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INTENDANT, subst. masc.
A. − HIST. MOD.
1. Intendant de province. Magistrat révocable créé au xviesiècle, placé à la tête d'une circonscription correspondant le plus souvent à une généralité, dans laquelle il représentait le pouvoir royal et avait des attributions administratives, financières et judiciaires. Le vicomte de Saint-Priest, intendant de Languedoc (Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 107).Des intendants étaient nommés par le roi pour gouverner les trente-deux généralités du royaume (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 66):
1. Dans ses mains sont accumulés presque tous les pouvoirs que le conseil lui-même possède; il les exerce tous en premier ressort. Comme ce conseil, il est tout à la fois administrateur et juge. L'intendant correspond avec tous les ministres; il est l'agent unique, dans la province, de toutes les volontés du gouvernement. Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 102.
Rem. Le titre officiel des intendants était : Intendant de justice, police, finances; Commissaire départi dans les généralités du royaume pour l'exécution des ordres du roi.
2. Haut fonctionnaire royal ayant des attributions administratives et contentieuses, recevant un office ou une charge du pouvoir royal correspondant à un service public ou à un grand établissement. Intendant des finances; intendant de la marine; intendant des bâtiments du roi. On veut, dit-on, nommer un intendant général de police (Delécluze, Journal,1824, p. 70):
2. En 1617, Jacques Olier (...) est nommé intendant de justice à Lyon, charge qu'il occupera pendant sept ans, avec intelligence et fermeté (...). Le roi l'ayant envoyé, disait-il, « pour rendre la justice et empêcher les émotions qui troublaient la ville », il n'était ni gouverneur ni lieutenant qui pussent l'empêcher de remplir sa mission... Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 428.
Intendant des menus* plaisirs.
Au fig. Le comte de Montesquiou (...). Fut-il seulement cet intendant des menus plaisirs, cet ancêtre tapissier de tous les maniaques qui font profession aujourd'hui « d'arranger des intérieurs » (...)? (Mauriac, Écrits intimes, Du côté Proust, 1947, p. 209).
B. − Usuel
1. Celui qui est employé par une personne fortunée, par un haut personnage, pour diriger sa maison, administrer ses biens, gérer sa fortune. Intendant des biens; intendant du palais. Depuis qu'il a recueilli ce riche héritage, il a pris un intendant (Ac.1835-1935).Moi aussi, j'ai des marais, des étangs et des canards; je demanderai à mon intendant où tout cela est (Dumas père, P. Jones,1838, III, 5, p. 166).L'intendant du château, MrHalbert, vint lui demander si elle voulait recevoir une jeune fille et un jeune garçon qui désiraient parler à lord Glenarvan (Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 25).V. âprement ex. 2.
Au fig. Le hasard est mon intendant. Je lui laisse le soin de mes biens et le gouvernement de ma fortune (France, Vie littér., t. 1, 1888, p. 292).
2. Fonctionnaire ayant des tâches d'administration.
a) Intendant (militaire). Fonctionnaire des armées chargé des questions administratives et matérielles ainsi que de la comptabilité. Ce fut le continuel désespoir des misérables intendants, contre lesquels tous les soldats criaient, et dont la faute n'était souvent que d'être exacts à des rendez-vous donnés, où les troupes n'arrivaient pas (Zola, Débâcle,1892, p. 87).La situation administrative de quinzaine est arrêtée par le commandant d'unité, certifiée par le trésorier, vérifiée par le major et l'intendant militaire (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit.,1954, p. 232).
b) Fonctionnaire chargé de l'administration et des questions matérielles d'un établissement d'enseignement. Synon. économe1.V. économat ex. et intendante (Encyclop. éduc., 1960, p. 113) :
3. La gestion des établissements est assurée, sous l'autorité des chefs d'établissements : 1. pour les grands établissements (en règle générale ceux dont l'indice pondéré est supérieur à 1 000 points), par un intendant assisté d'un ou plusieurs sous-intendants et d'un ou plusieurs adjoints des services économiques; 2. pour les autres établissements, par un économe assisté éventuellement d'adjoints des services économiques. Encyclop. éduc.,1960, p. 349.
Prononc. et Orth. : [ε ̃tɑ ̃dɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1565 « agent du pouvoir royal » (Archives municipales de Bayonne, Registres fr. ds R. Ling. rom. t. 20, p. 82 : intendans des finances); ca 1570 (M. de L'Hospital, Traité de la réformation de la justice ds Œuvres inédites, éd. P. J. S. Dufey, t. 2, p. 165 : intendans de la justice); 1635 (Édit de création des intendans ds Isambert, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 16, p. 444 : lesdits présidens et intendans généraux); 1680 fém. « femme d'un intendant de province » (Rich); 2. a) [1623 « fonctionnaire chargé d'un service ou d'un établissement public » (Isambert, op. cit., p. 145 mentionne l'institution de la charge d'un intendant de fontaines publiques à Paris dans des lettres du 24 févr.)] 1680 Intendant des eaux et fontaines du Roi (Rich.); b) début xviiies. fém. spéc. « supérieure de certains couvents de femmes » (Hélyot III, 30 ds Trév. 1752); c) 1817 Intendant militaire (Bulletin des Lois, 7esérie, t. 5, p. 209, Ordonnance du 29 juillet); d) 1955 éduc. Intendant de pensionnat (Mét.); 3. 1668 « personne gérant les biens d'un particulier » (Molière, Avare, III, 1); 1840 fém. (Ac. Compl. 1842). Formé par aphérèse du m. fr. surintendant, issu du m. fr. superintendent « chef; régisseur; commis supérieur » avec francisation du préfixe (FEW t. 4, p. 745b). Fréq. abs. littér. : 605. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 071, b) 2 032; xxes. : a) 388, b) 336.