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PHARMACIE, subst. fém.
A. −
1. Science, art, techniques, ayant pour objet la recherche, la fabrication, le contrôle, le conditionnement et la distribution des médicaments. École, faculté (mixte) de pharmacie (et de médecine); commencer, faire ses études de pharmacie. C'est un décret du 5 septembre 1946 qui a autorisé la «Société de pharmacie de Paris» à prendre le titre d'Académie de pharmacie (Encyclop. éduc.,1960, p.246).Claude Bernard (1813-1878) étudie la pharmacie à Lyon (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 1, 1961, p.472).Nous avons mentionné le rôle nouveau de la chimie dans la pharmacie, qui n'employait guère que des plantes au début du XIXesiècle (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1966, p.357).V. baraquement ex. 2 et employer A 1 ex. de Faral.
En pharmacie, loc. adj. Étudiant, docteur en pharmacie; doctorat, internat en pharmacie; préparateur en pharmacie. V. infra ex. 3.
Spécialement
Pharmacie chimique. Étude des produits chimiques, organiques et minéraux, utilisés comme médicaments, seuls ou en combinaisons diverses (solutions, sirops, etc.) (d'apr. Méd. Biol. t.3 1972). Synon. pharmacochimie (s.v. pharmaco- A 2).
Pharmacie galénique. ,,Étude des modes de préparation et des formes sous lesquelles les médicaments sont administrés`` (Méd. Biol. t.3 1972).
2. P. méton.
a) Études poursuivies à la faculté de pharmacie. Inscriptions validées de pharmacie (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p.3815).
b) Activité professionnelle ayant trait aux médicaments; en partic., profession de pharmacien. [Le] diplôme d'université de pharmacien, réservé aux étrangers, (...) ne permet pas d'exercer la pharmacie en France (Encyclop. éduc.,1960, p.221):
1. «(...) −On m'a raconté que t'étais dans la pharmacie? −Représentant en produits pharmaceutiques.» Il haussa les épaules, écoeuré. «Si c'est pas dingue de vendre des potions quand on a eu la chance de naître au pays de l'armagnac!...» Exbrayat, Pour ses beaux yeux,Paris, Le Livre de poche, 1971, p.87.
B. −
1. Ensemble des locaux où le pharmacien entrepose, prépare et vend les médicaments ainsi que divers articles d'hygiène, de parfumerie, de diététique infantile et adulte, de l'herboristerie (v. parapharmacie infra rem.). Synon. officine (v. ce mot B dr.).[Il écrivit une] ordonnance, qu'il timbra et remit à la mère: «Passez à la pharmacie. On vous fera cette potion tout de suite...» (Bourget, Actes suivent,1926, p.138).On tombe toujours malade le dimanche, quand les pharmacies sont fermées et les médecins en vadrouille (Montherl., Démon bien,1937, p.1279).Regardez-les tous, alignés comme des bocaux dans une pharmacie (Duhamel, Suzanne,1941, p.65).V. bocal ex. 1.
SYNT. Pharmacie commerciale, mutualiste, à but non lucratif; pharmacie allopathique, homéopathique; acheter, acquérir, gérer, tenir, vendre une pharmacie; courir à la pharmacie; trouver une pharmacie ouverte; produit vendu en pharmacie; devanture d'une pharmacie; commis, garçon de pharmacie (vieilli).
Au sing., coll. Les officines, l'ensemble de la profession:
2. Une baisse autoritaire du prix des médicaments passe pour avoir provoqué, dans la pharmacie, un ralentissement des fournitures de remèdes aux malades: le motif en étant un changement d'étiquette, qui, par contre, n'a jamais exercé d'influence perturbatrice dans les cas de hausse (octobre 1957). Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p.156.
2. P. anal. [Dans un établissement hospitalier] Local où sont entreposés ou préparés les médicaments destinés aux malades en traitement. La pharmacie de l'hôpital, petit bâtiment ajouté à la maison et pris sur le jardin, avait été transformée en cuisine et en cellier (Hugo, Misér.,t.1, 1862, p.30).
