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POUILLEUX, -EUSE, adj.
A.− Couvert de poux, de vermine; p. méton., très sale, repoussant.
1. [En parlant d'une pers., d'un animal et p. méton., de la tête, des cheveux] Mendiant pouilleux; tête pouilleuse. Il y a des heures dans la vie où l'homme, à la chevelure pouilleuse, jette l'œil fixe, des regards fauves sur les membranes vertes de l'espace (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 213):
... la petite sœur qui le matin part contente vers ses gosses pouilleux, ses mendiants, ses ivrognes, et travaille à pleins bras jusqu'au soir. Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1077.
Empl. subst. Murillo lui-même le suave (...) ne dédaigne pas les loques du petit pouilleux, et de cet enfant cherchant sa vermine au soleil il fait un chef-d'œuvre! (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 274).
2. [En parlant d'une chose] Pendant une épidémie de vermine, j'ai fait ma vie à tuer des punaises et à désinfecter des matelas pouilleux (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 184).
B.− P. méton., souvent péj. Qui est dans une extrême misère (et dans une grande saleté).
1. [En parlant de pers., souvent empl. comme terme d'injure] Synon. misérable, pauvre.Des Italiens pouilleux, avec une racaille d'enfants, flânaient sur les bancs, ou se disputaient aigrement (Rolland, J.-Chr.,Antoinette, 1908, p. 865).
Empl. subst. Synon. clochard, gueux, indigent, mendiant, misérable, miséreux, pauvre, va-nu-pieds (fam.).Il se mit à crier en arabe et un tas de pouilleux apparurent qui nous poursuivirent jusqu'au souk Attarin (Sartre, Nausée,1938, p. 56).
[En terme d'injure] Tous ces gars bien sonnés (...) quand ils nous confient le chiffre de leurs revenus. Gérane s'esclaffait : − Ces pouilleux! Tu as raison (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 195).
2. [En parlant de choses] Synon. misérable, sordide.Quartier pouilleux. J'apercevais (...) les maisons de la rue de l'Ouest, toutes pouilleuses ainsi, par derrière. Une femme, près de sa fenêtre, ravaudait des nippes, interminablement (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 108).
C.− Spécialement
1. GÉOGR. Beauce, Brie, Champagne pouilleuse. Partie de chacune de ces régions qui est la plus calcaire, la plus sèche, la plus aride (autrefois la moins fertile). De Reims à Rethel, rien. − La Champagne pouilleuse, à laquelle juillet vient de couper ses cheveux d'or; de grandes plaines jaunes et nues, immenses et molles vagues de terre au sommet desquelles frissonnent (...) quelques broussailles misérables (Hugo, Rhin,1842, p. 42).À la lisière de celle-ci [la Beauce], à cet endroit où les terres moins fertiles lui font donner le nom de Beauce pouilleuse (Zola, Terre,1887, p. 11).
2. BÂT. Bois pouilleux. Bois de construction qui commence à pourrir en prenant des taches rouges et noires. Ils connaissaient les trois maladies [du bois]; la carie qui fait le bois pouilleux... (La Varende, Tourville,1943, p. 80).
Prononc. et Orth. : [pujø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1176-81 adj. « qui a des poux » (Chr. de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 4116); b) xiiies. subst. « celui, celle, qui a des poux, est misérable » (Eustache d'Amiens, Boucher d'Abbeville, éd. J. Rychner, vers 358, p. 61); 2. 1676 « (bois) marqué de petites taches et de pourriture » (Félibien, p. 116); 3. a) 1753 « qui est pauvre, peu fertile » Champagne pouilleuse (Encyclop. t. 3, p. 77b); b) 1859 « caractéristique d'un endroit habité par des pauvres, qui manifeste la présence de misère » (Du Camp, Hollande, p. 120). Dér. de la forme anc. de pou*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 67. Bbg. Quem. DDL t. 20.