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MORSURE, subst. fém.
A. − Action de mordre (v. ce mot I A 2 a); p. méton., marque, plaie qui en résulte. Morsure de rat, de serpent. On a proposé beaucoup de remèdes contre la morsure de la vipère (Geoffroy,Méd. prat.,1800, p.515).Si le traitement préventif n'a jamais amené de résultats fâcheux (...) peut-on dire qu'il a été réellement efficace pour prévenir la rage après morsure? (Pasteurds Travaux,1886, p.408).
En partic. [Correspond. à mordre I A 2 c] Blessure, piqûre. Petites taches rouges semblables à des morsures de puces, pareilles à celles de la rougeole (Geoffroy,Méd. prat.,1800p.60).
B. − P. anal.
1. [Correspond à mordre I B 2 et II B 1] Action d'entamer en coupant:
1. La grande scie vrombissait et mordait dans le bois frais de la douelle qu'Esposito poussait lentement devant lui. À l'endroit de la morsure, une sciure mouillée jaillissait et recouvrait d'une sorte de chapelure de pain les grosses mains poilues, fermement serrées sur le bois, de chaque côté de la lame rugissante. Camus,Exil et Roy.,1957, p.1604.
2. [En parlant de l'action de phénomènes physiques sur des personnes]
a) [Correspond à mordre I B 3 b] Vive attaque (provenant d'un élément naturel) ressentie à la surface de la peau, sur le corps. Morsure du froid, du feu, de l'hiver, du soleil, du grand air. Comme il a dû pâtir là-bas dans la neige! songe-t-elle, sentant encore sur son visage la morsure rapide de l'air glacé (Hémon,M. Chapdelaine,1916, p.148).Il restait là, tordu, palpitant, offrant son visage à la morsure du vent, de la fumée, des escarbilles (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.686).
b) Empreinte, marque laissée par le temps, l'âge. Les morsures de l'âge. V. amoureux ex. 116.
c) [En parlant d'une douleur] De l'argent? Pourquoi faire? (...) pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte? (Maupass.,Bel-Ami,1885, p.139).Moser (...) blême d'une crise de foie, dont la morsure l'avait empêché de fermer l'œil, la nuit précédente (Zola,Argent,1891, p.348).D'un geste, l'interne lui désigna le tabouret (...) Wilfred sentit la petite morsure de l'aiguille et ne broncha pas, mais quand il vit l'éprouvette pleine d'un sang vermeil (...) il s'évanouit (Green,Chaque homme,1960, p.249).
3. GRAV., IMPR., LITHOGR. [Correspond à mordre I B 3 c] Attaque d'un matériau servant de support d'impression, afin de réduire en hauteur certaines parties et de créer ainsi des zones d'encrage différentes; attaque de la pierre ou des métaux dans les procédés lithographiques avec une solution acidulée (d'apr. Bég. Estampe 1977). [Balzac] me fait quelquefois penser à ces aquafortistes qui ne sont jamais contents de la morsure et qui transforment en ravines les écorchures principales de la planche (Baudel.,Art romant.,Th. Gautier, 1859, p.473).La gravure à l'eau-forte est un dessin fixé sur le métal par la morsure d'un acide (M. Lalanne,Grav. eau forte,1866, p.5).La plaque est prête pour la morsure au perchlorure de fer (Civilis. écr.,1939, p.10-4).
C. − Au fig. [Correspond à mordre I C 1 et 2] Action de ce qui tourmente, de ce qui ronge, de ce qui attaque. Morsure de curiosité; morsure du polémiste; éprouver une morsure au coeur. La morsure d'une jalousie sans objet (Camus,Peste,1947, p.1365):
2. Une faute non commise ne peut-elle pas provoquer dans le caractère d'un homme autant de déformations et faire dans sa vie intérieure autant de ravages, qu'un crime réel? Rien n'y manque: pas même les morsures du remords. Martin du G.,Thib.,Mort père, 1929, p.1339.
Prononc. et Orth.: [mɔ ʀsy:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 «action de mordre» (Fet des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 604, 34); 2. 1736 «action d'une substance corrosive» (Ch. Rollin, Hist. anc. des Égyptiens, des Carthaginois, des Assyriens ds Œuvres, t.10, p.402: morsures du sel et du vinaigre); 3. 1814 morsure des gelées (Bern. de St-P., Harm. nat., p.50). Dér. de mors*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér.: 342. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 308, b) 650; xxes.: a) 565, b) 502.