P. méton. Service hospitalier chargé de la gestion, de la préparation et de la distribution des médicaments aux malades en traitement dans l'établissement:
3. Le personnel pharmaceutique destiné à assurer le fonctionnement des pharmacies hospitalières comprend, selon l'importance des hôpitaux: −des pharmaciens à temps complet appelés pharmaciens-résidents; −des pharmaciens à temps partiels appelés pharmaciens-gérants; −des internes en pharmacie. Organ. hospit. France,1957, p.19.
3. Au sing., coll. Les pharmacies, la législation qui les régit, leur fonctionnement. [L'ordonnance n 67-707 du 21 août 1967 porte] modification du livre V du code de la santé publique relatif à la pharmacie (Réforme Séc. soc.,1968, p.43).
C. − P. méton.
1. Vieilli ou littér. Médicament. Pots à pharmacie; enfermer, jeter des ampoules, des fioles de pharmacie; avoir des flacons de pharmacie devant son assiette. Ce n'est guère impunément qu'on (...) emploie [la cantharide] en médecine. Cette pharmacie du moyen âge, dangereuse à l'homme, n'est pas innocente, ce semble, pour les animaux eux-mêmes (Michelet, Insecte,1857, p.184).Ils ont beau s'efforcer d'être canailles avec naturel, se bourrer de drogues, de pharmacies, on croirait que le vice exaspère au lieu de l'apaiser ce vieux sang chrétien qui les démange (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p.969):
4. Assis sur ma couchette, désoeuvré, je sors de mes poches, un à un, les papiers qui s'y trouvent. Des réclames de pharmacies tropicales, de vieilles lettres, du papier blanc orné du petit drapeau tricolore des Messageries Maritimes... Malraux, Conquér.,1928, p.41.
2. Au sing., coll.
a) Médicaments et, p.ext., pansements, articles d'hygiène. Armoire, boîte à, de pharmacie; caisse de pharmacie. Même avec sa réduction de 55 pour cent, la pharmacie coûte cher (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p.1250).Nous avons emporté un peu de pharmacie. Cent grammes d'éther pur, cent grammes d'alcool à 90 et un flacon d'iode (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p.236).Une partie du cours Désir avait été aménagée en hôpital. Dans les couloirs, une édifiante odeur de pharmacie se mêlait à l'odeur d'encaustique (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p.32).
[En formulation attributive] Le sucre est toute la pharmacie du pauvre (Proudhon, Syst. contrad. écon.,t.1, 1846, p.282).
b) Trousse, boîte, armoire renfermant un assortiment de médicaments, de pansements d'usage courant. Pharmacie de voyage; chercher un médicament dans sa pharmacie. Le pharmacien Bézuquet lui confectionna une petite pharmacie portative bourrée de sparadrap, d'arnica, de camphre, de vinaigre des quatre-voleurs (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p.44).De son bras pendant, le sang coulait (...). «Garrotez-vous!» gueula Gardet, envoyant comme un palet la pharmacie de bord vers Mireaux (Malraux, Espoir,1937, p.822):
5. En vain il tenta de desserrer les mâchoires, faisant grincer sur les dents jointes une spatule d'ivoire. La lèvre retroussée saigna. Il alla vers sa pharmacie, ouvrit la porte, tâtonna parmi les flacons, choisit, flaira... Bernanos, Soleil Satan,1926, p.98.
REM. 1.
