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MUTISME, subst. masc.
A. − [En parlant d'un être humain]
1. MÉD., PSYCHOL.
a) État pathologique d'un sujet qui, ne présentant aucune lésion des organes de la phonation ni des centres nerveux du langage, ne fait pas usage de la parole. Mutisme des schizophrènes, des simulateurs; mutisme hystérique; mutisme passager des timides. Avant cela il n'était venu à la pensée de personne que la fille (...) fût folle. Extérieurement elle était comme tout le monde, sauf son mutisme presque absolu (Renan, Souv. enf., 1883, p.50):
1. La réaction de mutisme est une des plus anciennes réactions de défense de l'organisme vivant (...). Un simple silence peut couvrir des effondrements profonds dont la gravité se révélera un jour. Qu'il suffise d'évoquer ici les ravages sournois de la schizoïdie. Mounier, Traité caract., 1946, p.480.
b) Synon. de mutité.Le mutisme est ordinairement une suite de la surdité de naissance (Ac.1835-1935).
2. P. ext. Attitude d'une personne qui est habituellement silencieuse ou qui, dans des circonstances particulières, s'abstient volontairement de parler. Visiblement intéressé par notre conversation, il s'efforce d'abord de conserver la correction et le mutisme britanniques (Michelet, Chemins Europe, 1874, p.6).Les visages [de MmeArchambaud et de Maria] étaient durs, les gestes nerveux. Le mutisme des deux cuisinières semblait ne présager rien de bon (Aymé, Uranus, 1948, p.19):
2. ... si Pétain, au cours des audiences de la Haute Cour, a opposé un mutisme systématique aux questions qui lui étaient adressées, il n'en a pas moins fait soutenir que sa politique avait eu pour but de «maintenir» la France en attendant notre libération... Procès Pétain, 1945, p.1122.
SYNT. Mutisme dédaigneux, hostile, obstiné; opposer un mutisme (+ adj.) à qqn; s'enfermer, se retrancher dans son mutisme; sortir de son mutisme.
Fait de ne pas donner de ses nouvelles:
3. Croisset, nuit de mardi 12 novembre 1878. Mon bon, Je commence à la trouver mauvoise! Pourquoi pas de nouvelles? Que signifie votre mutisme? (...) Quand viendrez-vous, nom de dieu? Flaub., Corresp., 1878, p.132.
P. anal. [En parlant d'un animal] Cet Américain (...) qui, à force de vivre avec les poissons, semblait en avoir emprunté le mutisme (Toulet, Demois. La Mortagne, 1920, p.69).
3. Situation d'une personne, ou d'un ensemble de personnes qui, volontairement, ne s'expriment pas ou que l'on empêche de s'exprimer. Réduire la presse au mutisme. L'empire avait frappé la France de mutisme; la liberté restaurée la toucha et lui rendit la parole (Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.14):
4. [L'opinion publique] interprète certaines réticences de l'état-major dans le sens que vous aviez prévu: et le tour est joué. Aujourd'hui, on a été jusqu'à faire courir le bruit que l'Allemagne, au dernier moment, aurait imposé ce mutisme héroïque à nos officiers! Martin du G., J. Barois, 1913, p.416.
B. − P. anal. [En parlant d'inanimés]
1. Littér. Caractère de ce qui est silencieux (v. muet II A 1). Lorsque nous faisions halte, nous étions saisis par ce mutisme effrayant des espaces infinis qu'a ressenti Pascal (Jammes, Nuits qui me chantent, 1928, p.115).
2. Au fig. Caractère de ce qui ne fournit aucun éclaircissement concernant une matière, une question particulière (v. muet II B 2):
5. ... le mutisme des textes, à cet égard, est certainement la conséquence de la difficulté de donner au code des préséances un rang individuel à un fonctionnaire qui peut, comme nous le verrons à ses attributions, cumuler tant de fonctions diverses, propres ou déléguées... Baradat, Organ. préfect., 1907, p.167.
Prononc. et Orth.: [mytism̭]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1741 «état d'une personne muette» ([P.-F. Guyot Desfontaines], Observations sur les écrits mod., 26, 117 ds DG); 2. 1801 «attitude d'une personne qui ne parle pas, qui s'impose le silence» (Mercier Néol.); 3. 1883 méd., psychol. (Renan, loc. cit.). Dér. sav. du lat. mutus «muet»; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 257. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 129, b) 412; xxes.: a) 452, b) 489.