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PROVIDENCE, subst. fém.
A.− Vx. Protection prévoyante. Providence maternelle. La providence du prince doit s'étendre sur tous ses sujets (Ac.1935).Jamais (...) je n'aurais été plus triste (...) sans l'aimable et charmante compagnie que j'avais près de moi et qui m'entourait de sa providence (Michelet, Journal,1853, p. 223).Continuez-moi votre providence. Meurice et vous, vous êtes mes Dioscures (Hugo, Corresp.,1867, p. 70):
1. Il se jetait à la tête des chevaux emportés et se mettait à la poursuite des chiens enragés. Sa providence s'étendait sur les riches et les heureux. A. France, P. Nozière,1899, p. 87.
B.− [Souvent avec une majuscule] Puissance supérieure, divine, qui gouverne le monde, qui veille sur le destin des individus. Malédiction! (...) est-ce qu'il y aurait réellement une Providence qui me poursuivrait et me terrasserait à la veille du triomphe? (Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 126).C'est une pensée à quoi l'homme s'abandonne volontiers, qu'une Providence aurait spécialement veillé sur lui, bâti sur lui de grands projets (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 291):
2. Gamelin n'avait jamais nié l'existence de Dieu; il était déiste et croyait à une providence qui veille sur les hommes... A. France, Dieux ont soif,1912, p. 170.
En partic. [Le plus souvent avec une majuscule] Le sage gouvernement de Dieu, sa suprême sagesse; p. méton., Dieu en tant que gouvernant le monde. La Providence m'a fait porter une croix, une lourde croix (...). C'était ainsi, voilà tout, une fatalité (Bernanos, Joie,1929, p. 586).Mon Dieu, il m'était doux (...) parmi le jeu favorable des événements, de m'abandonner à votre Providence (Teilhard de Ch., Milieu divin,1955, p. 94):
3. Ô du puissant Allah providence adorable! S'écria le dervis : plutôt qu'un innocent Périsse sans secours, tu rends compatissant Des oiseaux le moins pitoyable! Florian, Fables,1792, p. 118.
SYNT. La Providence de Dieu; la divine, la sainte Providence; action, bienfait, bonté, conseil, décret, dessein, doigt, main, miracle, ordre, plan, voies, vues de la Providence; bénir, remercier la Providence; douter de la Providence; se fier, s'en remettre à la Providence; avoir foi dans la Providence.
Loc. adj., vieilli. De providence. Synon. de providentiel (v. ce mot A).Je ne pense plus sortir (...) de ce Cayla où Dieu m'a mise, (...) où tout ce qu'il me faut m'arrive (...) par quelque moyen inattendu et de providence (E. de Guérin, Journal, 1840, p. 328). [1860] Année considérable dans ma vie par de grands travaux imprévus et tout de Providence (Dupanloup, Journal,1860, p. 218).
P. méton. [Toujours avec une majuscule] (Filles, sœurs de la) Providence. Congrégation féminine placée sous le patronage de la Providence. Sermon du missionnaire de carême. (...) Besoin de flagorner les auditeurs : « Je sais que vous secourez beaucoup les pauvres ». Cela pour les dames de la Providence ou autres groupes du même genre (Bloy, Journal,1902, 87).Jusqu'à l'âge de six ans, je fréquentai l'asile tenu par les religieuses de la Providence (Billy, Introïbo,1939, p. 21).
C.− P. exagér. [Rarement avec une majuscule] Personne ou chose qui contribue grandement au bonheur, à la fortune de quelqu'un, qui en est le secours. Cet auteur est la providence des libraires (Ac.). La mythologie est la providence des mauvais poètes en Italie comme en France (Stendhal, Rossini,1823, p. 324).Demander le gênait même dans le téléphone, providence des timides (Montherl., Célibataires,1934, p. 811):
4. Les deux enfants (...) suivaient sans dire mot Gavroche et se confiaient à cette petite providence en guenilles qui leur avait donné du pain et leur avait promis un gîte. Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 159.
En appos. ou en compos. Jimmy Carter (...) ne croit pas à l'État-Providence ni aux subventions massives pour remédier à tous les maux (L'Express,17 mai 1976, p. 78, col. 2):
5. Et, bouc qui bêle, agneau qui danse, Dorment dans les bois hasardeux Sous ce grand spectre Providence [le berger] Qu'ils sentent debout auprès d'eux. Hugo, Contempl.,t. 2, 1856, p. 304.
Prononc. et Orth. : [pʀ ɔvidɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « prévision, vues pour l'avenir » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 27194); fin xiiies. « prévoyance, prudence » (Estories Rogier, B.N. 20125, fo55b ds Gdf.); 2. a) ca 1223 « suprême sagesse par laquelle Dieu conduit tout » (Gautier de Coincy, Miracles N.D., éd. V. F. Kœnig, I Mir 10, 433); b) 1665 « Dieu gouvernant la création » (La Rochefoucauld, Œuvres, éd. D. L. Gilbert, t. 1, p. 259); c) 1689 être une providence « être une ressource (en parlant des choses) » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. Monmerqué, t. 9, p. 100); 1718 être la providence de qqn « pourvoir à tous ses besoins, veiller à son bonheur, à ses intérêts » (Massillon, Petit carême, Humanité des grands, éd. F. Colincamp, p. 99). Empr. au lat. providentia « prévision, prévoyance, la Providence, Dieu » dér. de providere « voir en avant, prévoir, pourvoir à » (pourvoir*). L'a. fr. dit aussi porvëance (ca 1160 ds T.-L.) au sens de « providence » et de « prévoyance ». Fréq. abs. littér. : 2 123. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 013, b) 4 405; xxes. : a) 1 590, b) 1 433.