse avaient pris racine des touffes de framboisiers et des sapins en aigrettes (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 289).
Proverbe. À la Sainte Catherine, tout bois prend racine. Ce sont les morts qui veillent aux germinations durant ce long mois [de novembre] où « à la Sainte Catherine tout bois prend racine » (La Varende, Normandie en fl., 1950, p. 223).
P. anal. Demeurer longtemps debout et immobile. Autour d'eux, la foule semblait avoir pris racine, les yeux restaient obstinément tournés vers le mystère de cette façade obscure, gardée par la police (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 553).
Au fig.
α) [Le suj. désigne une pers.]
S'installer chez quelqu'un, prolonger trop longtemps une visite sans manifester l'intention de partir. Synon. s'implanter, s'incruster.Il prend racine chez vous (Ac.1935).
Se fixer dans un lieu, s'y créer des attaches solides. Me voici en chemin pour Naples, je n'y veux être qu'un mois si je puis, mais c'est un pays où je prends aisément racine (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1811, p. 845).Le Survenant ne repartira pas. À la première nouvelle, il épousera Angélina Desmarais. À son tour il prendra racine au Chenal du Moine pour le reste de ses jours (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 196).
β) [Le suj. désigne une chose abstr.] Se fixer profondément, solidement. Mais ce que j'essaie de vous expliquer, c'est comment ces passions politiques ont pris racine dans la bourgeoisie et pourquoi elles sont au même degré d'exaspération alors qu'elles devraient être oubliées et déjà regrettées (Aymé, Confort, 1949, p. 160).
b) Jeter des racines. [Le suj. désigne un végétal] Émettre des racines. Les Corinthiens vénèrent cet arbre [un antique figuier] (...). Il a plongé dans la terre des branches qui y ont jeté des racines et se couronne encore d'un épais feuillage (A. France, Pierre bl., 1905, p. 132).
Au fig., vieilli. ,,S'attacher fortement`` (Littré).
c) Manger* les pissenlits par la racine.
4. Vieilli. Plante dont la seule partie souterraine est comestible (carotte, betterave, navet, etc.); partie souterraine que l'on mange. Se nourrir de racines. C'est un homme qui ne vit que de racines (Ac.).Potage aux racines (Ac.1798-1878).Julienne. Ce potage est composé de carottes, navets, poireaux (...) ces racines seront coupées en filets de la grosseur d'une demi-ligne (Viard, Cuisin. impérial, 1814, p. 4).La nouvelle arriva dans les gazettes qu'un brave homme, nommé Parmentier, avait planté de ces racines [la pomme de terre] aux environs de Paris (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 58).Le cultivateur de la Chine, vivant de riz, de fruits, de racines, de poisson (Faure, Espr. formes, 1927, p. 88).
B. − [Utilisation des racines]
1. PHARM. Partie souterraine de certains végétaux que l'on utilise le plus souvent en infusion ou en décoction, dans un but thérapeutique. Racines apéritives majeures, celles d'ache, d'asperge, de fenouil, de persil et du petit houx; racines apéritives mineures, celles de chiendent, de câprier, de garance (Littré).Plusieurs racines sont aussi employées en médecine. On peut citer la racine de la guimauve, qui est adoucissante et la racine de la gentiane, qui est amère (G. Bonnier, Élém. de Bot., Paris, P. Dupont, 1892, p. 16):
2. ... on fera boire abondamment d'une tisanne faite avec les racines de chiendent, fraisier et chicorée (...). Lorsque la fièvre sera tombée et que les douleurs seront diminuées, on nourrira un peu plus le malade... Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 410.
2. ÉBÉN. Partie souterraine de certains arbres ou végétaux que l'on utilise pour fabriquer meubles et objets divers. Un meuble de racine d'orme, d'if, d'olivier; pipe en racine de bruyère. Une boîte de racine de buis (Ac.).Dans le vestibule, (...) la canne en racine de chêne, (...) que mon grand-père avait rapporté d'Irlande (Green, Journal, 1933, p. 171).Le style du berceau pouvait changer, mais il avait en général la forme d'un coffre et il était en bois ou en fibres de racines de cèdre (Page, Dern. peuples primit., 1941, p. 112):
3. Les ébénistes surent tirer un parti merveilleux de bois qu'on avait jusqu'alors traités en parents pauvres. (...), les fabricants utilisèrent du frêne rosé, du thuya moucheté, (...), de la racine de buis... Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 146.
En partic. Bois de racine. ,,Bois pris dans les racines ou le collet d'un arbre pour en faire des marqueteries`` (Fonv. 1974). Le bois de racine, comme celui de loupe, possède des fibres très serrées formant des mouvements variés qui ont un effet décoratif (Fonv.1974).
