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MAGNIFICENCE, subst. fém.
A. − Au sing. Qualité, caractère magnifique de quelqu'un, de quelque chose.
1. [Du point de vue d'une pers., de certains de ses attributs, parfois d'un groupe de pers.]
a) Vieilli, littér. Disposition propre à une personne (parfois à un groupe de personnes) riche, généreuse avec éclat, qui dépense sans compter pour elle ou pour les autres; qualité d'une personne, d'un groupe de personnes qui vit dans le faste. Magnificence royale, de la cour. Tous les princes rivalisèrent de magnificence. Le duc de Bourgogne se montra avec un faste pareil à celui qu'avait toujours étalé son père (Barante,Hist. ducs Bourg.,t. 2, 1821-24, p. 407):
1. ... il offrait [des cigares] avec une prodigalité calculée en mesurant la qualité du cigare à celle de la personne, mais si adroitement qu'il n'y paraissait qu'aux hôtes à qui il présentait la fleur de La Havane. Instruit par cet exemple, je découvris, peu à peu, le fond de parcimonie que recouvrait sa magnificence. A. France,Vie fleur,1922, p. 514.
P. anal. [En parlant de Dieu] Magnificence divine. Mon Dieu, mon Dieu (...) admirer ta magnificence sur les montagnes ou sur les mers (Lamart.,Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 56).
[Le subst. désigne un titre] Personnage important à qui on donne ce titre. Je soumets humblement ma requête à la bienveillante attention de Votre Magnificence (Claudel,Soulier,1929, 3ejournée, 5, p. 792).
b) Éclat, prestance, élégance d'une personne, d'un de ses aspects extérieurs. Apparaître dans toute sa magnificence. Florine et Coralie, mises avec la folle recherche et la magnificence artiste des actrices (Balzac,Illus. perdues,1839, p. 439).Son visage (...) avait revêtu je ne sais quelle magnificence (Arnoux,Zulma,1960, p. 49).
c) Qualité remarquable, éclatante d'une personne dans une activité, une faculté, une attitude morale, intérieure; caractère remarquable d'une faculté, d'une attitude intérieure. Dire avec magnificence. Son esprit même, son talent avait besoin, pour (...) atteindre à toute sa magnificence, de l'appui ou du voisinage de l'autorité (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.12, 1868, p.396).Reconnais la magnificence de cet homme qui se renonçait (Barrès,Jard. Bérén.,1891, p. 122).
2. [Du point de vue d'une chose réalisée ou non par l'homme]
a) Beauté éclatante, somptueuse, grandiose, qualité luxueuse, prestigieuse d'un objet, d'une réalisation humaine, parfois d'un projet humain. L'église et le cloître sont d'une rare magnificence; le reste est de la plus stricte simplicité (Gautier,Tra los montes,1843, p. 161).L'âme d'Omer comprit alors toute la magnificence du rêve impérialiste (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 231).
SYNT. Magnificence extraordinaire (de qqc.); magnificence d'un don, d'une ville; magnificence des cérémonies, des costumes, des salons; guerre de magnificence.
En partic. Caractère remarquable par la pompe, l'éclat, d'un mode d'expression, d'une oeuvre de l'esprit. Magnificence d'expression, du langage, du style. Jamais la magnificence de sa langue n'a été aussi parfaite et aussi grande (Brasillach,Corneille,1938, p. 423).Quelle page! Dans l'oeuvre entier de Flaubert, nous en chercherions en vain une autre qui la dépasse en magnificence (Mauriac,Gds hommes,1949, p. 169).
b) Beauté grandiose d'un élément naturel, d'un site, d'un paysage. Magnificence du ciel. Sur les côtes du lac, la nature se montre dans toute sa magnificence sauvage (Chateaubr.,Natchez,1826, p. 414).Djénane et Mélek étaient (...) toutes à la contemplation de cette âpre magnificence des montagnes et des falaises (Loti,Désench.,1906, p. 259).
B. − Gén. au plur. Chose, aspect d'une chose possédant cette qualité, ce caractère magnifique.
1. [À propos de quelque chose réalisé par l'homme] Ce qui est d'un aspect somptueux, éclatant; ce qui est luxueux, grandiose, prestigieux. Magnificences orientales. Madame Gérard disposait de son côté les magnificences de la corbeille, riche en bijoux, en fourrures et en autres dentelles (Duranty,Malh. H. Gérard,1860, p. 314):
2. Les voitures, pour s'arrêter devant l'entrée, devaient tourner afin d'éviter un petit jet d'eau jaillissant d'un bassin en rocaille, magnificence qui avait excité bien des jalousies dans le quartier, et qui était cause qu'on appelait cette maison le Petit Versailles. Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 723.
En partic. Dépense importante, libéralité faite par quelqu'un; au plur. pompes extérieures. Magnificences impériales. Voilà des bêtes qui sont chères, dit Louis XI. N'importe! c'est une belle magnificence de roi (Hugo,N.-D. Paris,1832, p. 491).
2. [À propos de quelque chose de la nature] Ce qui est grandiose, plein d'éclat. Magnificences de la nature. Elle allait s'extasiant sur les beautés du ciel et de la campagne, sur les rouges magnificences du soleil couchant (Balzac,Curé vill.,1839, p. 18).J'ai planté à Charmont les plus belles roses, des iris rares (...). Je doute que Claire ait le goût de ces magnificences (Chardonne,Claire,1931, p. 29).V. façonner ex. 3.
3. Aspect remarquable, riche, généreux d'un sentiment, d'une faculté. L'humilité de la courtisane amoureuse comporte des magnificences qui en remontrent aux anges (Balzac,Illus. perdues,1839, p. 341).L'homme découvrira-t-il les magnificences insoupçonnées de son esprit à travers les cerveaux lucides...? (Barrès,Cahiers,t. 12, 1919, p. 223).
REM.
Magnificent, -ente, adj.Qui a de la magnificence. Un archange noble et magnificent a chargé le bon plateau (Arnoux,Rhône,1944, p. 176).La symphonie magnificente des couleurs (Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p. 99).
Prononc. et Orth.: [maɳifisɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1265 «qualité qui pousse à accorder des largesses» (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, XXII, p. 193); 1616-20 plur. «libéralités» (D'Aubigné, Hist., 11, 82 ds Littré); 2. 1352-56 «qualité de ce qui est magnifique, grand, imposant» (Bersuire [ms. BN fr. 20312 ter], fol. 30, ibid.); 1693 spéc. la magnificence des mots (Boileau, Discours sur l'ode ds Œuvres, éd. F. Escal, p.228). Empr. au lat. magnificentia «noblesse, magnanimité, grandeur d'âme» (cf. Brunet Latin, op. cit., II, XCV, p.267: magnificense vaut autant a dire comme grandeur, et c'est une vertus ki nous fet acomplir les griés choses et nobles); «(de choses) grandeur, splendeur». Fréq. abs. littér.: 762. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)1943, b)865; xxes.: a)940, b)553. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p.115, 116, pp.120-121, pp.128-129.