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MOINEAU, subst. masc.
A. −
1. Petit passereau, au plumage généralement brun strié de noir, très répandu dans les villes et dans les campagnes. Synon. friquet, piaf (fam.), pierrot.Moineau franc ou domestique; moineau des bois; épouvantail à moineaux; pot à moineaux; volée de moineaux. Il y avait beaucoup de moineaux fringants, effrontés et querelleurs que l'on trouve partout à la campagne, à la ville, dans les palais, dans les prisons (Chateaubr.,Mém.,t.4, 1848, p.91).Le piaillement impudent des moineaux perchés dans les arbres du jardin et sur les corniches du château (A. France,Orme,1897, p.167).Des moineaux venaient manger du pain sur ses fenêtres ouvertes du côté de la rue (Guéhenno,Jean-Jacques,1952, p.285).
Loc. fig.
Vx. Brûler, tirer, user la/sa poudre aux moineaux. Se dépenser en vains efforts, se prodiguer en pure perte :
. Tu as tiré la poudre aux moineaux; semblable à ce royal chasseur que l'on voit collé aux boutiques des vitriers, il ne te reste dans les mains qu'une mauviette désarmée de plumes, tandis que tu comptais sur la riche dépouille de l'ours. Mussetds Le Temps,1831, p.97.
Manger comme, moins qu'un moineau. Manger très peu. On peut dire qu'à peine elle faisait oeuvre de nature. Elle mangeait moins qu'un moineau. Elle dormait peu, vers le matin (Michelet,Journal,1861, p.587).
2. P. anal., fam. [Surtout à propos d'un jeune enfant] Pénis. Synon. fam. quéquette, zizi.Lorsqu'un enfant encore en robe relève inconsciemment sa jupe (...) «Veux-tu cacher ton moineau» (Chautard,Vie étrange arg.,1931, p.391).
3. Péj. Individu (peu intéressant). Synon. fam. coco, oiseau, zèbre.Un drôle de moineau. Veux-tu me dire un peu, qu'est-ce qui lui donnera la becquée, à ce moineau-là? (Goncourt,G. Lacerteux,1864, p.105).Pendant que ce moineau-là fait des farces avec les filles (Aymé,Jument,1933, p.80).
[Précédé d'un adj. dépréc. ou par antiphrase laud.] Fameux, sale moineau. Et elle conclut. − Enfin, tout pour ces vilains moineaux [les hommes] et, pour nous, une brosse, si le ventre nous démange (Zola,Pot-Bouille,1882, p.80).Vous êtes de jolis moineaux, tous les deux (Audiberti,Quoat,1946, 1ertabl., p.26).
B. − Emplois spéc.
1. CHARBON. Tête-de-moineau, tête de moineau. V. tête.
2. DÉFENSE. Tourelle basse et crénelée, construite au milieu des fossés d'une fortification. L'hôtel de l'abbé de Saint-Maur, ayant le relief d'un château fort, une grosse tour, des mâchicoulis, des meurtrières, des moineaux de fer (Hugo,N.-D. Paris,1832, p.150).
3. ICHTYOL. Moineau de mer. Synon. de plie. (Dict. xixeet xxes.).
REM. 1.
Moineauter, verbe intrans.,hapax. Chantecler [au merle:] (...) toujours, sans trêve, Moineautant jour et nuit, moineautant même en rêve, Condamné par toi-même à moineauter sans fin, Pour faire le moineau tu feras le serin (Rostand,Chantecler,1910, III, 6, p.192).
2.
Moinelle, subst. fém.,rare. Femelle du moineau. En s'envolant, ce fier moineau digne des plus nobles moinelles (...) s'était (...) heurté par mégarde à certain matou (Cladel,Ompdrailles,1879, p.98).Elles ont fui soudain, au premier mot, comme des moinelles (Suarès,Voy. Condottière,t.3, 1932, p.146).
Prononc. et Orth.: [mwano]. Att. ds Ac. dep. 1694. Au plur. des moineaux. Région. ou pop. Moigneau: Moineau fut articulé moigneau, prononciation de gamin faubourien (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.203), (Zola, Terre, 1887, p.137); moigniau (Genevoix, Raboliot, 1925, p.128); mogneau (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.187); moiniau (Barbusse, Feu, 1916, p.46); moinieau (Leclercq, Prov. dram., Savet. et financ., 1835, 1, p.205). Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 le moinnel; noef moinaus (Renart, éd. E. Martin, XI, 776, 848); xiiie-xives. [mss] moinel, moisnel (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 83, 3, var. C [xiiies.]: moinniaus, N [id.]: moigniaus, S [xiiie-xives.]: moineax; F [xiiie-xives.]: moisnel; 83, 33, var. C: moniaus; Q [xiiies.]: moisniaus); 2. fig. péj. un joli moineau (Hautel). B. 1. Fin xves. art milit. «ouvrage de défense plat, aménagé au milieu d'une courtine, sorte de guérite roulante, dont le toit rappelle par sa forme le froc de certains moineaux [note de l'éd.]» (Philippe de Commynes, Mém., VI, 6, 3, éd. J. Calmette, t.2, p.291); 2. id. «bastion d'angle» (Id., op. cit., VI, XI, t.2, p.322). Dér. de moine* p. compar. entre le plumage de l'oiseau et le vêtement des moines; cf. l'a. fr. moinet au sens de «moineau» (ca 1280 li moinet nomin. plur. Rigomer, 15622 ds T.-L.), mais il n'y a pas d'attest. sûre au Moy. Âge de moine «moineau» malgré FEW t.6, 3, p.68a et 70b, note 21. La forme a. fr. moisnel (supra) est peut-être due à l'infl. du synon. a. fr. moisson (ca 1140 muissun, Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 858; issu du b. lat. muscio, -onis, FEW, loc. cit., p.259b), v. ibid., p.70a. B est issu de A p. métaph. (cf. corbeau), cf. fin xves. le synon. moinet (Jean Molinet, Chron., I, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t.1, p.39), lui-même issu p. métaph. de l'a. fr. moinet «moineau». Fréq. abs. littér.: 447. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)368, b) 1111; xxes.: a) 940, b) 425. Bbg. Baist (G.). Bosco, gercer, moineau. Rom. Forsch. 1903, t.15, pp.317-320; Etymologien. Rom. Forsch. 1908, t.32, pp.31-49. _ Quem. DDL t.20. _ Sain. Sources t.1 1972 [1925], p.170; t.3 1972 [1930], p.22.