C. − Au fig.
1.
a) Origine, principe. Il faut couper le mal dans sa racine (Ac.1935).Je désire dégager la racine des causes diverses de ma défaite (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 370).
Loc. verb.
Avoir sa racine dans. Avoir son origine dans. Je suis persuadé que le talent de MmeSand a sa racine dans la corruption (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 555).
Être à la racine de. Être à l'origine de:
4. Sur les photos de famille, je tire la langue, je tourne le dos: autour de moi on rit. Ces menues victoires m'encouragèrent à ne pas considérer comme insurmontables les règles, les rites, la routine; elles sont à la racine d'un certain optimisme qui devait survivre à tous les dressages. Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 18.
b) Au plur. Les racines (de qqn). Ses origines considérées sur le plan de l'hérédité sociale. Avoir des racines dans un lieu. C'est ici, c'est à Borville, c'est dans cet étroit sillon, que l'on s'enfonce jusqu'aux racines des trois Baillard (Barrès, Colline insp., 1913, p. 86).Sans doute à cause de ses racines paysannes, il [Proudhon] réagit violemment contre le mysticisme saint-simonien (Beauvoir, Deux. sexe, t. 1, 1949, p. 190).
2. Attache, lien profond. On est vieux sans avoir rien fait de ce que font les autres; sans aucune attache, aucune racine, aucun lien, presque sans amis, sans parents, sans femmes, sans enfants! (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Ermite, 1886, p. 1055):
5. ... ces attachements de l'enfance laissent de si profondes racines, qu'il nous suffisait d'être de nouveau ensemble pour que renaisse, chaque fois, d'emblée, notre confiante et affectueuse amitié d'autrefois. Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p. LVIII.
II. − P. anal.
A. − [À propos d'un être vivant]
1. ANATOMIE
a) ,,Origine d'une structure`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Racine nerveuse (Méd. Biol. t. 3 1972).
Racine rachidienne, du nerf rachidien. Chacune des deux parties par lesquelles chaque nerf rachidien se détache de la moelle épinière. Les expériences de Magendie établissaient pour la première fois qu'un nerf rachidien, formé par la réunion des fibres de ses deux racines, les unes sensitives (celles de la racine postérieure), les autres motrices (celles de la racine antérieure), est un nerf mixte (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 257).
b) Partie constituant la base d'un organe. Synon. naissance.Racine du doigt, de la langue, des ongles. Ses sourcils s'étendaient comme des arcs d'ébène, et leurs pointes se rencontraient à la racine d'un nez mince, aquilin (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 275).Figurez-vous, Suzanne, que nous avons tous une petite tache brune à la racine du cou (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 242).C'est à cette période que se développe une obésité vraie portant surtout sur le visage, le ventre et la racine des membres (Quillet Méd.1965, p. 486).
ODONTO-STOMATOLOGIE. Racine dentaire, racine (de la dent). ,,Portion de la dent qui est incluse dans l'alvéole`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Dent à une, deux, trois racines. Hier, (...) injection de novocaïne pour procéder à l'extraction assez pénible d'une racine de molaire (Gide, Journal, 1942, p. 128).
Racine d'un poil, d'un cheveu. Partie enfoncée dans le follicule pileux. Le poil naît (...) par une partie renflée formant la racine et portant le nom de bulbe (Richer, Nouv. anat. artist., t. 2, 1920, pp. 103-107).
À la racine de. À la base de. On s'est contenté de frapper trois coups (...) − au lieu d'aller ouvrir, il est resté assis, sentant sa peau se soulever à la racine de ses poils, dans ses cheveux, dans sa barbe (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p. 142).La lampe lui chauffait le visage et faisait perler des gouttes de sueur à la racine de ses cheveux (Green, Moïra, 1950, p. 59).
Loc. fig. Jusqu'à la racine des cheveux, des ongles. Entièrement. Geneviève était Métidieu jusqu'à la racine des ongles (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 13).Il arpentait sa chambre d'un air méditatif, quand on entendit deux coups de sonnette impérieux; Lambert rougit jusqu'à la racine des cheveux: « Mon père! Je ne l'attendais pas si tôt! » (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 243).De la plante des pieds jusqu'à la racine des cheveux. Même sens.
2. PATHOL., vx. Racine d'un cancer, d'un polype. Prolongement que ces tumeurs morbides envoient dans les parties voisines (d'apr. Nysten 1824).
Loc. verb.
Couper le mal dans sa racine. ,,En détruire la cause et l'empêcher de se reproduire`` (Nysten 1814).
