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LARVE, subst. fém.
A. − Esprit malfaisant qui, sous forme de spectre hideux, revient sur la terre pour tourmenter les vivants. De petites voix, ridiculement débiles, des voix d'un autre monde, du monde des ombres et des larves (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1510).Debout, vampires, larves, spectres, harpies, terreur de nos nuits (Sartre, Mouches,1943, II, 1ertabl., 2, p. 46):
1. Jeune fille bohème, vous avouez votre participation aux agapes, sabbats et maléfices de l'enfer, avec les larves, les masques et les stryges? Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 363.
B. −
1. P. anal. [P. réf. aux « larves », masques de fantômes grimaçants du théâtre romain]
ZOOL. Forme intermédiaire qu'affectent certains animaux, notamment les insectes, au premier stade de leur développement, avant le stade adulte. Larve de hanneton, de mouche, de papillon; larve de grenouille. Le décorticage des souches est un excellent moyen d'anéantir les larves et les cocons qui sont rassemblés sous les écorces dans les anfractuosités des ceps (Brunet, Matér. vitic.,1909, p. 337):
2. Nous avons vu que chaque larve d'ouvrière, si elle était nourrie et logée selon le régime royal, pourrait devenir reine; et pareillement, chaque larve royale, si l'on changeait sa nourriture et qu'on réduisît sa cellule, serait transformée en ouvrière. Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 84.
PATHOL. Larve cavicole, cuticole, gastricole (cf. Méd. Biol. t. 2 1971).Un certain nombre de larves parasitent l'homme et certains animaux (cf. Méd. Biol. t. 2 1971)
2. Au fig. Étape initiale. Mon jeune ami, faites attention que l'esprit d'examen et de curiosité critique est la larve de l'esprit de révolte (Gide, Isabelle,1911, p. 645).
3. P. anal.
a) Être qui est au commencement de son existence, qui n'est pas complètement formé. L'enfant dormait. Je me levai et je le regardai dormir. C'était lui, cet avorton, cette larve, ce rien qui me condamnait à un malheur sans appel (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Confess., 1884, p. 461).Tant que les enfants furent des larves et que je ne m'intéressai pas à eux, il ne put naître entre nous aucun conflit (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 77):
3. Il contemplait le nourrisson, petite larve chaude, aveugle et fripée, dont la figure, à peine grosse comme un demi-poing d'adulte, sortait des linges. Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 14.
b) Être insignifiant, sans valeur; être vil et méprisable. Vivre comme une larve. Oreste : Tu es le roi des Dieux, Jupiter (...) tu n'es pas le roi des hommes. Jupiter : Je ne suis pas ton roi, larve impudente. Qui donc t'a créé? (Sartre, Mouches,1943, III, 2, p. 99).Alfred est une larve soumise à mes quatre volontés (Aymé, Quatre vérités,1954, p. 182):
4. Mangin avait au plus haut point le sens politique; c'est pourquoi les hommes du régime, les larves sinistres comme Painlevé, Poincaré, Briand et compagnie l'avaient en suspicion et en haine. L. Daudet, Rech. beau,1932, p. 197.
Larve humaine. Tiens! le père Georges avec sa longue trique, un morceau de pain sous le bras (...). Par la chaude et lumineuse journée, c'est sinistre de voir cette pauvre larve humaine se traîner sur le grand chemin, s'accrocher aux arbres, aux murailles (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 70).
REM. 1.
Larvicide, subst. masc.Substance utilisée pour tuer des larves. Dans la lutte contre le paludisme, les larvicides modernes sont répandus dans l'eau soit sous forme de préparations huileuses ou d'émulsions, soit sous forme de paillettes ou granules. (Méd. Biol.t. 21971).
2.
Larviforme, adj.Qui a la forme d'une larve (cf. Séguy 1967).
3.
Larvivore, adj.Qui se nourrit de larves. Poissons larvivores (Lar. 20e).
4.
Larvulaire, adj.Synon. de larveux (infra dér.)Au fig. [Correspond à larve B] Il est persécuté et désaccoutumé d'aimer et d'être aimé. Ce sont des pensées larvulaires, des angoisses nocturnes qui sentent le renfermé, la fièvre, la chambre de malade (Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 105).
Prononc. et Orth. : [laʀv̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1495 « fantôme hideux, surtout dans l'Antiquité romaine » (J. de Vignay, Mir. historial, II, 96 [éd. 1531]); terme d'Antiq. dep. Besch. 1845; 2. 1762 zool. « insecte vermiforme qui représente le premier état des insectes à métamorphose » (E.-L. Geoffroy, Hist. abrégée des insectes); 3. 1830 fig. « embryon de quelque chose » (Hugo, Journal d'un révolutionnaire de 1830, Derniers feuillets sans date ds Littérature et philosophie mêlées, Paris, A. Michel, 1934, p .108). Empr. au lat. d'époque imp.larva « figure de spectre, fantôme »; le sens 2 d'apr. ce dernier sens, la chenille étant comme le masque de l'insecte ailé. Fréq. abs. littér. : 548. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 822, b) 857; xxes. : a) 897, b) 629.
DÉR.
Larveux, -euse, adj.Qui a l'aspect d'une larve. Des bêtes fourmillantes et larveuses (Fuchs, Lex. Journal Goncourt,1912).Au fig. [Correspond à larve B] Une pâle et larveuse existence (Maeterl.,Araignée de verre,1932,p. 163).[laʀvø], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) 1579 [éd.] « qui a rapport aux larves (spectres) » (Garn., Antig., IIII ds Gdf.), rare jusqu'au xixes. où il est repris avec le sens b, b) 1864 « qui ressemble à une larve » quelque chose de malsain et de larveux (Goncourt, Journal, p. 78); de larve, suff. -eux*.