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PARVENIR, verbe intrans.
A. − [Le verbe indique un déplacement dans le temps ou dans l'espace] Qqn/qqc. parvient à (ou prép. équivalente) qqc./qqn
1. [Le suj. désigne une pers.] Arriver, venir jusqu'à un point déterminé, souvent grâce à un effort ou malgré des difficultés.
a) [Le compl. désigne un point de l'espace] Synon. accéder à, atteindre.Parvenir à une certaine hauteur, à un point donné, au sommet d'une montagne. Deux voyageurs (...) sont parvenus jusqu'ici en remontant le Mississipi et l'Ohio (Crèvecoeur, Voyage, t.2, 1801, p.206).M. Chanterelle sortit à pied (...). Appuyé sur sa canne, il parvint péniblement à la rue Saint-Honoré (A. France, Contes Tournebroche, 1908, p.138):
1. Avec une sûreté complète de mouvements (...) elle passe entre les meubles sans en heurter un seul, elle glisse, elle parvient à sa coiffeuse. Là elle s'assied. Jouve, Paulina, 1925, p.239.
[Le compl. désigne une pers., considérée du point de vue de sa situation spatiale] Un des Anglais (...) est venu me rendre visite ce matin, dans l'intention d'essayer une nouvelle et dernière tentative pour parvenir à Napoléon (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.276).Davidsen, parvenu auprès de Kate, lui prenait les mains, l'interrogeait (Peyré, Matterhorn, 1939, p.225).
b) [Le compl. désigne un moment, un point dans le temps] Parvenir à un âge avancé, à sa dernière heure, au terme de sa vie; enfant parvenu à sa majorité. Il m'arrivait (...) certains jours, de parvenir au soir ayant remis d'heure en heure le soin de me raser (Duhamel, Confess. min., 1920, p.82).Si tu parviens à la saison des cheveux blancs, ce dont je doute, car je suis de ceux qui croient que tu ne feras pas de vieux os (Maran, Batouala, 1921, p.145):
2. J'ai toujours été assez heureux; et, quoique parvenu au-delà des bornes ordinaires de la vie, je sens que je le suis encore. Crèvecoeur, Voyage, t.2, 1801, p.285.
2. [Le suj. désigne une chose]
a) Se propager à travers l'espace. Lumière, odeur qui parvient (jusqu')à qqn; bruit qui parvient aux oreilles de qqn. Elles étaient surprises du calme désert de cette partie de la ville, où ne parvenait que la palpitation d'un grondement lointain (Zola, Débâcle, 1892, p.608).Je circulai dans le couvent. Un chant me parvint de la chapelle (Billy, Introïbo, 1939, p.98):
3. Dans une salle (théâtre, concert, conférence), l'énergie sonore parvient à l'auditeur par: propagation directe (...); diffraction; réflexion sur les grandes surfaces murales; et diffusion sur toute surface irrégulière... Arts et litt., 1935, p.34-6.
Rare
Empl. abs. Et du dehors, des chants, des cris, des braillements parvenaient jusqu'à des heures très avancées (Verlaine, OEuvres compl., t.4, Prisons, 1893, p.376).
[Constr. impers.] Soudain il sursaute!... Il me parvient une grande clameur! (...) ça s'amplifie, ça se rapproche! (Céline, Mort à crédit, 1936, p.536).
b) Arriver à destination, être remis à un destinataire. Faire parvenir de l'argent, une invitation, une lettre, un message, un ordre, un paquet à qqn. Erich te fera parvenir ce journal avec d'autres papiers. J'y joins une lettre pour Valérie; je n'ose la lui envoyer (Krüdener, Valérie, 1803, p.221).Il (...) jeta un coup d'oeil sur les quelques revues qui venaient de me parvenir (Benoit, Atlant., 1919, p.34).Bientôt, me parvint du ministère l'avis qu'il était question d'un armistice entre les armées belges et allemandes (Joffre, Mém., t.1, 1931, p.246).
c) Arriver jusqu'à. Tout terme de comparaison lui manque [à Goethe], et l'expérience est le seul moyen de faire parvenir les choses à son esprit en les faisant passer par l'analyse expérimentale qu'il fait au moyen de ses sens (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.209).L'état où nous sont parvenues presque toutes les trilogies du théâtre grec (A. France, Vie fleur, 1922, p.506).
