| MUCILAGE, subst. masc. A.− Substance particulièrement répandue dans les racines de guimauve et les graines de lin, les lichens et les algues, qui se gonfle au contact de l'eau sans s'y dissoudre mais en formant une matière visqueuse, comparable à la gomme, et dont les propriétés épaississantes la font utiliser en médecine. Dans le cas de diarrhée persistante, on prescrit le camphre, le tannin, l'opium..., associés aux solutions gommeuses ou aux mucilages (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 426).Le merle ou la draine, en nettoyant leur bec gluant ont injecté des pépins dans les meurtrissures et petites plaies de l'arbre, le mucilage les y a collées (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 311). B.− Liquide visqueux formé par la dissolution d'une gomme d'origine végétale dans l'eau et entrant dans la confection de différents produits épaississants ou adhésifs. Mucilage de gomme adragant (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog.,t. 2, 1821, p. 493).Quand la plasticité manque à une pâte [céramique] (...) on lui en donne une factice (...) par l'introduction d'un mucilage dans cette pâte (Brongniart, Arts céram.,t. 1, 1844, p. 251).Lorsque je vais au loin prendre une épreuve, je trempe la feuille de doublure dans un mucilage épais de gomme arabique; je conserve ainsi plus longtemps l'humidité et l'adhérence (Le Gray, Phot. sur papier et verre,1850, p. 9). − P. anal. Il a ses recettes pour les gluaux. Celle-ci est précieuse : au moyen d'écorces de houx fraîches et de gomme de cerisier, on forme un mucilage qui, après une longue réduction à feu doux, donne une poix invraisemblablement collante (La Varende, Centaure de Dieu,1938, p. 232). C.− Matière visqueuse d'origine animale. Beaucoup d'entre eux [les leucocytes] se trouvent immobilisés, capturés à la surface de la muqueuse, dans les replis des cornets, par l'espèce de mucilage sécrété par les glandes à mucus (Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p. 122): ... ils suçaient le mucilage de ces parties, comme nous avalons une huître. Le plus grand nombre de leurs poissons n'arrivaient à l'habitation que dépouillés, excepté lorsque la pêche avait été très-abondante; alors les femmes cherchaient avec la même avidité les poissons entiers, et en dévoraient, d'une manière aussi dégoûtante, les parties mucilagineuses qui leur paraissaient le mets le plus exquis.
Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 64. Prononc. et Orth. : [mysila:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1314 musillage « substance visqueuse que contiennent certains végétaux » (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, § 1418); 2. 1690 pharm. « solution d'une gomme dans l'eau » (Fur.). Empr. au b. lat. mucilago « substance visqueuse » (v. TLL). Fréq. abs. littér. : 19. |