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MARIOL, -OLE, MARIOL(L)E,(MARIOLE, MARIOLLE) adj. et subst.
Populaire
I. − Adjectif
A. − [En parlant d'une pers. ou d'une chose]
1. Malin, habile. Il ne sait pas le truc, (...) se planquer, se camouffler, il faut être mariol! Le vieux n'aura pas pu, il ne sait pas goupiner! (Hugo,Misér., t 2, 1862, p. 181).Le va-nu-pieds n'a été que l'instrument (...)! Un garçon débrouillard a toujours ça sous la main. Le coup fait, il aura trouvé plus mariole de le supprimer (Bernanos,Crime, 1935, p. 823).
2. Agréable, plaisant, amusant. Je suis ici depuis dix ans (...); dire que c'est mariolle, non (Morand,Magie noire, 1930, p.162).Ce vieux gascon dut sembler, à la charmante, un enfant (...) peu réjouissant, ou, comme dit l'argot, peu mariolle (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 145).
B. − [En parlant d'une pers.] Fier, bravache. Il en perdait tout son culot!... Il était plus mariole du tout!... Il en a pleuré aussi! (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 494).Ils n'ont pas l'air mariol. (...) j'ai envie (...) de leur botter le cul, à ces pieds-plats! (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 284).
II. − Subst. (gén. masc.). Individu astucieux, déluré, gaillard. Les gros bourgeois (...) Sont des mariols (...) Car bien pensants et bien pansus, I's soign'nt et leur corps et leur âme (La Petite lune, 1878-79, no39, p. 2).Des mariolles, j'en ai maté, et des malabars (Arnoux,Zulma, 1960, p. 41).
Loc. verb. Faire le mariol/mariol(l)e, faire la/sa mariol(l)e, jouer au mariol/mariol(l)e. Faire le malin, l'intéressant, le fanfaron, l'imbécile. À la réflexion sa colère ne tenait pas. − Si je joue au mariole et qu'elle me laisse tomber, calculait-il, c'est encore moi qui serai de la revue (Dorgelès,Croix bois, 1919, p. 308).T'as beau faire le mariolle, avec ta gueule en coin de rue, t'es pas foutu de dégotter les gonzesses! (Lenormand,Simoun, 1921, 13etabl., p. 145).Deux gonzes [vivaient en paix] (...) Une môme ram'na son clapet, Et fit la mariolle autour des mectons (Gelval,Fables et récits, 1945, p. 4).
REM.
Mariole, subst. fém.,vx. Petite figurine représentant la Vierge Marie. Le colporteur propose, de porte en porte, (...) outre ses images des «Marioles», petites Vierge de plomb, du fil, des aiguilles (Menon, Lecotté,Vill. Fr., 2, 1954, p.72).
Prononc.: [maʀjɔl]. Étymol. et Hist. 1. 1553 marriol «coquin, filou» (Ch. Estienne, Paradoxes, p. 39); 1578 mariol (H. Estienne, Deux dialogues du nouveau lang. fr. italianizé, éd. P. Ristelhuber, t. 1, p. 118), attest. isolées; 2. 1827 mariol «malin» (Demoraine, dict. publié à la suite de Grandval, Cartouche ou le Vice puni, p. 95); 1878 faire le mariol (La Petite lune, no25, p. 2: un de ces fameux spadassins [= duellistes] qui font tant les fiers-à-bras et les mariols). Empr. deux fois à l'ital. mari(u)olo, subst. et adj., att. aux sens de «voleur» et de «qui vit d'escroqueries et d'expédients» dep. le 1ertiers du xvies. (Sanudo ds Batt.), également «plein de malice» av. 1556 (L'Arétin, ibid.), prob. dér. de Marie dans l'expr. fare le Marie «feindre la simplicité ou la dévotion; être hypocrite» (av. 1565, Varchi, ibid.), Marie (plur. de Maria, nom ital. de Marie) désignant les saintes femmes peintes sur les tableaux représentant la mise au tombeau du Christ (v. Prati, qui cite le fourbesque marietto « coquin» à l'appui de cette hyp., et FEW t. 6, 1, p. 341b; v. aussi G. Esnault ds Fr. mod. t. 23, pp.49-52 et Hope, p.208). Fréq. abs. littér.: 24.