Couper, trancher le mal dans/à sa racine (au fig.). Détruire, de manière définitive, ce qui peut être néfaste. Les Strozzi d'abord, qui, prévoyant l'avenir, ont voulu trancher le mal dans sa racine (Dumas père, Lorenzino, 1842, i, 13, p. 217).L'abbé: J'ai agi ainsi parce qu'il fallait couper le mal à sa racine (Montherl., Ville dont prince, 1951, i, 1, p. 855).
Aller à la racine du mal (au fig.). Attaquer ses bases, ses origines. Votre commission a proposé des amendements utiles sans doute, mais qui ne vont point à la racine du mal (Chateaubr., Disc. et opin., 1826, p. 484).Seulement ces mesures ne peuvent par elles-mêmes arrêter la crise de notre temps, parce qu'elles ne vont pas à la racine du mal (Maurois, Journal, 1946, p. 32).
B. − [À propos d'une chose]
1. Partie inférieure, base. La racine de la flamme près de l'arc subsiste longtemps, mais la partie médiane s'éteint plus vite que l'extrémité (J. Phys. et Radium, 1926, p. 115D). [Dans une hélice aérienne] la fraction de pas partielle est rarement constante de la racine de l'aile à son extrémité (Marchis, Nav. aér., 1904, p. 610).
a) MINES et CARR. ,,Partie enterrée d'une masse de pierres en cours d'exploitation`` (Noël 1968).
b) GÉOL. ,,Base d'un pli anticlinal qui a été couché puis étranglé par l'effort orogénique`` (Noël 1968).
Racine des montagnes. Base, pied. Le sol arrivait du bout de l'horizon (...) sans rencontrer l'obstacle d'une haie, et il s'étendait d'un seul tenant jusqu'à la racine des montagnes (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 54).
c) PÊCHE. Synon. de bas de ligne (v. bas1II A 1 d).La racine était faite autrefois en crin japonais ou de Florence (ou racine anglaise); la racine japonaise (...) disputait le marché à la racine anglaise. (...) le nylon (...) a détrôné définitivement les racines (Pollet1970).
2. RELIURE. ,,Veau utilisé en reliure dont la surface a été parsemée de taches foncées imitant les veines d'une planche de bois sciée dans le sens des fibres`` (Brun 1968).
III. − Spécialement
A. −
1. LING. ,,Élément irréductible récurrent dans les formes lexicales apparentées par le sens et considéré en linguistique historique comme la forme la plus ancienne expliquant tous les dérivés ultérieurs`` (D. D. L. 1976). Hovesh (...). C'est celui qui a le droit de mettre en prison, c'est le gouverneur. Le mot qui, en hébreu moderne, désigne le prisonnier est tiré de la même racine et se dit havoush (Green, Journal, 1939, p. 238):
6. La distinction entre racine et radical n'est pas toujours très claire. Le terme racine est souvent réservé à la linguistique diachronique: ainsi des « racines indo-européennes » sont reconstituées à partir de la comparaison du grec, du latin, etc. Lang.1973.
2. Racines grecques. Recueil de mots grecs classés par famille et destinés à être appris par cœur. Les leçons surtout étaient mon écueil; je passais des heures à apprendre deux stances de racines grecques (Michelet, Mémor., 1822, p. 203).Ces chapitres ne sont pas destinés à être régulièrement, et l'un après l'autre, appris par cœur, comme on faisait jadis des Racines grecques (M. Bréal, A. Bailly, Les Mots gr. groupés d'après la forme et le sens, 1911, p. vii).
Jardin des racines grecques. V. jardin B 7.
B. −
1. INFORMATIQUE
Racine d'un programme. ,,Segment principal, en mémoire centrale, pendant l'exécution d'un programme segmenté`` (Ging.-Lauret 1973). La racine contient notamment les données nécessaires à l'appel des autres segments (MorvanInformat.1981).
Racine d'un arbre. ,,Dans une structure en arbre, point de départ de la structure`` (Ging.-Lauret 1982).
2. MATHÉMATIQUES
a) Racine nièmed'un nombre. Nombre qui, élevé à la puissance n, donne le nombre proposé. Racine carrée, cubique, quatrième. Nous allons tout d'abord supposer, à seule fin de faciliter les calculs, que le refroidissement suit la loi particulière indiquée par la formule [X], (...): le rayon terrestre, avec cette loi, varierait comme l'inverse de la racine septième du temps (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. 182).
Racine carrée d'un nombre positif a. Nombre positif dont le carré est égal à a. Claudine, au tableau. Extrayez la racine carrée de deux millions soixante-treize mille six cent vingt (Colette, Cl. école, 1900, p. 120).