-pharmacie, élém. de compos.V. phytopharmacie (s.v. phyto-) et aussi:a)
Dermopharmacie, subst. fém.Ensemble des ,,produits cosmétologiques et d'hygiène corporelle fabriqués et contrôlés suivant les usages de la profession pharmaceutique`` (VIeCongrès européen de dermopharmacie, motion du 10 nov. 1984); branche de la pharmacie (supra A 1) qui s'y rapporte (v. dermopharmacologie rem. a s.v. pharmacologie). C'est au Palais des congrès de Strasbourg que se tiendra (...) le VIeCongrès européen de dermopharmacie. Parmi les sujets qui seront traités: la protection solaire artificielle, sénescence cutanée et cosmétologie, influence des savons et lotions nettoyantes sur la peau, action des détergents sur la peau humaine (L'Est Républicain,3 nov. 1984, p.19, col. 1-2).
b)
Parapharmacie, subst. fém.Ensemble des articles vendus en pharmacie à l'exclusion des médicaments et des autres produits spécifiquement du ressort du pharmacien. Autre source de revenus substantiels: la parapharmacie. Lunettes d'aviateur, purées amaigrissantes, pèse-personne en fourrure: les officines tournent au bazar (Le Nouvel Observateur,18 mars 1974ds Gilb. 1980, s.v. para-).La parapharmacie est un service nécessaire et recherché par une nombreuse clientèle, la parapharmacie est l'image la plus «visible» de l'officine (Le Pharmacien de France, Diagnostic 1983 de la Parapharmacie, sondage, p.2).
2.
Pharmaque, subst. masc.,vx. Préparation pharmaceutique; mixture à vertus réputées magiques. Elle prit un peu d'alkermès (...); elle en but une goutte à peine et, amicalement, ils discutèrent sur le goût de ce pharmaque où elle retrouvait un arome de clou de girofle, tempéré par un fleur [v. fleurer étymol.] de cannelle noyé dans de l'eau distillée de rose (Huysmans, Là-bas,t.2, 1891, p.49).Un affreux salmigondis d'oeufs de lézards et de jusquiame, pharmaque horrible qui devait achever d'égarer les esprits du vieux monarque (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p.250).P. métaph. Nous pensons que le mépris serait le pharmaque sûr, l'électuaire vrai pour la santé de l'âme et du corps. Mais il faut entendre le mépris complet, le mépris des autres, le mépris de soi-même, enfin et surtout le mépris du mépris qui rend libre (Bloy, Journal,1902, p.130).
Prononc. et Orth.: [faʀmasi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1314 farmacie «purgation à l'aide d'un remède ou d'une drogue» farmacie espurgant l'umeur agüe (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, § 1579, t.II, p.70); en m. fr. seulement; 2. 1575 «science des remèdes et des médicaments» (Paré, Préface, De l'invention et excellence de la medecine et chirurgie ds OEuvres compl., éd. J.-F. Malgaigne, I, p.23); 1680 pharmacie galénique (Rich.); pharmacie chimique (ibid.); 3. 1680 «profession de pharmacien» faire la pharmacie (ibid., s.v. pharmacien); 4. a) 1732 «lieu où l'on prépare et conserve les médicaments» une Pharmacie ou Apotiquairerie familière (Liger, La Nouvelle maison rustique, t.II, p.385); b) 1761 la pharmacie de l'Hôpital (F. A. Chevrier, Le Colporteur, p.165); 5. a) 1778 «ensemble de médicaments et autres produits pharmaceutiques qu'on emploie pour se soigner» (Rousseau, Rêveries prom., p.110: toute cette pharmacie ne souillait point mes images champêtres, rien n'en était plus éloigné que des tisanes et des emplâtres); b) 1784 «ensemble des moyens qu'on emploie pour se soigner lorsqu'on est malade» (Bern. de St-P., Ét. nature, t.2, p.311); 6. 1781 «assortiment de médicaments que l'on garde chez soi» un coffret de pharmacie (Catalogue de la vente du duc Charles de Lorraine et de Bar ds Havard t.4). Empr. au b. lat. pharmacia «ensemble des médicaments», empl. dans le domaine méd. (v. Forc.), empr. au gr. φ α ρ μ α κ ε ι ́ α «emploi de médicaments», d'où «médicaments», dér. de φ α ρ μ α κ ε υ ́ ε ι ν «donner un médicament», lui-même de φ α ́ ρ μ α κ ο ν «remède, médicament». Fréq. abs. littér.: 315. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 229, b) 650; xxes.: a) 523, b) 480.