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ORPHELIN, -INE, subst. et adj.
I. − Substantif
A. − Enfant qui a perdu l'un de ses parents ou les deux. Orphelin de père, de père et de mère. Sa femme, jeune orpheline épousée dans l'exil, avait vingt-trois ans (Ponson du Terr.,Rocambole, t.4, 1859, p.278).Il voit arriver de Paris un troupeau de pauvres enfants; cent cinquante petits orphelins de mères, dont les pères sont sous les drapeaux (Gide,Journal, 1914, p.483):
1. ... regardant passer avec admiration la longue file des orphelines (...). Elle [Grâce] enviait leur joli costume noir et ce nom gracieux d'Orpheline qu'elle préférait au sien (...) les orphelines chantaient (...) sans que jamais leurs chants devinssent autre chose qu'un bourdonnement de fièvre. L. de Vilmorin,Sainte, 1934, pp.69-70.
Défendre, protéger... la veuve et l'orphelin. Se mettre au service des malheureux, des opprimés. Le chevalier s'en alloit à travers le monde, secourant la veuve et l'orphelin. −Voilà la charité de Jésus-Christ (Chateaubr.,Génie, t.1, 1803, p.363).
B. − Celui, celle qui a perdu un parent, un être cher. Un recouvrement inespéré permit tout juste à ces orphelins de leur propre enfant de s'installer hors de Paris, dans un très humble pavillon de Parc-La-Vallière et d'y respirer en paix quelques jours (Bloy,Femme pauvre, 1897, p.235).
C. − Arg. Objet (verre de vin, mégot, somme d'argent...) abandonné ou oublié par son propriétaire. À ramasser des orphelins (bouts de cigares)... (M. Guillemot ds G. Moreau, Souv. Pte et Gde Roquette, t.2, 1884, p.118).
II. − Adjectif
A. − Qui a perdu ses parents. À six ans donc, j'étais orphelin, n'ayant pour semelle à mes pieds que le pavé de Paris (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p.121):
2. ... quand je suis rentré en Europe, ma mère était morte. Je n'avais plus de famille, parce que mon père je ne l'ai même jamais connu. −Vous étiez orphelin quoi, dit Pradonet. Queneau,Pierrot, 1942, p.42.
APIC. [En parlant d'une ruche] Qui est sans reine. On trouve parfois dans les ruchées orphelines deux ou trois ouvrières pressées d'un tel désir de maintenir l'espèce, que, malgré leurs ovaires atrophiés, elles s'efforcent de pondre (Maeterl.,Vie abeilles, 1901, p.193).
B. − P. ext. Qui a perdu ou qui est séparé d'un parent, d'un ami; qui est privé de protection, d'affection. Se sentir orphelin. Un baiser ou une lettre, seules consolations de ton mari orphelin et abandonné à ses propres forces (Hugo,Lettres fiancée, 1821, p.52).Mon cher abbé Tardif de Moidrey qui me conduisit à la Salette en 1879 pour y mourir trois semaines plus tard, en me laissant orphelin (Bloy,Journal, 1906, p.315):
3. Ainsi me voilà seul, orphelin dans ce monde! Ma mère avec ma soeur est errante sur l'onde; Elles vont, au hasard des vents et de la mer, D'un parent inconnu chercher le pain amer, Et sur un continent peuplé de solitudes, Changer de ciel, d'amis, de coeur et d'habitudes! Lamart.,Jocelyn, 1836, p.601.
Au fig. Être orphelin de qqc. Être privé d'une chose jugée essentielle ou qui tient à coeur. On vit bien sevré de tout ce qu'on convoite, orphelin de tout ce qu'on a aimé, veuf de tout ce qu'on rêve (Flaub.,Corresp., 1847, p.20).Une âme orpheline de poésie et qui ne veut pas être consolée (Sainte-Beuve,Poisons, 1869, p.9).
REM.
Orphelinisme, subst. masc.État d'orphelin. Encore un de mes pierrots mort; Mort d'un chronique orphelinisme (Laforgue,Imit. Lune, 1886, p.243).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀfəlε ̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 orphelin (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 67). Par dissimilation de orfenin «id.» 1remoitié xiies. (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXVII, 5), dimin. de orfene «id.» att. postérieurement 1225-30 (Bueve de Hantone, éd. A. Stimming, III, 16274), du lat. eccl. orphanus «id.» (fin ives. ds Blaise Lat. chrét.) lui-même empr. au gr. ο ρ φ α ν ο ́ ς «privé de père ou de mère» et p. ext. «privé de», et qui a éliminé le lat. class. orbus, orbe1*, v. aussi Ern.-Meillet. Fréq. abs. littér.: 932. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1649, b) 1667; xxes.: a) 1251, b) 910.
DÉR.
Orphelinage, subst. masc.a) État d'orphelin. Christian a déjà passé la moitié de sa vie dans l'orphelinage (Chateaubr.,Mém., t.3, 1848, p.551).b) Apic. Fait de priver une ruche de sa reine; état qui en résulte. On peut, en pratiquant l'orphelinage de la ruche, c'est-à-dire en supprimant la reine, augmenter considérablement la formation de gelée royale (Ch. Bourgeois, Chimie de la beauté, 1960, p.33 ds Rob. Suppl. 1970). [ɔ ʀfəlina:ʒ]. 1reattest. 1543 (Selve, tr. Plutarque, Coriolan, 79 rods Hug.); de orphelin, suff. -age*.