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INVOQUER, verbe trans.
A. − Qqn invoque qqn/qqc.
1. [L'obj. désigne Dieu, une puissance divine ou surnaturelle, un saint] Appeler à l'aide par des prières. Invoquer la Vierge Marie; invoquer Jupiter. Les capitaines et les routiers du parti français (...) l'invoquaient [sainte Catherine] préférablement à toute autre (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 260).Elle jetait des regards aveugles autour d'elle, dans les moments où elle invoquait le ciel et la terre, où elle les prenait à témoin de son infortune (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 135):
1. Le Pontife commence par invoquer l'assistance divine. Il ôte sa mitre et appelle sur l'ordinand la bénédiction du ciel : « Ô Dieu, (...) c'est à vous de répandre sur ce nouveau serviteur que je viens d'élever à l'honneur de la prêtrise le secours de votre bénédiction... » Billy, Introïbo,1939, p. 147.
a) En partic. Invoquer le nom de Dieu, du Seigneur. Confesser la gloire de Dieu, l'adorer et l'implorer, en faisant un acte de religion. Énos commença d'invoquer le nom du Seigneur (Ac.).
b) P. anal., littér. [Le suj. désigne un poète] Invoquer la muse, les muses. Implorer la muse, les muses, afin d'obtenir l'inspiration :
2. Le poëte commence par invoquer la muse qui doit l'inspirer, et l'invite à chanter la foudre étincelante qui fit accoucher Sémelé au milieu des feux et des éclairs... Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 152.
2. P. ext. Faire appel à, réclamer. Synon. implorer, demander.Invoquer l'appui d'un ami, la clémence du bourreau :
3. ... en novembre 1944, j'approuve la proposition du garde des sceaux tendant à accorder à M. Maurice Thorez, condamné pour désertion cinq ans plus tôt, le bénéfice de la grâce amnistiante (...). Il y a beau temps, d'ailleurs, qu'à son sujet et des côtés les plus divers on invoque mon indulgence. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 100.
Qqn invoque qqn contre qqc. ou qqn :
4. Sire, (...) ce sont (...) les cris perçants que m'arrache le meurtre de mon maître, exécuté à mes yeux. Sire, (...) j'en appelle à votre intercession; c'est contre l'homicide que je vous invoque. Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 593.
B. − Au fig. Qqn invoque qqc. (moins souvent qqn).Mettre en avant (quelque chose, quelqu'un qui sert d'appui ou d'excuse). Synon. alléguer, arguer de.Invoquer des arguments, une excuse, un précédent, un prétexte, une loi, un texte. Gérard essaya la toilette des grands jours, et, contre son habitude, il sortit seul, en invoquant un dîner en ville (Champfl., Avent. Mlle Mariette,1853, p. 17).Sans alléguer mon incompétence, − certaines choses se peuvent apprendre, − j'invoquerai deux objections essentielles (Béguin, Âme romant.,1939, p. xv):
5. ... il se hasardait à dire (...) des auteurs les plus invoqués dans l'école : « Ce sont eux (...) qui ont ravagé la vraie théologie... » Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 323.
Invoquer qqc. contre qqc. ou qqn.Quoique leur existence [des guerres] ait été souvent invoquée contre la doctrine historique sur la décadence continue de l'esprit militaire (Comte, Philos. posit., t. 5, 1839-42, p. 502).L'autre jour vous avez invoqué contre moi le personnel des ministères que les Dubardeau ont dirigés (Giraudoux, Bella,1926, p. 92).L'homme n'invoque l'égalité que contre ceux dont il est jaloux; l'homme suit son intérêt, son plaisir, ses passions (Alain, Propos,1935, p. 1258).
REM. 1.
Invocant, -ante, invoquant, -ante, part. prés.,adj. et subst., littér. a) Part. prés. de invoquer*. b) Adj. et subst. (Personne) qui invoque. Un marmottage de foi amoureuse, suppliante, invocante (Goncourt, Mme Gervaisais,1869, p. 138).Rien ne nous garantit qu'il y ait une communauté réelle entre l'invoquant et l'invoqué (G. Marcel, Journal,1922, p. 274).
2.
Invoqué, -ée, part. passé de invoquer*.En emploi subst. Personne qui est invoquée. Voir G. Marcel, loc. cit.
Prononc. et Orth. : [ε ̃vɔke], (il) invoque [ε ̃vɔk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Av. 1473 (Juv. des Ursins, Ch. VI, an 1397 ds Gdf. Compl. : invoquant ... la grace de Dieu); b) 1609 (M. Régnier, Satire XI, éd. G. Raybaud, p. 136 : O Muse, je t'invoque! emmielle moy le bec); 2. 1536 « demander le secours de quelqu'un » (G. Chrétien, Philalethes sur les Erreurs anat. ds FEW t. 4, p. 804 a); 3. 1752 « citer (une autorité, une preuve, une référence) en sa faveur » terme de procédure (Trév.). Empr. au lat.invocare « appeler, appeler au secours; invoquer les dieux; les prendre à témoin, invoquer leur témoignage » ces accept. étant bien attestées en lat. chrét.; cf. la forme plus adaptée a. fr. envochier (1remoitié xiies. Ps. d'Oxford, XIII, 9 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 1 585. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 525, b) 1 927; xxes. : a) 2 140, b) 2 262. Bbg. Gohin 1903, p. 337.