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MORPHÈME, subst. masc.
A. − LING. STRUCT.
1. Signe minimal de nature grammaticale.
a) Vieilli. [P. oppos. à sémantème] Partie de mot ou de syntagme qui indique la fonction et l'appartenance à une classe paradigmatique de ce mot ou de ce syntagme. Morphèmes liés (affixes, désinences); morphèmes non liés (articles, prépositions, conjonctions) (d'apr. Lang.1973).Ces unités constitutives (...) qui interviennent normalement dans la structure de la langue, à savoir les phonèmes, les morphèmes et les sémantèmes (Lévy-Strauss,Anthropol. struct., 1958, p.232).
b) [Dans la terminologie de Martinet; p. oppos. à lexème] Monème grammatical. Parmi les lexèmes, les langues peuvent distinguer, selon les combinaisons des morphèmes qui s'y attachent, une série dite nominale et une série dite verbale (Pottierds Langage, 1968, p.306).Ainsi travaillons se compose d'un lexème (travail-) et d'un morphème (-ons) (D.D.L.1976):
1. ... à partir d'un nombre très réduit de lexèmes et de morphèmes, on peut construire un univers de formes, aussi variées et complexes que l'on veut, mais sous lequel il est toujours loisible de retrouver la règle qui a présidé à sa formation. Coyaud,Introd. ét. lang. docum., 1966, p.84.
c) [P. oppos. à morphe] V. ce mot ex. de Ling. 1972.
2. [P. oppos. à phonème] Unité minimale de signification. Morphème lexical, grammatical; classe de morphèmes. Un morphème peut être défini comme une séquence de phonèmes, un mot une séquence de morphèmes, une phrase une séquence de mots, et un discours une séquence de phrases (Lang.1973, p.502):
2. Les signes linguistiques assument des fonctions qui consistent (...) dans l'expression de notions (idées de choses ou d'êtres ou de procès et catégories grammaticales) au moyen de morphèmes (unités lexicales ou sémantiques et marques grammaticales ou morphèmes au sens restreint). Perrot,Ling., 1953, p.113.
B. − GRAMM. GÉNÉRATIVE. [P. oppos. à formant (v. ce mot III B 3)] ,,Élément de la structure profonde`` (Ling. 1972).
Prononc.: [mɔ ʀfεm]. Étymol. et Hist. I. 1921 «élément de formation apportant l'aspect grammatical à un élément de signification» (Vendryes, Langage, p.86). II. 1952 «plus petite unité de signification d'un énoncé» (Cantineau ds Cahiers Ferdinand de Saussure, no10, p.12). Formé sur le gr. μ ο ρ φ η ́ «forme» d'apr. phonème*. Au sens II, empr. à l'anglo-amér. morpheme, terme att. en angl. comme terme de ling. dep. 1896 et dont l'usage s'est répandu à la suite de son emploi par le linguiste amér. L. Bloomfield (Language, 1926, II, 155 ds NED Suppl.2).
DÉR.
Morphématique, adj.Qui est de la nature du morphème; qui est composé de morphèmes. À la différence du chinois, le sumérien était constitué non seulement par des signes lexicaux, mais aussi par des signes morphématiques indicateurs de fonctions ou de relations grammaticales (Alarcos Llorachds Langage, 1968, p.532).Quant à la théorie générative, où le composant phonologique a pour rôle essentiel de transformer les suites morphématiques engendrées par la syntaxe en une représentation de la réalisation phonique de la phrase, elle met en cause la fonction distinctive elle-même (Lang.1973, p.389). [mɔ ʀfematik]. 1reattest. 1968 (Alarcos Llorach, loc. cit.); de morphème selon un type* μ ο ́ ρ φ η μ α, -α τ ο ς sur le modèle de φ ω ́ ν η μ α, -α τ ο ς (v. phonème), suff. -ique*.
BBG.Blondin (R.). Notion et grammaticalisation: lexèmes et morphèmes. In: [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, pp.73-79. _ Delaveau (A.), Kerleroux (F.). Terminol. ling. Lang. fr. 1970, no6, pp.107-108. _ Harris (Z. S.). Du morphème à l'expr. Langages. Paris. 1968, no9, pp.23-50. - Zawadowski (L.). La Signification du morphème. B. de la Soc. polon. de ling. 1957, t.16, pp.3-35.