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MORPHINE, subst. fém.
A. − CHIM. Morphine(-base). Alcaloïde principal de l'opium ayant des propriétés analgésiques et hypnotiques. Acétate, chlorhydrate de morphine. L'action physiologique de l'opium réside en grande partie dans la morphine qu'il renferme (Berthelot,Synthèse chim., 1876, p.116).On chauffe au bain marie, à 85o, pendant 6 heures, un mélange de morphine-base et d'anhydride acétique pour obtenir de l'héroïne impure en solution (C. Lamour, M.-R. Lamberti, Les Grandes manoeuvres de l'opium, Paris, éd. du Seuil, 1972, p.27).La morphine est utilisée sous forme de sels solubles dans l'eau (chlorydrate et sulfate) (Touit.-Perl.1976).
B. − P. méton., usuel. Sel de morphine utilisé comme médicament et comme stupéfiant. Injection de morphine; sirop de morphine; donner, prendre de la morphine. Ce sont des souffrances qui nécessitent des piqûres de morphine, et les piqûres de morphine amènent chez lui des vomissements (Goncourt,Journal, 1888, p.801).Le docteur B... voulut le guérir en substituant à la morphine des piqûres de cocaïne. Elles lui donnèrent d'étranges hallucinations (Barrès,Cahiers, t.7, 1909, p.317).V. aussi codéine ex. de Goncourt, chloroforme ex. de Huysmans.
P. métaph. Dans la religion même, il [Rivière] ne veut voir qu'une espèce de morphine, et il paraît tout déconcerté parce que je lui ai dit au contraire que c'était la santé suprême (Claudel,Corresp.[avec Gide], 1910, p.118):
. Comme tous mes confrères, communistes compris, j'écris pour une bourgeoisie condamnée, je contribue de mon mieux à lui fournir sa dose de morphine quotidienne, à lui éviter les affres de l'agonie. Aymé,Confort, 1949, p.199.
Prononc. et Orth.: [mɔ ʀfin]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1817 (Journal de pharm. t.3, p.280). Dér. de Morphée, lat. Morpheus, gr. Μ ο ρ φ ε υ ́ ς «dieu du sommeil et des songes», proprement «celui qui reproduit les formes», de μ ο ρ φ η ́ «forme», cet alcaloïde de l'opium ayant des propriétés soporifiques; suff. -ine*. Fréq abs. littér.: 204. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 29, b) 47; xxes.: a) 728, b) 378.
DÉR. 1.
Morphinique, adj.De la morphine, qui concerne la morphine. Dérivés morphiniques (Touit.-Perl. 1976). En 1907, j'ai publié, sur la morphine, un roman, La Lutte (...) que Jennings, notamment, a cité dans la dernière édition de son fameux ouvrage sur la manie morphinique (L. Daudet,Homme et poison, 1925, p.6). [mɔ ʀfinik]. 1reattest. 1891 (E. Bonnejoy, Le Végétarisme, Avant-propos, 2-3 ds Quem. DDL t.18); de morphine, suff. -ique*.
2.
Morphinisme, subst. masc.Ensemble des troubles causés par l'usage prolongé de la morphine. Ces affirmations, si étranges dans la bouche d'un savant de cette discipline (...) n'étaient sans doute qu'un nouvel effet du morphinisme (Bourget,Sens mort, 1915, p.94).L'apparition des accidents du morphinisme est généralement lente, mais l'âge ou la tolérance particulière du sujet peuvent en hâter la venue (Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.). [mɔ ʀfinism̭]. 1reattest. av. 1877 (Thèse du docteur Calvet ds Littré Suppl.); de morphine, suff. -isme*.