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OCRE, subst. fém. et adj.
A. − Substance colorante naturelle, d'un jaune plus ou moins accentué, constituée par de l'argile et des oxydes de fer hydraté (ocre jaune), anhydre (ocre rouge/sanguine), parfois mélangés d'oxyde de manganèse (ocre brune), qu'on emploie notamment en peinture et dans l'industrie des colorants. Broyer de l'ocre. J'avoue que la ruelle que nous suivions n'était pas très engageante. Il y habitait des carriers d'ocre et la poussière rouge qu'ils charriaient dans les semelles de leurs souliers ensanglantait les suintements d'éviers (Giono,Roi sans divertiss.,1947, p.157).
P. méton. Couleur, peinture préparée avec ce pigment. Figures rougies à l'ocre; un badigeon d'ocre jaune; barbouiller d'ocre et de chaux; un tube d'ocre; ocre violette. Il y avait là une pointe d'ocre et un soupçon de kermès, avec quelque chose de plus vif et pourtant d'un peu mat. Alors, c'était peut-être le cinabre? (Duhamel,Passion J. Pasquier,1945, p.7):
1. ... nous nous trouvons soudain dans un cul-de-sac jaune qu'une grosse lanterne éclaire d'un feu brutal. Couleur de sang, couleur de peste, les hauts murs de la fosse où nous sommes sont badigeonnés d'une ocre si rouge qu'ils paraissent dégager eux-mêmes la lumière. Claudel,Connaiss. Est,1907, p.31.
L'ocre de ru ou de rue. ,,Produit que l'on trouve dans les ruisseaux formés par les eaux de lavage des minerais de fer aux environs des mines de fer`` (Coffignier, Coul. et peint., 1924, p.511).
B. − P. ext. Couleur d'un brun plus ou moins clair tirant sur le jaune ou sur le rouge. Une boiserie, de la couleur de l'enseigne, d'un vert bouteille que le temps avait nuancé d'ocre et de bitume, ménageait, à droite et à gauche, deux vitrines profondes, noires, poussiéreuses (Zola,Bonh. dames,1883, p.393).Les joncs qui l'embrassaient [l'étang], quelques plaisses encore défeuillées enlevaient leurs teintes chaudes, ocres vermeils, rousseurs ardentes, sur le bleu soutenu d'une pineraie qui fermait l'horizon (Genevoix,Raboliot,1925, p.287):
2. Sa tête [de MmeBirotteau] maigre et creusée, d'un ton sévère, où l'ocre et le bistre étaient harmonieusement fondus, offrait une frappante analogie avec celle que les peintres donnent au temps... Balzac,C. Birotteau,1837, p.123.
En emploi adj. invar. Couleur, peinture ocre; dentelle ocre; affiche ocre. Il lève les yeux; son regard longe le pan de pierre ocre et se perd dans la profondeur bleue: (...) un ciel qui fait le tour du monde (Martin du G.,J. Barois,1913, p.532).
En compos. Il se mouchait, toussait (...) sans témoin, au coin du wagon brun-ocre (Malègue,Augustin,t.1, 1933, p.373).
En appos. Synon. ocré.La salle d'honneur de la maison de don Alvaro Dabo. Murs entièrement nus, de teinte gris ocre, plutôt foncée (Montherl.,Maître Sant.,1947, i, p.597).
Rem. La docum. atteste de nombreux emplois de l'adj. au plur. Pour représenter les pécheurs tordus dans les volutes des flammes, un artiste ancien de la cruelle inquisition avait usé d'atroces tons violâtres, ocres, sanguinolents, glaireux, pourris et blafards (Adam, Enf. Aust., 1902, p.328). Dans cette immensité du ciel des fonds de vert noir et des terres ocres préparées pour la vigne (Barrès, Cahiers, t.3, 1904, p.293). Entre les murs bleus, ocres et violets des maisons mauresques, Rambert parlait, très agité (Camus, Peste, 1947, p.1285).
Prononc. et Orth.: [ɔkʀ ̭]. Ac. 1694 : ocre; 1718, 1740: ochre; dep. 1762: ocre. Étymol. et Hist. 1. 1307-09 «colorant minéral naturel» (Mahaut, Comtesse d'Artois, éd. J.-M. Richard, p.346); 2. 1859 adj. «qui a la couleur de l'ocre» (Ponson du Terr., Rocambole, t.5, p.31). Empr. au lat. ochra «sorte de terre jaune», empr. au gr. ω χ ρ α «id.», substantivation au fém. de l'adj. ω ̓ χ ρ ο ́ ς «d'un jaune pâle». Fréq. abs. littér.: 151.
DÉR.
Ocrer, verbe trans.a) Passer à l'ocre; colorer en ocre. (Dict. xxes.). b) [Le suj. désigne un inanimé] Donner des reflets d'ocre à quelque chose. Une calligraphie de primaire et une encre ocrée par le temps (Malègue,Augustin,t.2, 1933, p.280).Des tabatières dont le serti ocrait le portrait du régent (Arts et litt.,1935, p.84-15). [ɔkʀe]. 1resattest. 1933 ocrée (Malègue, loc. cit.), 1935 ocrer (Arts et litt., loc. cit.); de ocre*, dés. -er. L'angl. to ochre, ocher de même sens est att. comme part. passé dep. 1608 ds NED: ohered.
BBG.Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t.20, p.304. _ Sain. Sources t.1 1972 [1925] p.265.