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INSULTE, subst. fém.
A. − Vx. Attaque armée (contre quelque chose ou quelqu'un) généralement menée par surprise. Synon. assaut, attaque.Mettre un poste à l'abri de toute insulte (Ac.1835, 1878).Les assiégés (...), n'ayant pas prévu cette insulte, n'avaient rien aux remparts du midi (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 413).On touchait aux bois où Galagan avait annoncé qu'on se trouverait hors d'insulte (Mérimée, Cosaques d'autrefois,1865, p. 45):
En ce qui concernait la protection de la région Lille-Tourcoing exposée aux insultes de la cavalerie allemande, je fis demander au ministre... Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 291.
Au fig., gén. au plur. Coups répétés. Synon. assauts.Les insultes de l'hiver. Ma maison devient (...) mon musée personnel où je reprends le goût de vivre malgré les insultes de l'âge (La Varende, Amour sacré,1959, p. 543).
B. −
1. Paroles ou attitude (interprétables comme) portant atteinte à l'honneur ou à la dignité de quelqu'un (marquant de l'irrespect, du mépris envers quelque chose). Synon. injure, offense.Dire des insultes à qqn; éclater en insultes contre qqn; accueillir qqn par des insultes; en venir aux insultes. Faire insulte à qqn; il a reçu une cruelle insulte (Ac.). − (...) Tiens, tu mourras sans confession, vilain damné, qui n'a pas communié cette année. Cette insulte irrita le Chouan au point de le faire pâlir (Balzac, Chouans,1829, p. 49).Ce geste lui apparut comme une insulte à l'amitié (Radiguet, Bal,1923, p. 113).− Gérard, mon vieux, disait Paul entre ses lèvres, n'écoute pas cette typesse... Elle nous embête. Élisabeth bondit sous l'insulte : − Typesse! eh bien, mes types, débrouillez-vous. Soigne-toi tout seul (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 30).
[Détermine un subst. désignant un acte] Lettre d'insulte. − Zinzolina, dit Sténio d'un ton d'insulte et de mépris, l'air qu'on respire ici est infect (Sand, Lélia,1833, p. 249).Le valet demeura stupide, les trois paysans s'en allèrent avec des rires d'insulte, des moqueries, lâchées très haut (Zola, Terre,1887, p. 157).
2. P. ext. Fait, chose, personne dont l'existence est (interprétable comme) une atteinte à la dignité (de quelqu'un), une marque d'irrespect, de mépris envers quelque chose ou quelqu'un. Synon. injure, offense, outrage.Ce livre est une insulte à la moralité. Qu'est-ce que l'héritage? Une insulte à la justice. Qu'est-ce que la famille? Une insulte aux enfants trouvés (Sandeau, Sacs,1851, p. 52).Notre adolescence qui, déjà, fournit à Frédie l'occasion de réclamer de temps en temps le Gillette de papa. Nos jeunes muscles, nos duvets, nos voix qui muent sont autant d'empiétements, autant d'insultes muettes qu'il faut châtier (H. Bazin, Vipère,1948, p. 178).Je déteste sortir habillée dans ce quartier, dit-elle sur un ton d'excuse. Le matin, je traîne en savates, c'est différent; mais à cette heure-ci, dans cette toilette, je suis une insulte (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 341).
Prononc. et Orth. : [ε ̃sylt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1380 masc. insult « soulèvement, sédition » (Procéd. faite contre ceux de Montpellier, Dupuy, I, 172 Richel. ds Gdf.); av. 1527 [ms. xvies.] id. insulte (D'Auton, Chron., Richel. 5082, fol. 19 ro, ibid.); b) 1542 id. « attaque » (Deroziers, trad. de Dion Cassius, Hist. rom., L. XLVII, ch. 64 [132 ro] ds Hug.); 1671 fém. insulte (Pomey); 2. 1535 masc. insulte « offense outrageante en paroles ou en actes » (G. Affagart, Relation de Terre sainte, p. 100 ds FEW t. 4, p. 730 b); av. 1664 fém. (Perrot d'Ablancourt ds Rich. 1680). Sur le genre du mot, v. Rem. sur la lang. fr. de M. de Vaugelas avec notes de Th. Corneille, t. 2 (1687), p. 981, ainsi que la recension de Livet. Déverbal de insulter*; insult est prob. directement empr. au lat. médiév. insultus « assaut, attaque » (av. 1125 ds Blaise Latin. Med. Aev.). Fréq. abs. littér. : 726. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 181, b) 1 055; xxes. : a) 968, b) 931.