Racine cubique d'un nombre a. Nombre dont le cube est égal à a. Toi, Tambour, tu vas m'additionner 3.977 et 7.896. Et toi, Gorgô, s'il te plaît, tu m'extrairas la racine cubique de 27. Allez, vous avez de quoi vous amuser (Claudel, Protée, 1914, i, 4, p. 320).
Extraire une racine. Calculer une racine. V. ex. de Colette et de Claudel supra.
b) Racine d'une équation algébrique. Toute valeur de la quantité inconnue qui satisfait à cette équation. La théorie de l'élimination algébrique permet de montrer immédiatement que toute racine d'une équation algébrique à coefficients algébriques est aussi racine d'une équation algébrique à coefficients entiers (E. Borel, Paradoxes de l'infini, 1946, p. 106).
REM. 1.
Mot-racine, subst. masc.,ling. Dérivé ayant une forme identique à celle du mot dont il dérive, ou plus brève encore (d'apr. Ling. 1972). Le mot-racine (...) est celui qu'on peut considérer comme constitué par l'élément irréductible dit racine, sans addition d'aucun élément de formation (Mar.Lex.1933).
2.
Racinaire, adj.,anat., bot. Qui se rapporte aux racines. En 1810, Rufz de Lavison établissait le rôle de l'endoderme dans la sélection des matières dissoutes. Celles-ci, refusées par le cytoplasme des parenchymes racinaires, peuvent cependant pénétrer dans les poils absorbants et circuler jusqu'à l'endoderme par le simple jeu des lois physiques (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 461).L'ensemble des racines d'une plante constitue l'appareil radiculaire, encore appelé système racinaire (Lar. agric.1981).
Prononc. et Orth.: [ʀasin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1remoit. xiies. empl. p. im., désigne les provignements du peuple d'Israël (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, LXXIX, 9); 1188 id. (Aimon de Varennes, Florimont, 8395 ds T.-L.: Amors li ot el cuer planté Un arbre [...] Les racines sont de sospir, Et tuit li rain sont de desir); b) 1155 fig. « principe, source, cause » (Wace, Brut, 1883, ibid.); 1160-74 (Id., Rou, éd. A. J. Holden, III, 11287: coveitise [...] Ele est racine de pechié); c) 1155 id. « souche, origine (d'une personne) » (Id., Brut, 3927 ds T.-L.); 2. 1155 bot., cette partie de la plante étant utilisée comme nourriture (Id., op. cit., 237, ibid.: vivre de racines Come bestes e salvagines); ca 1160 comme médecine (Eneas, 7969, ibid.); spéc. ca 1256 rachine de fonoil, de fleurs de glai (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 51, 11; 78, 19, ibid.). B. P. anal. « partie d'un élément implantée dans une autre » 1. dans le corps d'un être vivant ca 1200 (Li Dialoge Gregoire, 171, 1, ibid.: lur lengues jus trencier de la racine); xives. la racine dou col [des oiseaux] (Moamin et Ghatrif, III, 8, 2, ibid.); av. 1549 racine des cheveulx (Marguerite de Navarre, Heptaméron, LIV, éd. M. François, p. 342); 1575 racine [des dents] (Paré, Œuvres, XV, 26, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 444b); 1690 racine [de poil] (Fur.); id. pathol. racine [de cancer; de cor au pied] (ibid.); 2. 1269-78 « base, fondation d'une construction » la racine [de la forteresse] (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 7860). C. Fig. 1. xiiies. [ms.] math. la racine cube d'aucun nombre (Comput [Bibl. nat. fr. 7929], fol. 15 ds Littré); 2. 1578 ling. (H. Estienne, Deux Dialogues, éd. P.-M. Smith, p. 421: mot [...] qui est procedé de la mesme racine). Du b. lat. radicι ̄na « racine » (Pelagonius, mil. ives.), dér. de radix, -icis, d'où l'a. fr. raïs, v. raifort. Fréq. abs. littér.: 2 862. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 878, b) 3 278; xxes.: a) 3 194, b) 4 330.
DÉR.
Racinage, subst. masc.a) Bot. , rare. [En parlant d'un végétal] Fait de produire des racines et de se fixer au sol. Synon. enracinement.La vérification de la soudure [des greffes-boutures] et du bon racinage est faite [au printemps] (Brunet, Matér. vitic., 1909, p. 15).b) Agron. alim. Ensemble des racines alimentaires (carottes, salsifis, navets, betteraves, etc.) (d'apr. Fén. 1970). [ʀasina:ʒ]. 1reattest. 1869 « ensemble des racines alimentaires » (Littré); de racine, suff. -age*.