Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
LAISSER-ALLER, subst. masc. inv.
A. − Absence de contrainte, de recherche dans une attitude, une manière, un comportement. Synon. abandon, désinvolture.Vers le dessert il [le prêtre] eut une verve de curé en goguette, ce laisser-aller familier des fins de repas joyeuses (Maupass., Une Vie,1883, p. 27).Le laisser-aller d'un jeune corps qui cherche à sommeiller aux cahots du chemin (Barrès, Sang,1893, p. 63):
1. J'aime certain laisser-aller et l'abandon au naturel; c'est une des formes de la sincérité sans laquelle je ne me sens pas à mon aise. Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1239.
[En matière de style] Une manière de style [Lamartine] étrangère à toute affectation, à toute enflure; un laisser-aller plein de ressources (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 1, 1869, p. 313).Les romans de M. Alphonse Daudet ont parfois un laisser-aller charmant (Zola, Romanc. natur., A. Daudet, 1881, p. 216).
B. − Souvent péj. Absence de soin, négligence (dans l'attitude, le langage, le comportement, notamment dans la tenue vestimentaire). Synon. débraillé, négligé; anton. correction, tenue.Avoir du laisser-aller; sévir contre le laisser-aller. Elle aimait jusqu'à quelques mauvaises manières, un laisser-aller, parfois, de geste et de parole (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 42).Il faisait exprès de s'amener en bras de chemise et en chaussons parce qu'il savait que Trarieux détestait le laisser-aller (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 458):
2. ... ce parquet effondré ici, branlant là, comme une passerelle, mais toujours astiqué, verni, lustré. Curieuse maison, elle n'évoquait aucune négligence, aucun laisser-aller, mais un extraordinaire respect. Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 181.
C. − Péj. Manque de rigueur, d'application dans une activité. Anton. soin, zèle.Le laisser-aller dans le travail (synon. négligence, relâchement), dans les affaires publiques (synon. incurie). Évidemment la Prusse a su mettre à profit le laisser-aller, le « je m'en fichisme » augural d'un chef d'État fataliste : elle a poussé ses hommes un peu partout (Bernanos, Gde peur,1931, p. 58).Fabrizio (...) désorienté autant que moi par le laisser-aller somnolent de cette garnison pastorale (Gracq, Syrtes,1951, p. 28).
REM.
Laissez-aller, subst. masc. inv.,rare, vieilli. Même sens. L'amour y est un désir [à Paris] et la haine une velléité (...). Ce laissez-aller général porte ses fruits (Balzac, Fille yeux d'or,1835, p. 323).
Prononc. : [lεseale], [le-]. Étymol. et Hist. 1786 « négligence dans la conduite » (Mirabeau, Hist. secrète de la Cour de Prusse, VI, 113 ds Brunot t. 6, p. 1315 : la très-mauvaise éducation de l'électrice, son laisser-aller...). Substantivation du syntagme verbal (se) laisser* aller*, (cf. 1617 fig. « s'abandonner à ses penchants », Crespin ds FEW t. 5, p. 224 b; 1656 Oudin Curiositez). Fréq. abs. littér. : 170.