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OPTIMISME, subst. masc.
Anton. pessimisme.
A. − PHILOS. Doctrine qui soutient que Dieu étant parfait, tout est nécessairement pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (optimisme absolu), et plus généralement que, dans le monde, le bien l'emporte sur le mal, ou que le mal n'y a de sens qu'en fonction du bien (optimisme relatif). L'optimisme des stoïciens, de Spinoza; l'optimisme absolu de Leibniz; l'optimisme relatif de Fénelon; partisans de l'optimisme. Leibnitz, après avoir annoncé, au commencement du siècle dernier, la révolution qui en menaçoit la fin, dit: «Tout, à la fin, doit tourner pour le mieux» (...). Voltaire a ridiculisé cet optimisme qu'il n'a pas compris, parce qu'il a appliqué à l'homme ce qu'il ne faut entendre que de la société (Bonald,Législ. primit.,t.1, 1802, p.328).[Le] principe familier de l'optimisme: (...) l'ordre du monde ne peut être connu et jugé comme tel que dans le tout; (...) les maux particuliers sont des conséquences nécessaires d'une loi générale qui est le bien même (Renouvier,Essais crit. gén.,3eessai, 1864, p.189).
Optimisme chrétien:
1. OEuvre d'un Dieu bon, le monde ne saurait s'expliquer comme le résultat d'une erreur initiale, d'une chute, d'une ignorance ou d'une défection quelconques. Bien plus, Irénée comprend et dit très clairement que l'optimisme chrétien est une suite nécessaire de l'idée chrétienne de création. Un Dieu bon (...) ne souffre aucune cause intermédiaire et par conséquent inférieure entre lui et son oeuvre. Comme il en est le seul auteur, il en assume la pleine responsabilité. Et il le peut, car elle est bonne... Gilson,Espr. philos. médiév.,1931, p.113.
B. − [À propos d'une pers.]
1. Disposition d'esprit qui consiste à voir le bon côté des choses, à trouver que tout est pour le mieux, à ne pas s'inquiéter des embarras présents et à bien augurer de l'avenir. Synon. contentement, satisfaction.Optimisme béat, stupide; tempérament porté à l'optimisme. Il n'avait rien du découragement et de la morosité de l'âge avancé. (...) Il ne voyait que le côté favorable des choses et des caractères. (...) Optimisme vivant, sa philosophie (...) était celle du dix-huitième siècle, tempérée par un grand sentiment de la Providence (Lamart.,Nouv. confid.,1851, p.103).J'ai vécu dans l'optimisme. (...) Cet état d'intuition joyeuse, de confiance active, qui m'a perpétuellement soulevé et soutenu (Martin du G.,Thib.,Épil., 1940, p.965):
2. Chez l'individu vraiment supérieur, cet optimisme est calme, mesuré, comme une sorte de puissance de fond, de confiance en la bonté et en l'ordre de ce qui est, qui n'exclut ni la sensibilité du coeur ni le sens dramatique de la vie. L'optimisme bon-garçon de l'émotif-actif-primaire (...) est déjà de moindre qualité. Mounier,Traité caract.,1946, p.269.
2. [Dans une circonstance partic.] Confiance dans l'issue, le dénouement favorable d'une situation inquiétante, embarrassante. Synon. espoir.Inspirer l'optimisme; porter à l'optimisme; attendre avec optimisme qqc.; partager l'optimisme de qqn. Pendant les semaines de vacances le succès du concours général avait allumé en lui un feu de paille d'optimisme (Malègue,Augustin,t.1, 1933, p.107).Tout ce qu'un gaillard comme Sénac pouvait rêver dans ses moments d'optimisme (Duhamel,Maîtres,1937, p.103).V. collapsus ex. de Hugo.
Prononc. et Orth.: [ɔptimism̭]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1737 «doctrine philosophique qui soutient que tout ce qui existe est le mieux possible» (Memoires de Trévoux, p.207 [à propos des Essais de Théodicée de Leibnitz]); 2. 1788 «disposition à prendre les choses du bon côté» (Collin d'Harleville, L'Optimiste, II, 7 ds Littré). Dér. sav. de l'adj. lat. optimus «le meilleur» (superl. de bonus «bon»); suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 440. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 79, b) 182; xxes.: a) 699, b) 1284.