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NOURRICE, subst. fém.
I. − Femme qui nourrit un enfant.
A. − Femme qui nourrit un enfant de son lait. Être bonne nourrice; placer un enfant en nourrice; être en nourrice; nourrice au sein. Combien j'ai eu de peine à y déterminer mon Adèle, qui se faisait une si grande joie des fatigues de l'allaitement. (...) elle a donc sacrifié courageusement à l'intérêt de son fils son droit de mère, et nous avons mis l'enfant en nourrice (Hugo, Corresp., 1823, p.373).Ne dites pas Cet enfant a fait quatre nourrices. Dites Cet enfant a têté de quatre laits (Pomier, Loc. vicieuses Hte-Loire, 1835, p.87).L'enfant ne suffisait pas à remplir sa vie. Elle n'avait pu l'allaiter; le petit dépérissait. Il avait fallu prendre une nourrice (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p.1208):
. ... l'enfant a déjà des goûts, des penchans, des désirs; il emploie tous ses faibles moyens pour les manifester et les satisfaire. Il cherche le sein de sa nourrice; il le presse de ses mains débiles, pour en exprimer le fluide nourricier... Cabanis, Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.103.
Vx. Nourrice sur lieu(x). Femme qui nourrit l'enfant d'une autre à domicile. Elle emporte presque toujours avec elle un nourrisson (...) l'enfant de quelque ménage qui n'est pas assez riche pour payer une nourrice sur lieux (Zola, Fécondité, 1899, p.134).
Mois de nourrice. Mois pendant lesquels un enfant se trouve en nourrice. P. méton. Montant de la rétribution. J'avais une petite fille... Je ne sais plus... J'ai oublié de payer les mois de nourrice, et on me l'a prise (Zola, M. Férat, 1868, p.213).
P. plaisant. Vingt-six ans?... Sans compter les mois de nourrice, sans doute?... Vous paraissez bien plus vieille... Ce n'est pas la peine de me tromper (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.295).
En nourrice. Dans son plus jeune âge. On a senti d'abord combien cette éducation (...) fait contraste avec ce que nous savons de Montaigne, qui apprend le latin en nourrice (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.2, 1842, p.456).
Loc. verb.
Changer un enfant en nourrice. Substituer à un enfant qui est en nourrice un autre enfant. Mais tu es fou? On m'a changé mon enfant en nourrice (Balzac, Illus. perdues, 1837, p.128).
Battre sa nourrice, mordre le sein de sa nourrice. Montrer de l'ingratitude à celle qui vous nourrit, vous a nourri et à qui l'on doit beaucoup. (Dict. xixeet xxes.).
Avoir des seins, un embonpoint de nourrice. Cette fille, douée d'un embonpoint de nourrice, semblait près de faire éclater la cotonnade dont elle entourait son corsage (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.418).
P. métaph. Ce qui élève, ce qui forme. La Révolution, qui était la nourrice de Napoléon, ne tarda pas à lui apparaître comme une ennemie (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.647).L'astrologie fut la nourrice de l'astronomie (Alain, Propos, 1922, p.376).
B. −
1. Femme qui, moyennant salaire, assure l'entretien et la garde d'un enfant. Nourrice sèche, agréée; mettre en nourrice. On n'abandonne guère un gosse de deux ans. On le met à la crèche; on lui donne une nourrice provisoire et on le met en observation (Barrès, Cahiers, t.9, 1911, p.183).Les conférences des nurses et des nourrices sur les pelouses de la Muette autour des voitures d'enfant en cercle comme des chariots de nomades (Nizan, Conspir., 1938, p.14).
Épingle* à nourrice.
Femme qui a été la nourrice de quelqu'un. (Dict. xixeet xxes.). Respecter sa vieille nourrice.
THÉÂTRE. (Dans le théâtre antique et classique) Personnage qui joue un rôle de nourrice et de confidente. Ce ne sont point des tragédies romantiques; l'ombre infernale qui débute par un monologue, la nourrice qui sert de confidente (...), le disent suffisamment (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p.248).
2. P. anal. Femelle qui allaite ses petits. (Dict. xixeet xxes.).
ZOOL. ,,Ouvrières des fourmis ou des abeilles qui soignent les oeufs, les larves et les nymphes`` (Séguy 1967).
II.
A. − TECHNOL. Réservoir muni de raccords, qui se trouve à l'intersection de plusieurs conduites. (Dict. xxes.).
B. − AUTOMOB. Réservoir portable. Nourrice d'essence. P. anal. Bidon. Une nourrice de vingt litres d'eau.
Prononc. et Orth.: [nuʀis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1140 «femme qui allaite un enfant» nurrice (Geffrei Gaimar, L'Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 624); 1283 metre enfant a nourice (Philippe de Beaumanoir, Coutume de Beauvaisis, 63, 1813, éd. Am. Salmon, II, 418); 1485 mére nourrisse (Mistère Viel Testament, XXVII, 22954, III, 251 ds IGLF); 1675, 27 nov. enfant changé en nourrice «enfant auquel on a substitué un autre enfant pendant qu'il était en nourrice» (Mmede Sévigné, Lettres, éd. La Pléiade, II, 173); 1689 loc. fig. battre sa nourrice (La Bruyère, Les Ouvrages de l'Esprit, éd. G.Servois, t.2, p.29); 1876, 12 janv. nourrice sèche (Journal Officiel, p.335, 1recol. ds Littré Suppl.); b) 1578 «femme qui a été la nourrice de quelqu'un» (J. Grévin, César, p.31 ds IGLF); 1762 «rôle de nourrice au théâtre» (J.-J. Rousseau, Emile ou De L'Education); 2. p. métaph. 1485 «ce qui nourrit» (Mistère Viel Testament, IV, 2123, I, 83 ds IGLF: Vostre enseignement est propice Pour oster le danger d'envye Qui de tous pechez est nourrisse); 3. 1558 «en parlant des animaux, femelle qui allaite ses petits» (Du Bellay, Les Regrets, 9, 3, éd. J. Joliffre, p.66); 4. 1845 apic. (Besch.). II. Technol. 1. 1765 «pompe aspirante dans une construction hydraulique» (Encyclop. t.8, p.361a); 2. 1868 «dans les marais salants, bassin où l'on conserve l'eau de mer» (Enquête sur les sels, t.I, p.510 ds Littré Add. 1872); 3. 1903 «cylindre muni d'un certain nombre de raccords et placé là où une conduite d'eau bifurque en plusieurs directions» (Nouv. Lar. ill.); 4. 1941 «bidon» (Morand, L'Homme pressé, I, II ds Rob.). Du lat. tardif nutricia, fém. de nutricius «qui nourrit, élève», dér. de nutrix «nourrice». Fréq. abs. littér.: 1161. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1549, b) 2738; xxes.: a) 1809, b) 1059. Bbg. Meyer-Lübke (W.). Wortgeschichtliches. Z. fr. Spr. Lit. 1917, t.44, p.106.