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MOROSE1, adj.
A. − [Appliqué à une pers.] Qui est d'un caractère ou d'une humeur triste et qui se trouve porté au mécontentement. [Dans la phtisie] les malades ne nourrissent (...) que des idées sombres et désolantes. Bien loin de porter des regards d'espérance dans l'avenir, ils n'éprouvent que craintes, découragement, désespoir: ils sont moroses, chagrins, mécontens de tout (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p.188).Toutes les fois qu'il se rencontrait avec un de ces êtres, il devenait triste, morose et sans paroles. Son esprit et sa physionomie étaient un reflet des gens désagréables; il se sentait devenir méchant en leur société (Champfl.,Avent. MlleMariette,1853, p.177):
1. ... son œil bleu s'était liquéfié et terni, sa courte barbe avait blanchi. Chaque année, il était plus désolé et plus morose. Il était profondément découragé. Drieu La Roch.,Rêv. bourg.,1937, p.216.
Emploi subst. Celui qui est sujet à la tristesse, au mécontentement. Jusques à quand nous faudra-t-il attendre le retour de celui qui doit communiquer aux faibles, aux moroses, aux contrefaits de l'esprit et de la chair, un peu de sa glorieuse pitié, de la force, de la joie, de la beauté même? (Milosz,Amour. initiation,1910, p.93).
P. méton.; [en parlant de la manière d'être physique ou morale d'une pers., d'un aspect de son comportement, d'une manifestation de son activité] Qui exprime, traduit ces dispositions. Air, figure, visage morose; pensées moroses. Mes nerfs se sont détendus, et j'ai passé d'un état d'impatience et de mauvaise humeur à un état plus calme et moins morose (Maine de Biran,Journal,1816, p.103).Cette idéologie morose et cynique de vieil étudiant solitaire nous dégoûtait (Massis,Jugements,1924, p.214).V. aussi morne ex. de Ponson du Terrail:
2. Elle prit les habitudes qui régnaient autour d'elle, cet esprit d'ordre, d'économie morose, de privations inutiles, cette indifférence ennuyée, cette conceptioin méprisante et maussade de la vie, conséquence naturelle des croyances religieuses chez ceux qui ne sont pas naturellement religieux. Rolland,J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1365.
B. − [Appliqué à une chose, à une situation] Qui est propre à susciter la tristesse; qui est rébarbatif, manque d'attrait. Climat politique, conjoncture économique morose. [La rue] devient soudainement provinciale et taciturne. Elle est bordée d'hôtels moroses, de bâtisses au front fumeux (Duhamel,Passion J. Pasquier,1945, p.128).Comme toute révolution, celle-ci devra affronter une besogne morose mais nécessaire d'éliminations − celles des innombrables faux-semblants qui nous encombrent − et, en même temps, une tâche beaucoup plus exaltante de restauration et d'instauration de vraies structures et de vraies valeurs (Antoine, Passeron,Réforme Univ.,1966, p.136).
REM.
Morosement, adv.D'une manière qui révèle de la morosité ou qui incite à la morosité. Nous débardions morosement de fastidieux choux-fleurs (M. Stéphane, Ceux du trimard,1928, p.2).Peut-être qu'il est plus vertueux d'improviser que d'illustrer morosement de lamentables systèmes (Lhote,Peint. d'abord.,1942, p.113).
Prononc. et Orth.: [mɔ ʀ ο:z]. Martinet-Walter 1973 [mɔ-], [mo-] (14/3). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1618 moroze (La Chasse au vieil grognard de l'antiquité, éd. 1622 ds Variétés hist. et littér., éd. E. Fournier, t. 3, p.28). Empr. au lat. morosus «dont l'humeur est difficile; pénible», dér. de mos, moris, v. moeurs. Fréq. abs. littér.: 480. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 408, b) 754; xxes.: a)897, b) 748.