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POSITIVISME, subst. masc.
A. − PHILOSOPHIE
1. Système philosophique d'Auguste Comte qui, à partir d'une théorie de la connaissance reposant sur la loi des trois états (v. positif I B 3 b), propose une classification des sciences consacrant l'avènement de la sociologie aboutissant elle-même à une morale et à une politique. Le positivisme qui, au nom de la science, repousse les systèmes philosophiques, a comme eux le tort d'être un système (Cl. Bernard, Introd. méd. exp.,1865, p.351).Dans la philosophie, avec le positivisme d'Auguste Comte, les préoccupations sociales passaient au premier plan (Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p.422):
. L'Orient et l'Occident doivent donc chercher, hors de toute théologie ou métaphysique, les bases systématiques de leur communion intellectuelle et morale. Cette fusion tant attendue, qui doit ensuite s'étendre graduellement à l'ensemble de notre espèce, ne peut évidemment émaner que du positivisme, c'est-à-dire d'une doctrine toujours caractérisée par la combinaison de la réalité avec l'utilité. Comte,Catéch. posit.,1852, p.7.
2. P. anal. Système, mouvement philosophique qui se rattache ou peut être rattaché à celui d'Auguste Comte, et qui se caractérise par le refus de toute spéculation métaphysique et l'idée que seuls les faits d'expérience et leurs relations peuvent être objets de connaissance certaine. Le positivisme de Taine; le positivisme anglais. Mais l'univers n'est-il qu'un fait? N'a-t-il point de pourquoi? comme l'affirme le matérialisme. L'homme qui cherche ce pourquoi, n'est-il qu'un niais, comme l'affirme le positivisme? (Amiel,Journal,1866, p.148).Par opposition à l'objectivisme strict du vieux positivisme, qui eût aimé pouvoir réduire le comportement de l'historien à un regard glacé et comme indifférent jeté sur un passé mort, l'histoire nous est apparue comme le fruit d'une action, d'un effort en un sens créateur, qui met en jeu les forces vives de l'esprit (Marrou,Connaiss. hist.1954, p.204).
Positivisme logique. Synon. de néo-positivisme.
[P. réf. également à positif I A 1] Positivisme juridique. ,,Doctrine qui rejette l'existence d'un droit naturel et n'admet que le droit positif`` (Foulq.-St-Jean 1962). Leur résistance [à la sociologie du droit, chez certains juristes] se renforçait de la vieille habitude de rattacher tout droit positif non seulement à des organisations, mais à l'état et à ses organes, comme le firent «l'école analytique» d'Austin en Angleterre (...), «le positivisme juridique» de Laband et Bergbohm en Allemagne, enfin le «normativisme» logiciste de Kelsen (Traité sociol., 1968, p.175).
B. − Dans la lang. cour. [P. ext. de A et souvent aussi en relation avec positif]
1. [En relation avec positif I B 4] Attitude qui manifeste un attachement, parfois excessif, aux faits, aux réalités. Il me fallait de la poésie: non pas de cette poésie arrangée et faite après mûre réflexion, comme on essayait d'en faire alors pour réagir contre le positivisme du dix-huitième siècle (Sand,Hist. vie,t.2, 1855, p.365).Byron, Shelley fuient l'Angleterre par haine de son positivisme mercantile et cagot (Faure,Hist. art,1921, p.149).En ces âmes paysannes et mystiques, comment le positivisme nuançait-il la mysticité? (Malègue,Augustin,t.1, 1933, p.234).
2. P. méton. Caractère positif, scientifique, réaliste ou prosaïque (de quelque chose). Le positivisme d'une doctrine, d'une politique, d'une conduite (Foulq.-St-Jean1962).Tu te plaindras du peu de poésie que comporte notre langue, tu parleras des reproches que nous font les étrangers sur le positivisme de notre style, et tu loueras Monsieur de Canalis et Nathan des services qu'ils rendent à la France en déprosaïsant son langage (Balzac,Illus. perdues,1843, p.424).Nous voyons que malgré le positivisme de sa méthode, Lavoisier se refuse à faire de la cristallographie une science uniquement descriptive (Metzger,Genèse sc. cristaux,1918, p.179).
Prononc. et Orth.: [pozitivism̭]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1830 (L'Organisateur, 1reannée, no28, p.2). Dér. de positif*; suff. -isme*; Ac. Compl. 1842, Besch. 1845 et 1858 précisent que le mot s'est employé, p.dénigr., au sens de «égoïsme». Fréq. abs. littér.: 208. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 14, b) 984; xxes.: a) 197, b) 225. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.382. _ Schalk (F.). Positivisme. Rom. Forsch. 1960, t.72, pp.441-442.