[Constr. impers.] Il nous est parvenu Que, nonobstant ce peuple et son droit méconnu, Un homme (...) Veut s'arroger des rois le titre héréditaire (Hugo, Cromw., 1827, p.83).L'hiver avait passé, un triste hiver tiède, sans événements que lointains et voilés et dont il ne me parvenait qu'un écho assourdi (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p.157).
B. − [Le verbe indique une transformation] Qqc./qqn parvient à qqc.
1. [Le suj. désigne une chose] Arriver à un certain état, à un certain degré, à un certain résultat.
a) [Le compl. est un subst.] Fruit parvenu à maturité. Les fruits de cette plante [un fraisier], qui, dans leur sol natal, parviennent quelquefois à la grosseur d'un oeuf de poule, sont beaucoup plus petits sur les pieds que l'on cultive en France (Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.172).La chaleur parvenait à son comble (Céline, Voyage, 1932, p.193).
b) [Le compl. est un verbe à l'inf.] Le chapeau de paille ne pouvait parvenir à enfermer les masses de sa chevelure auburn (Jouve, Scène capit., 1935, p.179).
2. [Le suj. désigne une pers.] Arriver à un certain état, à un résultat espéré.
a) [Le compl. est un subst.] Cet état de pureté sublime où, dès ce monde et à travers toutes les joies, est parvenu Salomon (Villiers de L'I-A., Contes cruels, 1883, p.398).
SYNT. Parvenir à un but, à la connaissance, à ses fins, à la perfection, au pouvoir, à un résultat, au savoir; parvenir au faîte de la fortune, de la gloire, des honneurs.
b) [Le compl. est un verbe à l'inf.] Synon. réussir à.Tout ce qu'on met est saturé de neige fondue. Je ne parviendrai jamais à réchauffer ces éponges (Vercel, Cap. Conan, 1934, p.12).V. cafouillage ex. 1.
SYNT. Parvenir à comprendre, à créer, à découvrir, à démontrer, à déterminer, à expliquer, à faire, à fixer, à obtenir, à réaliser, à résoudre, à retrouver, à saisir, à trouver, à voir; parvenir à se dominer, à s'échapper, à se maintenir.
[P. méton. du suj.] Malgré la contrainte qu'il s'imposait pour être aimable, sa figure vieillotte ne parvenait pas à plaire. Il m'inspirait plutôt à moi une vague pitié (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p.256).
c) Empl. abs., vieilli. Accéder à une condition sociale importante, atteindre la célébrité. Synon. mod. réussir.Il ne tiendra qu'à toi de parvenir et d'avoir un palais à Paris (Balzac, Vendetta, 1830, p.144).Donner précisément ce que l'on attend de vous, c'est une grande habileté, lorsqu'on a pour but de parvenir (Gide, Journal, 1893, p.40).V. coude ex. 7:
4. ... ce seraient les voisins du monde les meilleurs: charitables, humains, secourables à tous, exempts de vices et des passions que produit l'envie de parvenir, comme ils n'ont point de fortune à faire. Courier, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p.84.
Prononc. et Orth.: [paʀvəni:ʀ], (il) parvient [-vjε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Fin du xes. «arriver (en un point déterminé), dans un déplacement» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 17); b) 1342 «se propager à travers l'espace jusqu'à un lieu donné» (Guillaume de Machaut, Dit du lion, 1663 ds OEuvres, éd. E. Hoepffner, t.2, p.217); c) 1740 [en parlant de choses] «arriver à destination» (Ac.); 2. ca 1165 «arriver à (tel résultat qu'on se proposait)» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 17883 ds T.-L.); 1480 parvenir à + inf. «réussir à» (Coquillart, Droits nouveaux, 2230 ds OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.239); 3. 1559 absol. «s'élever à une situation sociale éminente» (Amyot, Périclès, 58 ds Littré). Du lat. pervenire, att. aux sens 1-2, comp. de per prép. et de venire «venir». Fréq. abs. littér.: 6361. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9751, b) 6667; xxes.: a) 6296, b) 11370.