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PITON, subst. masc.
I. − Clou ou vis à tête recourbée ou en forme d'anneau servant à recevoir un crochet, l'anse d'un cadenas, une tringle, etc. Fixer, planter, visser un piton au mur. Il tailla le bois du pupitre avec son canif, et fit tant qu'il déchaussa le piton de fer dans lequel le cadenas était accroché (Champfl., Souffr. profess. Delteil,1853, p.35).Un de ces jeunes hommes blonds (...) était monté sur la table et glissait l'autre bout de la corde dans un gros piton qui était enfoncé dans une poutre du plafond (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p.157).V. agripper ex. 7.
ALPIN. ,,Broche métallique constituée d'une lame et d'une tête qui comporte un oeil pour le passage du mousqueton dans lequel coulisse la corde`` utilisée pour l'escalade artificielle (Petiot 1982). Piton de rocher, piton à glace; piton d'assurance, de passage, de rappel, de renvoi, de sécurité. La corde, je l'avais montée au lac Noir, avec des pitons et des anneaux. Je voulais fixer les pitons à l'endroit d'où mon enfant avait roulé, et me laisser descendre moi-même le long de la corde jusqu'à ce que je le retrouve (Peyré, Matterhorn,1939, p.155):
1. Ils étaient habitués à pitonner avec lenteur dans leurs parois calcaires, et ils adoptaient ici la même méthode, utilisant sans doute des pitons là où ils n'étaient pas indispensables... R. Frison-Roche, Retour à la montagne,1971 [1957], p.296.
Région. (Canada). Bouton d'un appareil de radio, bouton de sonnette, interrupteur. Piton de sonnette. Je ne veux pas écouter les nouvelles. Roulons. Sa grande main, ses longs doigts qui jouent avec les pitons! (...) ses longs doigts qui trouvent toujours un bout de musique (Cl. Jasmin, Ethel et le terroriste,1964, p.9 ds Richesses Québec 1982).
Au fig. Être, se remettre sur le piton. Être de bonne humeur, en forme; se remettre d'aplomb. Mais c'est pas c'qui'faudrait pour te remettre su'le piton; d'la bonne soupe au pois, épaisse qu'on peut y planter la cuiller (Ringuet, Trente arpents,1938, p.180 ds Rogers 1977).
II. − GÉOGR. Sommet pointu et dénudé d'une montagne, en partic., aux Antilles et à la Réunion. Le piton des Neiges à la Réunion. Bourbon n'est à vrai dire, qu'un cône immense (...) dont les gigantesques pitons s'élèvent à la hauteur de seize cents toises (Sand, Indiana,1832, p.237).Au crépuscule on entendait un bourdonnement: c'était la tante de Charles Lacoste qui, désolée d'avoir quitté ses pitons et ses mornes, effleurait du doigt sa guitare (Jammes, Mém.,1922, p.14).
P. anal.
Relief isolé de forme conique, monticule aigu difficile à escalader. Piton rocheux, volcanique; escalader un piton. Un piton qui s'enlevait à brusques arêtes, une sorte de pyramide tronquée, au bout d'une longue falaise noire (Vercel, Cap. Conan,1934, p.205):
3. ... on traverse (...) le village de Marqab, qui est installé sur la croupe d'accès du château, et on gravit le piton à pic au-dessus de la mer qui le baigne. Le piton du château s'appuye sur une base triangulaire très étendue, à angles très arrondis. Barrès, Cahiers Orient,1914, p.9.
Pop. et fam. Nez gros et proéminent; nez. Ce possesseur de plusieurs millions a des accès de timidité. Il demeure alors droit sur ses pattes, dans une attitude docile et fâchée, son piton de faucon incliné sur le parement du veston (L. Daudet, Entre-deux-guerres,1915, p.149).Était-ce un spectacle bien salutaire pour une malade que de voir apparaître une profonde capuche à bavolet, de laquelle sortait un piton pareil à une pomme de terre variolée (Montesquiou, Mém.,t.1, 1921, p.267).
Prononc. et Orth.: [pitɔ ̃]. Homon. python. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.I. 1. 1382 «clou dont la tête est en forme d'anneau» (Doc. ap. Ch. Bréard, Compte du Clos des Galées de Rouen, p.82); 2. 1884 alpin. (Annuaire du Club alpin fr., Année 1883 ds Quem. DDL t.27); 3. région. a) 1930 «bouton de sonnette, de montre» (Canada); b) 1930 être sur le piton (ibid.). II. 1640 [éd.] géogr. (Bouton, Relation de l'establissement des Français depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p.31); 1862 arg. (Larch., p.250). I piton «clou» a été introduit dans le nord de la France par les constructeurs de bateaux du Midi; dér. du prov. pitar «picorer, picoter», lui-même dér. du rad. pitt-, désignant quelque chose de pointu (v. pite1); suff. -on1*. II prob. issu, par l'intermédiaire du parler de la Martinique (cf. Bouton, supra) où le mot semble avoir été apporté par les colonisateurs venus de Gascogne ou éventuellement du nord de l'Espagne (cf. béarnais pitoû «élévation» ds FEW t.8, p.612b), du sens de «corne qui commence à pousser (chez les chevreaux, les agneaux), pointe de la corne du taureau; rejeton d'un arbre qui commence à bourgeonner» qu'a l'esp. piton au xviies. (v. Cor.-Pasc., s.v. pito et Al.), lui-même dér. de pitt-, v. supra. Voir FEW t.8, pp.612a-614b. Fréq. abs. littér.: 73. Bbg. Quem. DDL t.27. _Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t.45, pp.31-32.