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IVROGNE, -ESSE, adj. et subst.
I. − Adj. (Personne) qui a l'habitude de s'enivrer. Synon. alcoolique, buveur.Vous êtes plus riche que moi; consacrez une partie des fonds que vous avez dans la banque à l'acquisition d'une terre; j'en connois une dans ce voisinage, sur laquelle un colon ivrogne et paresseux végète depuis trois ans (Crèvecœur, Voyage, t. 1, 1801, p. 196).Il est très répugnant à voir, avec ses yeux chassieux, son teint de cocher ivrogne, son ventre en pointe. On sait qu'il est envieux et méchant (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 181).
II. − Subst. Ivrogne abruti; face, hoquet, trogne d'ivrogne; sourire hébété des ivrognes. Chez les ivrognes des faubourgs, c'est par la misère noire, le buffet sans pain, la folie de l'alcool vidant les matelas, que finissent les familles gâtées (Zola, Nana,1880, p. 1429).Il y a comme cela, dans les pays lorrains, un certain nombre d'ivrognes et de piliers de café, qui mènent la mauvaise vie contre leur gré, et parce qu'ils portent lamentablement la faute d'un autre (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 135):
C'était le plus beau cas de combustion spontanée qu'un médecin eût jamais observé. Le docteur en avait bien lu de surprenants, dans certains mémoires, entre autres celui de la femme d'un cordonnier, une ivrognesse qui s'était endormie sur sa chaufferette et dont on n'avait retrouvé qu'un pied et une main. Zola, Dr Pascal,1893, p. 206.
Serment* d'ivrogne.
P. métaph. L'homme des foules est poète, conteur, ou quelque ivrogne de l'esprit. Il se noie dans la quantité des âmes ambulantes; il s'enivre d'absorber un nombre inépuisable de visages et de regards, et de ressentir au fil de la rue fluide le vertige du passage de l'infinité des individus (Valéry, Variété II,1929, p. 28).
Prononc. et Orth. : [ivʀ ɔ ɳ], fém. [-εs]. Ac. 1694, 1718 yvrogne, et yvrognesse, puis i-. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xiies. subst. fém. yvroigne « état d'ébriété » (Sermons de St Bernard, 47, 23 ds T.-L.); 2. 1283 adj. yvrongne « qui a l'habitude de s'enivrer » (Philippe de Beaumanoir, Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1949). B. 1. 1562 subst. yvrongnesse « ivrognerie » (Calvin, Serm. sur le Deuter., 167 xxviii, 529 ds Hug.); 2. 1611 id. « femme qui a l'habitude de s'enivrer » (Cotgr.). A du lat. vulg. *ēbriōnia (dér. de ebrius par une pseudo-suffixation en -onia tirée de formations telles que castus-castimonia, sanctus-sanctimonia, parsus-parsimonia, M. Leumann et J.-B. Hofmann, Lat. Gramm., t. 1, p. 211); B dér. de A, suff. -esse; pour le passage sém., cf. crapule. Fréq. abs. littér. : 816. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 498, b) 1 524; xxes. : a) 1 880, b) 1 097. Bbg. Steinmetz (H.). Galloromanische Bezeichnungen für betrunken... Bonn, 1978, pp. 9-32.