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PROSTRATION, subst. fém.
A.− Vx. Synon. de prosternation.Se tournant vers le midi, les bras tantôt ouverts et tantôt croisés, ils faisaient des génuflexions et des prostrations (Volney, Ruines,1791, p. 81).Ces scènes atroces étaient vite suivies (...) de soupirs, de prostrations à ses pieds et de tous les appels du pardon (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 137).
LITURG. CATH. Action de s'étendre complètement sur le sol, face contre terre, au cours de certaines cérémonies (ordination aux ordres majeurs, sacre des évêques notamment). (Dict. xixeet xxes.).
B.−
1. PATHOL. État d'abattement extrême, physique et psychique, se traduisant par l'immobilité et une absence de réaction aux sollicitations extérieures. Synon. adynamie.La prostration totale d'un épileptique après l'accès (Vogüé, Morts,1899, p. 375).Les signes généraux [du lupus érythémateux] sont constants, avec température élevée, anémie, céphalée, asthénie, prostration (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 561).
PATHOL. ANIM. Parfois, l'animal succombe en quelques minutes [après une inoculation de toxines]; le plus souvent, ces accidents primitifs s'atténuent; on constate de la prostration, de l'accélération de la respiration (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 259).
2. P. anal.
a) Vieilli. État de grand affaiblissement d'une faculté physique ou morale. Prostration morale, nerveuse. Elle jeta sur son mari de craintifs regards qui annonçaient une prostration complète de ses forces écrasées par une tyrannie morale et physique (Balzac, Goriot,1835, p. 297).V. affadissement ex. 8 :
1. Voilà ma vie en raccourci : une alternative d'élans et de défaillances, d'emportements d'imagination et de prostrations d'âme, de rêves fous à force d'ardeur, et de refroidissements désolants. M. de Guérin, Corresp.,1834, p. 159.
b) Absol. État de très grand abattement physique et moral, se traduisant par l'inactivité, l'immobilité dans une attitude de repli sur soi. Synon. abattement, accablement, dépression.Tomber, plonger dans la prostration; être frappé de prostration; tirer qqn de sa prostration; moment de prostration. Il était allongé sur son divan, dans un état de prostration crispée qui suit la journée d'un ouvrier de la pensée (Goncourt, Journal,1876, p. 1159):
2. ... une heure de séparation suffisait à me jeter dans un état de prostration indescriptible, dans un anéantissement où mon désir et mon attente semblaient seuls me survivre. Milosz, Amour. init.,1910, p. 213.
Prononc. et Orth. : [pʀ ɔstʀasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 « prosternement » (Richier, Vie de S. Rémi, éd. Bolderston, 1567 ds Fonds Barbier); 2. 1743 méd. « affaiblissement extrême » (Mém. de l'Académie de chirurgie, 1, 219 d'apr. FEW t. 9, p. 468b); 3. 1826 « apathie » (Balzac, Physiol. mar., p. 122 : vous dompterez sous une prostration invincible la volonté de votre femme). Empr. au lat. chrét. prostratio (dér. de prostratum, supin du verbe prosternere, v. prosterner) « action de coucher, d'étendre »; « action de renverser » d'où « ruine, anéantissement » (Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér. : 145.